Ce dimanche 20 avril à 13h02, le coup d’envoi de la Transat Paprec sera donné dans la baie de La Forêt devant Concarneau. À bord de leur Figaro Bénéteau 3, Charlotte Yven et Hugo Dhallenne s’élanceront pour 3 890 milles jusqu’à Saint-Barthélemy, avec une marque de parcours à laisser à tribord au nord de La Palma. Forts d’une préparation et d’un entraînement hivernal affûtés, les deux skippers affichent une ambition claire : arriver en tête à Gustavia devant leurs 18 concurrents.
La pression monte doucement sur cette semaine avant le départ, mais Charlotte et Hugo gèrent parfaitement leur préparation. Les sacs sont prêts, l’avitaillement aussi, ne reste que le frais à embarquer. Les deux skippers connaissent la transat mixte en Figaro et sont pleinement conscients de l’énergie nécessaire pour y participer et parvenir à viser la meilleure performance possible. Hugo Dhallenne, déjà 6e de la Transat Paprec en 2023, affiche une grande forme en ce début de saison : « La Solo Guy Cotten était parfaite pour reprendre mes marques avec deux nuits en mer. Je me sens bien en jambes avant la transat ! » Charlotte Yven, quant à elle, aborde cette Transat Paprec avec l’enthousiasme et l’expérience d’une navigatrice qui a déjà brillé en double en 2023 avec Loïs Berrehar : « On s’est beaucoup entraînés cet hiver. J’ai essayé de transmettre à Hugo tout ce qui avait contribué à notre victoire avec Loïs il y a deux ans. On reprend ce qui avait bien marché, on anticipe un maximum. »
Un échange permanent et une belle complicité à bord
Après un gros chantier d’hiver, le bateau est plus que prêt à régater sur l’échiquier Atlantique : « Le bateau est très bien préparé. C’est celui de Charlotte, mais j’y ai ajouté quelques marques pour garder mes repères », précise Hugo. Cette complémentarité se manifeste également dans les détails du quotidien en mer, tels que l’alimentation ou la gestion du sommeil. « On n’a pas le même gabarit, donc pas les mêmes besoins alimentaires ! » sourit Charlotte. Sur l’eau, le tandem fonctionne comme deux solitaires et sur cette Transat Paprec Charlotte prendra le lead sur l’analyse météo, tandis qu’Hugo se concentrera sur la vitesse pure. « Le gros dossier météo, c’est Charlotte qui va le traiter. On va échanger tout le temps, mais ce sera elle qui prendra la décision finale », explique Hugo. « Nous allons énormément échanger sur les trajectoires », confirme Charlotte. Côté quarts, le mot d’ordre est la souplesse : « On va s’écouter. Si l’un a besoin de dormir et que l’autre est bien à la barre, on s’adaptera. »Ambition claire, pression mesurée
À quelques jours du départ, l’impatience est palpable. Dans la coloc’ à Concarneau, les sacs sont remplis, les affaires rangées, Charlotte et Hugo pourraient partir demain ! « On s’est préparé sans avoir la pression en tête, mais plus le départ approche, plus ça prend de la place. Ceci dit, c’est super motivant de pouvoir espérer viser une deuxième victoire ! », confie Charlotte. « La concurrence n’est pas un sujet, on reste concentrés sur ce qu’on doit faire. Le premier qui rentre dans les alizés à ses chances », souligne Hugo. Et d’ajouter : « Notre point fort ? On va vite ! ». « Le tronçon jusqu’à La Palma sera assez ouvert. Il y a plus de bateaux, donc plus de jeu. Ça va être intéressant », estime Charlotte. « On aime tous les deux le vent fort. Si les conditions s’y prêtent, ça peut clairement faire la différence », ajoute Hugo. En ligne de mire : Saint-Barth, et pourquoi pas une nouvelle victoire à partager. « On est prêts, organisés, on a hâte de partir ! »Charlotte Yven : « On essaie d’anticiper au maximum tous les aspects importants avant de prendre le départ d’une transat. Nos qualités ? On est rapides et endurants. Ce qui est compliqué sur la durée, c’est la fatigue à gérer. Nous allons sans cesse nous bagarrer avec les concurrents. C’est sûr que ce sera un atout pour nous s’il y a du vent. On aime bien ça, on a de l’expérience ».
Hugo Dhallenne : « L’avantage de faire du double, c’est de voir comment l’autre fonctionne. Ce sont des petits rien, plein de petits détails, j’ai gardé les yeux ouverts durant nos entraînements… C’’est sûr qu’on aimerait bien une deuxième victoire ! Nous ne sentons pas de points faibles, nous avons bien tout balayé cet hiver. L’aventure globale est enthousiasmante. La météo de la première semaine sera déterminante, nous aimons tous les deux le vent fort. Entre si tu es sur la réserve ou si tu attaques, ça peut faire une grosse différence. »
Source : S Guého