En tête de la flotte du Vendée Globe, Yoann Richomme sur Paprec Arkéa devance Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance) de 13 milles, tandis que Sam Goodchild (Vulnerable), un temps leader le long de la côte portugaise, occupait la troisième place, dix milles derrière Charlie Dalin. Le top 10 voit également le retour de Boris Herrmann sur Malizia-Seaexplorer, qui, après un début de course compliqué et des soucis de pilote automatique, est remonté à la septième place avec un retard de 76 milles.
Ce matin, Nicolas Lunven confiait à la Classe IMOCA les détails de son problème de safran rencontré lors de la deuxième nuit en mer. « Un bout s’est coincé sous le palonnier de safran tribord, le délogeant presque complètement », explique-t-il. Contraint d’immobiliser son bateau pendant "deux à trois heures" pour effectuer des réparations en pleine nuit, il a dû escalader l’arrière du bateau par mer agitée. « Je m'en suis vite rendu compte car je ne pouvais plus barré le bateau. Cela m'a d'ailleurs valu un départ au tas ! Puis comme le safran n'était plus opérationnel, j'ai mis un peu de temps à reprendre le contrôle de la situation ! », ajoute-t-il. Nicolas Lunven, maintenant en route vers le sud, cap sur Madère, espère rattraper ses concurrents cet après-midi. « J’ai pris cette route en solitaire, mais je ne devrais pas tarder à rejoindre le reste de la flotte. »
Nico Lunven a privilégié la sécurité en choisissant de s'éloigner du peloton, bien qu'il ait aussi repéré des vents plus forts au large. « Je ne voulais vraiment prendre aucun risque », confie-t-il. « Le passage interne du Dispositif de Séparation du Trafic (DST) me semblait trop risqué de nuit, avec toutes les manœuvres, le vent, le trafic côtier et les cargos. J'ai donc opté pour une route plus sûre, même si elle était légèrement moins favorable. »
Aux portes du top 10, en 11e position à environ 90 milles de Yoann Richomme, la Suissesse Justine Mettraux sur Teamwork-Team SNEF se distingue par un choix de route similaire à celui de Nicolas Lunven, passant au nord et à l’ouest du dispositif de séparation du trafic au large du Cap Finisterre avant de redescendre au sud.
Pour son premier Vendée Globe, Justine Mettraux affiche une belle sérénité : « Les deux premiers jours se sont bien passés. J’ai essayé de trouver un équilibre entre sécurité et positionnement au Cap Finisterre car on savait qu’il y aurait du vent. Je suis contente de ma place pour l’instant », déclare-t-elle.
La navigatrice explique avoir bien géré le contraste soudain entre la foule au départ des Sables d'Olonne, les au-revoirs à ses proches, et la solitude de son bateau pour un tour du monde en solitaire.« Être seule à bord ne m'a pas posé de problème. C'est quelque chose pour lequel on se prépare depuis longtemps, d'une certaine manière », explique-t-elle. « Pour moi, j'essaie de voir le début de ce Vendée Globe comme une autre course et de ne pas trop m'émouvoir. Je pense que cela m'a aidée à rester concentrée et à profiter du moment en quittant le port des Sables d'Olonne, puis à entrer dans la course. » La navigatrice avoue être impressionnée par le choix audacieux de Nico et suit avec intérêt son évolution : « C’est bien de voir des skippers oser prendre des options radicales dès le début de la course. J’ai beaucoup de respect pour Nico. »
Des soucis en pagaille
Maxime Sorel déjà touché à la cheville hier, tente toujours de régler son problème de hook de grand-voile (système permettant de bloquer la voile une fois hissée à la position souhaitée avec un crochet, évitant ainsi de garder de la tension dans la drisse). « Il a fallu me résoudre à l’évidence : le hook est cassé », confie-t-il. Il a décidé de faire route vers Madère afin de se mettre à l’abri et de pouvoir remonter au mât. « Je ne m’attendais pas à un début de Vendée Globe aussi compliqué »
Szabolcs Weöres (New Europe) a quant à lui arraché sa grand-voile et sa voile d’avant A7 dans la soirée d’hier. Les conditions météos, encore délicates, l’empêchent pour l’instant de pouvoir réparer sereinement et il s’active afin d’éviter tout autre avarie dans les prochaines heures.
