"Je n’arrive pas à savoir quoi penser de l’option Sud" Yoann Richomme cogite suite à sa remontée vers le Nord

 

« La dépression est aujourd’hui moins forte que ce qui était encore prévu hier mais elle va toutefois générer des vents de plus de 50 nœuds et jusqu’à 7 mètres de vagues », analyse Christian Dumard, consultant météo de la course. Les skippers de MACIF et de Groupe Dubreuil, qui ont finalement décidé de poursuivre leur route dans l’Est et d’encaisser des vents supérieurs à 50 nœuds pourraient réussir un sacré pari d’ici à samedi. Deux conditions cependant. D’une part, qu’ils parviennent à sortir sans égratignures des griffes de cette chimère et, d’autre part, qu’ils ne se fassent pas avaler par le centre de celle-ci !


Crédit : E Stichelbaut


Charlie Dalin et Sébastien Simon vont la prendre de plein fouet. « Toute la question est de savoir s’ils vont réussir à aller vite dans du vent très fort ou s’ils vont se faire rattraper par la molle qui arrive derrière », a annoncé le spécialiste. La réponse ne sera sans doute pas connue avant samedi mais ce qui est certain c’est que s’ils réussissent à ne pas casser et à ne pas se faire aspirer, ils risquent bien de réussir un gros coup. La raison ? En étant sur une route plus tendue que leurs adversaires plus au nord, dont la stratégie a surtout reposé sur la prudence, ils pourraient ressortir avec un bonus de près de 250 milles. C’est d’ailleurs bien ce qui inquiète Yoann Richomme. Le skipper de PAPREC ARKÉA, qui s’était attelé à crapahuter au nord hier, sur une trajectoire un peu contre-nature, pour éviter le noyau dur de cette première grosse « prune » australe. « Ça tourne un peu dans ma tête. Le petit vélo est en marche. Je n’arrive pas à savoir quoi penser de l’option Sud. J’ai l’impression que Charlie et Seb ne vont pas s’en sortir si mal que ça, au final. Le scénario est plutôt en train de bien tourner pour eux. La dépression se comble, elle diminue beaucoup et ils peuvent faire un joli score », a commenté le navigateur.

En attendant, de savoir si la paire Dalin – Simon parvient effectivement à tirer des bénéfices de son choix stratégique, le Varois peut se satisfaire de mener les troupes du nord mais aussi de bientôt en terminer avec le plus dur de ce premier coup de vent austral quand ses deux rivaux n’ont, eux, pas encore mangé le plus gros morceau de leur pain noir. Et pour cause, c’est prévu cette nuit. Ils n’auront alors pas d’autre choix que de faire le dos rond pendant quelques heures, de la même façon que le fait en ce moment le gros du peloton à l’approche du cap de Bonne Espérance. Pour lui, les conditions sont, certes, moins rugueuses, mais costaudes malgré tout, avec entre 30 et 35 nœuds sur une mer transformée en véritable patchwork de bosses par le fameux courant des Aiguilles. De quoi lui donner un bel avant-goût du Grand Sud.