"Dans le Pot-au-Noir, les marins doivent jongler entre les grains" la direction de course du Vendée Globe explique

 

En tête depuis hier matin du Vendée Globe, Sam Goodchild (VULNERABLE) a logiquement été le premier à être ralenti aux environs de 6 heures, avant d’être imité progressivement par ses rivaux les plus proches. La bonne nouvelle, c’est que ce front intertropical pourrait ne pas les embêter beaucoup plus de 24 heures, la moins bonne c’est qu’il se confirme très actif. Cumulonimbus, orages violents, pluies diluviennes, vents faibles et variables… rien ne devrait en effet leur être épargné ! Nerveusement et physiquement, voilà donc qui promet d’être épuisant.

Crédit : JL Carli


« Dans le Pot-au-Noir, les marins doivent jongler entre les grains, parfois méchants et soudains, et les molles. Cela leur impose de sans cesse changer de voile puis d’être à l’affût du moindre bouleversement », note Jacques Caraës, adjoint à la Direction de course. « C’est un truc qui bouge toujours beaucoup et de manière complètement imprévisible. On dit souvent qu’il faut y arriver par l’ouest car ça passe mieux puis en ressortir par l’est pour avoir un bon angle de progression ensuite, ce qui est un peu contradictoire. Il faut donc se montrer malin pour arriver à se faufiler au bon endroit dedans, mais aussi une fois à l’intérieur ! », a commenté Louis Duc (Fives Group – Lantana Environnement), actuellement en train d’ajuster sa trajectoire d’atterrissage au plus juste quand, en tête de flotte, les jeux sont déjà faits.

Arrivés presque parfaitement alignés mais étalés sur 170 milles en latéral, Sam Goodchild, Sébastien Simon (Groupe Dubreuil), Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance), Yoann Richomme, Nicolas Lunven et Thomas Ruyant (VULNERABLE) ne seront assurément pas tous mangés à la même sauce, et il en sera de même pour leurs poursuivants, plutôt bien éparpillés eux aussi.

La probabilité d’attraper une dépression au large du cap Frio, au Brésil et de partir tout schuss avec elle jusqu’au cap de Bonne Espérance se dessine pour le groupe de tête. « C’est un schéma comme on n’en voit peu souvent et qui serait probablement jugé parfait pour les chasseurs de records en grands multicoques », note Jacques Caraës. Si un tel scénario venait à se confirmer, pas sûr que le nouveau record des 24 heures réalisé ce mercredi par Yoann Richomme résiste finalement très longtemps…

Source : VG