De son côté, Thomas Ruyant tente toujours de régler son problème de voie d’eau à l’avant de son IMOCA, au niveau de la soute à voile. « C’est parfois un peu les chutes du Niagara avec toute l’eau sur le pont. Ça me prend pas mal d’énergie de pomper pour vider l’habitacle, trente minutes à une heure toutes les deux heures mais ça ne m’empêche pas de naviguer », confie-t-il aux vacations. Le Nordiste se fait presque philosophe : « on aura d’autres soucis et les autres aussi ».
Clarisse Cremer (L’Occitane en Provence) a vécu « une nuit de l’enfer » : elle a perdu sa plus grande voile d’avant (le grand gennaker, MHO). « Sans cette voile, les prochains jours au portant dans des petits airs ne vont pas être drôles » reconnaît-elle.
Guirec Soudée (Freelance.com) n’a pas été épargné non plus : « je ne peux plus utiliser mon spi qui est tombé à l’eau et mon petit gennaker non plus. C’est frustrant de ne pas être au max des capacités du bateau ». Il attend que les conditions soient plus propices pour réparer. « J’irai me mettre à l’abri à côté de Madère pour réparer un peu ».
Chez Clarisse comme chez Guirec, il y a cette impression tenace de ne pas tomber dans l’abattement, comme s’ils avaient intégré qu’une part de souffrance s’inviterait de toute façon dans leur aventure. « La course est encore longue », assure Clarisse, « j’ai quand même la patate » poursuit Guirec. Le même constat s’est imposé en écoutant Éric Bellion (STAND AS ONE) : « c’est un peu la galère, je suis en ‘mode guerrier’, je sais qu’il ne faut pas réfléchir ».
Source : IMOCA
Szabolcs Weöres (New Europe) a quant à lui arraché sa grand-voile et sa voile d’avant A7 dans la soirée d’hier. Les conditions météos, encore délicates, l’empêchent pour l’instant de pouvoir réparer sereinement et il s’active afin d’éviter tout autre avarie dans les prochaines heures.
De son côté, Thomas Ruyant tente toujours de régler son problème de voie d’eau à l’avant de son IMOCA, au niveau de la soute à voile. « C’est parfois un peu les chutes du Niagara avec toute l’eau sur le pont. Ça me prend pas mal d’énergie de pomper pour vider l’habitacle, trente minutes à une heure toutes les deux heures mais ça ne m’empêche pas de naviguer », confie-t-il aux vacations. Le Nordiste se fait presque philosophe : « on aura d’autres soucis et les autres aussi ».
Clarisse Cremer (L’Occitane en Provence) a vécu « une nuit de l’enfer » : elle a perdu sa plus grande voile d’avant (le grand gennaker, MHO). « Sans cette voile, les prochains jours au portant dans des petits airs ne vont pas être drôles » reconnaît-elle.
Guirec Soudée (Freelance.com) n’a pas été épargné non plus : « je ne peux plus utiliser mon spi qui est tombé à l’eau et mon petit gennaker non plus. C’est frustrant de ne pas être au max des capacités du bateau ». Il attend que les conditions soient plus propices pour réparer. « J’irai me mettre à l’abri à côté de Madère pour réparer un peu ».
Chez Clarisse comme chez Guirec, il y a cette impression tenace de ne pas tomber dans l’abattement, comme s’ils avaient intégré qu’une part de souffrance s’inviterait de toute façon dans leur aventure. « La course est encore longue », assure Clarisse, « j’ai quand même la patate » poursuit Guirec. Le même constat s’est imposé en écoutant Éric Bellion (STAND AS ONE) : « c’est un peu la galère, je suis en ‘mode guerrier’, je sais qu’il ne faut pas réfléchir ».
Source : IMOCA