Martin Le Pape et Mathilde Géron (DEMAIN) mènent la Transat Paprec, la flotte se rapproche de Madère, « On reste en tension »

 

C'est un week-end où il sera hors de question de se relâcher et de se détendre. Sur la Transat Paprec, impossible pour les concurrents de prendre un peu de repos. « On essaie de dormir entre les quarts mais c’est compliqué, confiait Alexis Thomas (Wings of the Ocean) hier soir. Les autres ne lâchent rien et ça donne du pain sur la planche ». Surtout, le tempo devrait continuer à s’accélérer tout le week-end et pas seulement parce que les bateaux sont lancés dans une folle cavalcade vers le Sud.


Crédit / Qaptur

Madère dans le viseur

Toute la journée, ils se sont évertués à se rapprocher des îles de Porto Santo et de Madère. Si leur progression semble rectiligne en regardant la cartographie, c’est moins le cas en réalité. Le fait de se rapprocher d’une dorsale anticyclonique génère de l’instabilité. En somme, certains peuvent avancer jusqu’à 2 à 3 nœuds plus vite que leurs voisins ! Ainsi, DMG MORI Academy (Laure Galley et Kevin Bloch) ainsi que Quentin Vlamynck et Audrey Ogereau (Les Étoiles Filantes) ont effectué des petits recalages.

L’objectif du moment, c’est de contourner les îles portugaises de Porto Santo et de Madère. Le dévent étant très conséquent à l’Ouest, tous ont décidé de les dépasser par l’Est. « On reste en tension », souligne le leader Martin Le Pape (Demain). « Tout le monde bombarde pour chercher une rotation à droite du vent et de la pression le long de Madère », explique Arno Bisto (Article1). « Le jeu des empannages a commencé de façon modérée et ça va s’accélérer en soirée et en début de nuit », précise Yann Chateau à la direction de course.

Ensuite, direction La Palma avec la même intensité. La météo s’annonce tonique certes sans pour autant être chaotique : les prévisions font état de 20 à 25 nœuds de vent avec peu de houle. Mais là encore, le niveau de concentration s’annonce très élevé. « C’est un point de passage un peu délicat à négocier », confie Davy Beaudart. « Il faut se creuser la tête pour trouver l’option la plus pertinente », ajoute Victor Le Pape (Région Bretagne - CMB Espoir) dans la matinée.

Les concurrents doivent contourner La Palma à tribord. Mais pour connaître le bon positionnement, il faut avoir un œil sur les prévisions à plus long terme. Or, les prévisions météos divergent entre les modèles, ce qui ne facilite pas la tâche aux marins. Deux options semblent se confirmer : soit passer à l’Ouest de la Palma, soit entre La Palma et Gran Canaria. « C’est intéressant, il y a à la fois du jeu et des choix à faire », précise Yann Chateau. Et il y aura forcément des gagnants et des perdants !

Source : Rivacom