Thomas Ruyant au départ de son troisième Vendée Globe, « Je serai tout entier absorbé par la course » - ITW

 

Thomas Ruyant prendra le 10 novembre prochain et pour la troisième fois consécutive le départ du Vendée Globe. Ses expériences de 2016 (Le Souffle du Nord) et 2020 (LinkedOut) l’ont certes nourri, enrichi, étoffé, mais le Dunkerquois est un homme pragmatique, rationnel, qui vit intensément l’instant, juste l’instant, et ne retient de ses vécus maritimes nulle nostalgie ou vagabondage spirituel. Les leçons de ses navigations, brillantes ou ratées, sont en lui et ont construit le projet ambitieux, structuré techniquement et sportivement qu’il portera autour du monde.


Crédit : P Bouras



«J’ai le bateau que je voulais, celui qui me permet de prendre le départ avec un niveau d’ambition encore supérieur à celui que j’affichais en 2016 et 2020. Je pars avec des enjeux différents, et c’est cela qui m’anime. Je vais porter les ambitions sociétales autour de la vulnérabilité de mon partenaire Advens et celles de notre équipe TRR. Ce sont deux moteurs très puissants pour moi.»

«Il y a beaucoup d’attentes. J’ai un statut à assumer. Je suis prêt.»

La mécanique du Vendée Globe, machine médiatique, technologique, complexe, met en marche, et accélère le temps et la vie des marins. Thomas Ruyant s’en accommode au jour le jour. D’abord, profiter de l’été pour se reposer, en famille, et toujours en bateau.

«Je ne peux rester loin de la mer et des bateaux !»

Il a ainsi caboté tout l’été, dans les îles bretonnes, en Atlantique et Manche, à pêcher et à profiter du fil des jours avec ses enfants, repoussant en père de famille la frénésie à venir.

«J’ai une équipe importante sur laquelle je me repose entièrement».

Chantier du bateau, gestion informatique, avitaillement, et jusqu’à ses vêtements de mer et au choix de sa couette sont méticuleusement, presque scientifiquement, préparés.

«La couette de Sam (Goodchild) me faisait rêver ! J’aurai la même pour partir» s’amuse-t’il en se projetant sur les moindres détails de sa vie de coureur solitaire à venir.

«Je mets l’énergie sur les priorités»

Le mois de septembre a vu son retour aux affaires, brutal, sans sas de décompression. Mise à l’eau de son VULNERABLE, entraînements, Défi Azimut, stages à Port-la-Forêt avec la classe Imoca, training météos avec Jean Yves Bernot et Marcel van Triest... le Vendée Globe, ses exigences techniques, sportives et intellectuelles est bien là. Tout s’accélère dans la vie de Ruyant qui pourtant freine des deux pieds et repousse la frénésie et l’emballement propre à cet événement planétaire ultra médiatisé.

«Je mets l’énergie sur les priorités, mon organisation météo et informatique avec l’aide de Lucas Montagne et Alexis Aveline, l’utilisation des outils informatiques en constante évolution...» avec pour moteur, sa capacité à se remettre perpétuellement en question.

Le mot clé est l’anticipation

«L’engouement, l’emballement de la communication aux Sables d’Olonne sont énergivores. 2020 était particulier à cause du Covid. 2024 sera étouffant. Je serai tout entier absorbé par la course. Le niveau d’excellence du plateau relève du jamais vu ! Une quinzaine de bateaux peut prétendre à la victoire. Tous les Teams ont progressé et atteint une qualité jamais observé en course au large. Cela promet une intensité de course absolument folle et à laquelle je me prépare mentalement. Préparation physique, mentale, diététique aussi, en fonction des zone géographiques traversées... avec une seule véritable question, clé du succès : où placer le curseur de l’intensité, de l’engagement à chaque stade de la course ?»

Source : TB Press