Charlie Dalin ne ménage pas sa monture, Thomas Ruyant partisan de l'option Nord : « Le but, c’est d’aller vite pour les laisser filer le moins possible »

 

Charlie Dalin est aujourd’hui le plus gâté. En mode « torpille » depuis 48 heures, le skipper de MACIF Santé Prévoyance est en effet parvenu à se maintenir en avant du centre de la grosse dépression lancée à ses trousses, tant et si bien qu’il va profiter d’un vent adonnant et ainsi être en mesure de faire une trajectoire parfaitement tendue le long de la Zone d’Exclusion Antarctique jusqu’au coin du plateau imposé par l’autorité australienne de sécurité maritime. 


Crédit : P Bouras



« Chaque mètre de gagné vers l’Est vaut vraiment de l’or. Il ne faut pas de contre-temps ni de problème technique. C’est une navigation clairement sur le fil du rasoir », avait indiqué Charlie Dalin hier, rappelant alors l’importance pour lui de mettre le paquet pour ne pas se faire rattraper par le centre de la (très) grosse dépression lancée à sa poursuite. Le skipper de MACIF Santé Prévoyance a finalement réussi son pari et il ne l’a pas volé car il a clairement placé le curseur très haut en couvrant pas moins de 540 milles ces dernières 24 heures. 

Ne pas laisser les premiers trop filer

Sébastien Simon, qui s’est fait aspirer par l’axe du système dépressionnaire, va devoir multiplier les empannages le long de la ZEA dans des conditions de mer et de vent assez toniques. Une bonne nouvelle pour lui, cependant : bien qu’il ne tire pas autant de bénéfices de son option Sud que Charlie, il réalise malgré tout une belle opération par rapport à toute la petite bande partie plus au nord. Cette dernière devrait en effet accuser a minima 250 milles de retard sur lui en arrivant sur le plateau imposé par l’autorité australienne de sécurité maritime. 

« Le but, c’est d’aller vite pour les laisser filer le moins possible », a commenté le skipper de VULNERABLE qui bataille comme il peut pour enquiller les milles sur une mer transformée en surface cahoteuse. « Ce ne sont pas des conditions faciles. C’est difficile de savoir comment toiler et quel angle donner au bateau. Parfois ça va très vite et parfois moins. Le vent a quelque peu molli mais il y a toujours entre six et sept mètres de houle. C’est impressionnant », a relaté Thomas Ruyant qui alterne les montées infernales puis les descentes vertigineuses, comme une boule de flipper prise dans une partie frénétique. « Il ne faut pas traîner parce que derrière, il n’y a pas beaucoup de vent », a ajouté le Nordiste qui aurait préféré un autre cadeau qu’une visite au musée des creux et des bosses pour sa Saint-Nicolas, même si, au final, il s’en sort nettement mieux que certains de ses adversaires, à commencer par Jérémie Beyou et Nicolas Lunven (Holcim – PRB).

Un coup du père Fouettard ? Littéralement mangés par l’anticyclone, ces deux-là évoluent désormais dans des vents mollassons, ce qui ne facilite pas leur progression et qui fait dire au skipper de Charal que la note risque de piquer autant qu’un oursin sous le pied : comme c’est parti, devant, ils vont nous coller 1 000 milles d’ici au passage du cap Leeuwin !

Source : M Honoré