Il est le doyen de ce Vendée Globe mais aussi celui qui détient le record de participations. A 65 ans, Jean Le Cam a pris ce jour à 13H02 le départ de son 6e Vendée Globe. Et si le skipper de « Tout Commence en Finistère – Armor-lux » connait bien l’exercice (il est au rendez-vous de chaque édition depuis 2004), ce dernier n’est pas devenu routinier à ses yeux, bien au contraire ! « Un départ de Vendée Globe, ce n’ est pas une habitude » a rappelé le skipper ce matin juste avant de larguer les amarres. Alors forcément, à l’instar de ses 39 concurrents, sa dernière nuit à terre a été quelque peu agitée. « Il y a forcément un peu d’inquiétude pour le départ. Du coup, j’ai fait la crêpe cette nuit. » confiait le skipper aux médias.
Il n’empêche que c’est un Jean Le Cam matinal, serein et très heureux d’être là qui est apparu sur les pontons ce dimanche. « Je me sens bien. Je crois qu’on stresse plus les jours d’avant que quand on est au pied de la montagne. Il y a toujours de l’appréhension sauf que là, on part avec des conditions favorables. On sait à peu près ce qui va se passer alors c’est l’émotion qui va être le plus dur à gérer aujourd’hui. C’est l’inconnu qui me pousse à repartir mais aussi le public qui nous accompagne. C’est extraordinaire ! » a précisé le skipper avant de remercier « tous ces gens » qui le soutiennent dans cette nouvelle aventure et d’entamer la traditionnelle remontée du chenal. Acclamé par la foule, le Quimpérois a profité pleinement de ce moment unique et magique et salué les nombreux spectateurs qui scandaient son nom ; des minutes d’une intensité folle et de pur bonheur avant de se plonger totalement et définitivement dans sa course !
Pour en arriver là … un projet de mutualisation à l’origine !
Pour être au départ de ce 6e Vendée Globe, Jean Le Cam a fait des choix. La sobriété a été le premier d’entre eux. Pour ce faire, le skipper de « Tout Commence en Finistère – Armor-lux » a collaboré avec Eric Bellion (9e du Vendée Globe 2016). Ensemble, ils ont décidé de tout mutualiser (expérience, savoir-faire, budget …) pour construire deux bateaux performants à des coûts raisonnables. Et c’est le partenaire d’Eric Bellion, Altavia qui a été le premier à les accompagner dans ce challenge en finançant les premières études pour la réalisation de leur bateau respectif.Un bateau que les deux hommes ont voulu fiable et sobre, notamment en l’équipant de dérives et non de foils. Une dynamique à contre-courant de ce qui se fait actuellement mais qui a tout son sens pour Jean. « On voulait faire un bateau plus simple pour une meilleure maîtrise car c’est important pour moi surtout sur un tour du monde. Je ne partirai pas sur un bateau que je ne maîtrise pas entièrement. Et honnêtement, je ne sais pas maîtriser un bateau à foils sur 80 jours. Je pense aussi que notre projet est dans l’air du temps par rapport aux problématiques des entreprises. Tout le monde essaie de faire mieux avec ce qu’il a d’où l’idée d’avoir un projet qui soit plus accessible. » explique Jean Le Cam. Accessible mais aussi révolutionnaire. En effet, pour optimiser la performance, les deux hommes ont fait appel à l’architecte, David Raison, qui a remis les étraves scows au goût du jour. « Ça donne des bateaux qui sont beaucoup plus ronds. Ce sont des formes qui apportent plus de puissance. Au final, je pars sur un bateau sur lequel je me sens à l’aise et ça c’est déjà une belle victoire » conclut Jean Le Cam.
Source : Kaori