Hier mardi 10 décembre à 15h13 (heure française), Yoann Richomme, skipper de l’IMOCA Paprec Arkéa, a passé le cap Leeuwin à la 3ème place, le deuxième cap symbolique du plus connu des tours du monde. Ce mercredi à 11h, il est 3ème à 413,7 milles du leader Charlie Dalin et se rapproche sensiblement de Sébastien Simon qui n’est plus qu’à moins de 100 milles de son étrave. Malgré la répétition des efforts et la fatigue, c'est avec lucidité, persévérance et une forme de fraîcheur que Yoann fait le point sur la situation.
Comment résumes-tu la dernière semaine, particulièrement difficile ?
« C'est clair que ça a été assez compliqué. Forcément, c'était la première grosse tempête traversée dans les mers du Sud. Je n'ai pas été surpris, je savais qu'on allait devoir affronter ça. Il s'agit de phases importantes à négocier et quand on les vit, ça use. Ça fait une semaine qu'on n'a pas vu le soleil... Si la météo peut nous accorder un petit peu de répit, ce serait idéal ! »Depuis plus de 24 heures, tu reviens fortement sur la tête de course... Ça fait du bien au moral ?
« Je ne regarde pas trop les positions des autres. Ces dernières heures, je suis surtout focalisé sur le fait de creuser l'écart avec Thomas (Ruyant). Après, comme on n'a pas les mêmes conditions, parfois il revient, parfois je regagne du terrain... J'essaie surtout de faire ma course ! »Hier tu as dépassé ton 2ème cap dans ce Vendée Globe... Tu ressens quelque chose de particulier ?
« Oui c'est cool, on arrive en Australie ! Quand tu te dis ça, tu as l'impression d'avoir déjà fait le tour du monde ! En tout cas, on se rapproche de la moitié du parcours. Le changement arrivera au niveau de la Tasmanie : ça deviendra plus rapide d'avancer que de faire demi-tour. C'est un moment sympa, d'autant que la côte n'est pas si loin que ça et qu'on se sent un peu plus en sécurité. Là, l'Australie veille sur nous ! »Tu fais partie du top 5 depuis plus de la moitié de la course, c’est une fierté ?
« Oui totalement, d'autant que c'était notre objectif à l'origine. Après, ça correspond aussi à ce que nous avions montré dans les courses précédentes mais forcément, c'est une belle satisfaction d'être là ! »Qu'est-ce qui t'attend dans les prochains jours ?
« Là, je vais avoir une série d'empannages dans 25 nœuds de vent sous l'Australie. Il va y avoir un passage délicat où le vent va mollir juste derrière moi. J'espère que je vais réussir à passer et en profiter pour creuser aussi l'écart sur ceux de derrière. Sinon, il y aura un bon petit flux de 25 nœuds qui permet de faire sagement du portant tout en restant rapide. »Est-ce que tu suis l'actualité ?
« Oui je la suis mais elle n'est pas très glorieuse... Par contre, j'ai suivi les résultats du rugby le week-end dernier ! »
Ça fait plus d'un mois que tu es en course...
« Oui un mois sur les deux mois et demi que je devrais faire. On n'est pas loin de la moitié de la course ! Pour l'instant, la terre ne me manque pas trop. J'ai l'impression d'être bien rentré dans mon rythme au large. Les journées se passent tranquillement, je m'occupe et ce n'est pas désagréable. »Source : I Delaune