Charlie Dalin et Yoann Richomme mènent la danse du 10e Vendée Globe, le skipper Macif : "Je ne m’en suis pas trop mal sorti"

 

Bien en a pris au skipper de MACIF Santé Prévoyance d’aller faire « un tour » en haut de son mât hier, jeudi 2 janvier, pour procéder à une réparation sur les bastaques et contrôler les points d’attache de ses voiles. Une mission rondement menée par Charlie Dalin perché à près de 30 mètres au-dessus de son monocoque, réalisée dans des conditions optimales sur une mer plate et peu de vent. Car ce vendredi matin, l’ambiance est toute autre : les premiers souffles de l’alizé de l’hémisphère sud sont enfin là, après des heures de marasmes météorologiques et de nœuds au cerveau. Cap désormais vers l’équateur, avec une cinquantaine de milles d’avance sur Yoann Richomme en mode vitesse pure. De quoi cravacher pour rejoindre les Sables d’Olonne sur les 4 000 milles restants !




Près de 54 jours de mer, de compétition acharnée, d’un duel fou qui dure depuis le sud de la Nouvelle-Zélande, soit depuis près de 30 jours. « A toi, à moi », les écarts se font et se défont au rythme des heures qui passent entre Charlie Dalin et Yoann Richomme qui mènent la danse du 10e Vendée Globe avec une incroyable intensité. Ce vendredi 3 janvier marque pourtant une autre page de l’histoire de cette édition : l’alizé de l’hémisphère sud est enfin atteint au grand large de Salvador de Bahia alors que Charlie affiche plus de 50 milles d’avance sur son rival. 

« Il fait très chaud en ce moment. J’ai 30 degrés, avec du soleil, c’est beau temps, belle mer ! Ça manque un peu de vent, mais au moins, cela permet de bien dormir. J’essaie aussi de récupérer de ma montée au mât. En ce moment, j’essaie de m’extirper d’une dorsale un peu collante, un peu compliquée, et de progresser le plus vite possible vers le Nord. Si tout se passe bien, je devrais toucher ce matin l’alizé pas très fort au début, mais qui va me permettre d’allonger la foulée, d’accélérer plein Nord vers l’équateur. Je touche du bois ! » confiait Charlie très tôt ce matin.

Régater, admirer… foncer !

Compétiteur dans l’âme, passionné d’ingénierie et de météorologie, le skipper havrais ne cache pourtant pas sa sensibilité à l’approche de chacune des terres qu’il croise sur sa longue route autour du globe. « La nuit dernière, je suis passé au ras de l’île de Trindade. C’est impressionnant, on dirait une île préhistorique avec des rochers acérés, totalement désolée, totalement désertique. On dirait une île de film ! Je n’ai pas trop voulu m’en approcher pour des histoires de dévent, car elle fait quand même 600 mètres de haut. Si elle était plus basse, je serais allé voir de plus près ! » raconte comme un enfant, Charlie. 

Un décor éphémère qui revigore celui qui a tout donné ces dernières heures pour rester devant. « Les jours derniers étaient compliqués. La situation ne correspondait pas du tout aux prévisions. Il y avait beaucoup de mer quand j’ai fait mon bord vers le nord-est. Mais c’est fait, c’est derrière, ce front froid semi permanent n’est plus qu’un souvenir maintenant, et même si ce n’était pas agréable, je ne m’en suis pas trop mal sorti. Je me suis fait rattraper depuis, mais ça été plutôt bénéfique pour moi ».

Source : MA Prestation