Top 5 pour Jérémie Beyou, le skipper résiste, "Je ne vais pas le cacher, le quotidien à bord est vraiment dur en ce moment"

 

Jérémie Beyou reconnaît que le quotidien à bord « est vraiment dur » en ce moment. En cause ? Des conditions toniques (30 nœuds de moyenne, une mer courte) et des soucis techniques qui se multiplient. Pourtant, le skipper de Charal résiste et continue de tout donner en attendant des jours meilleurs. Ce lundi au pointage de 7 heures, il était 5e à 1400 milles du leader et à 80 milles de la 4e place.


Crédit : E Stichelbaut



Jérémie Beyou sait depuis bien longtemps que l’océan Pacifique n’a de pacifique que le nom. Hier, le skipper de Charal a pris le temps de décrire la situation au cœur de cette immensité bleutée entre l’Océanie et l’Amérique du Sud. « Ici nous avons du vent fort, du portant et la mer est courte, explique-t-il. Le vent descend rarement sous les 30 nœuds et il est très instable, ponctué par des grains virulents ». Dans de telles conditions, difficile de trouver les bons réglages, difficile de se reposer aussi.

Un stress permanent et des soucis techniques

La répétition des efforts et la fatigue, après 43 jours de mer, ont un impact conséquent. « C’est usant pour la machine et pour le bonhomme », reconnaît Jérémie. Comme l’ensemble des skippers engagés dans ce Vendée Globe, le skipper de Charal doit faire face à des soucis techniques. Depuis la descente de l’Atlantique, deux de ses girouettes (une en tête de mât, l’autre sur le pont) sont cassées. « Je vis avec l’angoisse que celles qui marchent actuellement ne fonctionnent plus, confie-t-il. C’est comme si j’avais une épée de Damoclès au-dessus de la tête ».

En plus de « ce stress permanent », Jérémie a dû composer ce samedi avec la casse de son hook de grand-voile (le système qui permet de hisser et bloquer la grand-voile). Une avarie qui a impliqué une sacrée décharge d’énergie pour tout réparer. « Au total, ça m’a pris plus de 2 heures, j’étais cuit ». Au même moment, Nicolas Lunven, qui progresse à ses côtés depuis l’océan Indien, a également eu une avarie (casse d’un chariot de latte de grand-voile), ce qui démontre la virulence des conditions.

« Le quotidien est dur en ce moment »

Pour Jérémie, la succession des événements est forcément délicate à encaisser. « J’essaie de tout faire pour préserver le bateau et de ne pas attaquer sans réfléchir, précise-t-il. Forcément, quand tu dois faire face à autant de problèmes, ça finit par affecter le moral ». Néanmoins, le skipper Charal conserve toujours sa franchise et sa lucidité. « Je ne vais pas le cacher, le quotidien à bord est vraiment dur en ce moment ».

Dans le groupe où il progresse, Jérémie assure que les conditions vont continuer à être aussi fortes. « Stratégiquement, on est obligé de tirer des bords et d’empanner avec le vent d’Ouest. Ensuite, il faudra gérer avec une dépression qui va se créer devant nous ». En somme, il convient de continuer à résister, encore. Jérémie conclut, le sourire aux lèvres : « j’espère qu’après le cap Horn, on aura droit à des conditions plus clémentes ! »

Source : J Beyou