Les concurrents de la 10e édition du Vendée Globe commencent à bien accélérer la cadence depuis ce matin. Ce qui ressemble fort à un flux d’alizés se remet en place au sud de la latitude du Cap Vert et permet aux uns et aux autres de renouer (enfin) avec des vitesses supérieures à 20 nœuds. Si cela a pour effet de doper le moral des troupes dont le speedo n’a cessé de faire le yo-yo ces derniers jours, il ne faut cependant pas imaginer que cela va durer. Dès demain à la mi-journée, les leaders, qui ont clairement un peu le sentiment de l’avoir déjà fait, devraient en effet entrer dans le Pot-au-Noir dès demain à la mi-journée.
« Avec toutes ces histoires de molles à passer, on est quand même tous assez Ouest aujourd’hui. La situation est donc très différente que lorsque l’on arrive dans les alizés et que l’on fait des recalages et de ce fait, je ne suis pas sûre qu’il y ait une stratégie très pointue à faire. Notre point d’entrée dans le Pot-au-Noir est, en quelque sorte, déjà un peu choisi », raconte Justine Mettraux qui a opté pour une trajectoire intermédiaire au sein du peloton. Un peloton qui, après s’être étalé sur plus de 300 milles en latéral, commence à converger vers un même axe situé entre le 20e et le 25e Ouest. « On arrive un peu tous sur une même ligne et on va vraisemblablement rentrer dans le Pot-au-Noir espacés de petites dizaines de milles seulement », a ajouté la navigatrice qui sait toutefois que dans cette fameuse zone de convergence intertropicale réputée pour son instabilité météorologique, le moindre petit écart ou nuage peut totalement changer la donne.
Le Pot au Noir droit devant
« Concrètement, les premiers devraient y entrer demain en milieu de journée et en ressortir 24 heures plus tard. En l’état, on peut s’attendre à ce que les leaders composent avec davantage d’activité (grains, pluies…) que leurs poursuivants », a avancé Basile Rochut, consultant météo de la course avec une certaine prudence. « Le Pot a l’air assez coton-coton ! », a confirmé de son côté Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance) qui aperçoit d’ores et déjà les premiers cumulonimbus pointer le bout de leur nez à l’horizon, tout comme ses concurrents également placés aux avant-postes. Ce n’est, en revanche, pas encore le cas de Jean Le Cam. A l’autre bout du plan d’eau, en bordure de la pointe sud-est de la zone de protection de la biodiversité de l’archipel du Cap Vert, le skipper de Tout Commence en Finistère – Armor-lux qui profite lui des alizés depuis hier soir déjà, tente de faire un maximum de gain dans l’ouest avec un objectif : couper le fromage dès que possible. « Il a parfaitement bien placé son empannage hier soir et il exploite, pour l’heure, toutes les capacités son bateau à dérives », a noté Jacques Caraës, de la Direction de course, relevant le fait que ces dernières 24 heures, le Finistérien a avalé presque exactement le double de milles que Sam Goodchild (VULNERABLE), l'actuel leader.Source : M Honoré