« Le cap Horn en 3e position c’est énorme, jamais je n’aurais imaginé ça ! » malgré la perte du foil tribord de son IMOCA, Sébastien Simon performe

 

Malgré la perte du foil tribord de son IMOCA Groupe Dubreuil le 7 décembre dernier dans l’océan Indien, Sébastien Simon a tenu bon durant la longue traversée de l’océan Pacifique, qui n’aura cependant duré que 12 jours ! Un long bord tribord amures, permettant d’exploiter son foil bâbord, lui avait même permis de prendre la tête de la course le 18 décembre. Après s’être battu du mieux qu’il a pu avec ses armes, le jeune skipper a été contraint de laisser ses deux acolytes Yoann Richomme et Charlie Dalin s’échapper en tête. « Je peux vous dire que ce n’est pas drôle de se battre avec un foil en moins, racontait-il. Le bateau a un comportement vraiment pas terrible et c’est un peu pénible. Pour l'instant, on maintient l’écart avec les poursuivants. Mais ce n’est pas sans énergie. S’il y en a un qui est motivé c’est bien moi ». Ces derniers jours, « les conditions ont été dures au passage d’un front, avec plus de 50-53 nœuds de vent. J’ai préféré temporiser un peu, » racontait Sébastien, confronté à une mer déchainée à l’approche du mythique rocher.

Crédit : S Simon


« Le cap Horn en 3e position c’est énorme, jamais je n’aurais imaginé ça ! »

Quel plus beau cadeau pour Sébastien Simon, ses proches et son équipe en ce jour de Noël, que de franchir cette étape, assurément la plus marquante du tour du monde en solitaire ? « Passer le cap Horn en 3e position c’est quelque chose d’énorme, jamais je n’aurais imaginé ça. Je compte bien profiter de ce moment-là, ce n’est pas donné à tout le monde de passer le cap Horn à Noël. C’est plutôt chouette, » se réjouissait le jeune skipper qui d’ordinaire ne s’attache pas tellement à ce genre de symbole. « Cette année-là, avec le groupe Dubreuil, après tout ce que j’ai vécu, c’est d’autant plus une réussite et une joie. » C’est chose faite, dans 37 à 47 nœuds de vent et une mer toujours aussi démontée, « juste pour me dire au revoir, merci le Pacifique, ciao le Sud, vive l’Atlantique ! »

Cap sur les Sables d’Olonne

Maintenant que les deux tiers du parcours sont derrière lui, le Sablais peut enfin mettre le clignotant à gauche, direction la maison. « Vu les écarts, je pense que je vais plutôt gérer la situation. J’aimerais bien réussir à prendre un peu de temps pour le bateau. Selon mes routages, il y a deux jours de près en bâbord amures dans l’Atlantique Sud, pour essayer de monter petit à petit pour attraper les alizés. Ça va être un scénario différent de celui des mers du Sud, bien plus rythmé comme type de course, avec un enchaînement de systèmes météo. Ça va être très stratégique et technique et ça j’aime beaucoup ! »

Après 44 jours de course en solitaire, Sébastien Simon trouve que « le temps n’est pas si long. Au contraire, je pense que je vais essayer de savourer cette remontée de l’Atlantique. Notre Vendée Globe est quand même relativement rapide. On est devant le record d’Armel. » Même s’il sait qu’il y aura encore des moments difficiles à traverser, le skipper reste focalisé sur sa course qu’il entend bien continuer sur sa même lancée, avec beaucoup d’envie et de plaisir. « J’ai plutôt hâte. On n’est pas encore totalement arrivé, il peut se passer encore beaucoup de choses et je suis prêt pour ces moments-là. »

Source : C Gutierrez