Charlie Dalin, premier sur la ligne d'arrivée lors de la dernière édition, fait figure de favori, "ce sera très disputé"

Dernier point à terre avec Charlie Dalin aux Sables d'Olonne.  Le marin havrais, qui avait franchi la ligne d'arrivée en tête il y a 4 ans mais avait pris la 2e place suite à une bonification de Yannick Bestaven qui avait participé aux recherches pour chercher Kevin Escoffier, prend le départ de son 2e Vendée Globe. "Il y avait beaucoup d’inconnus quand j’ai pris le départ de mon premier Vendée Globe, mais maintenant que je les connais, je pense que je vais aborder le deuxième encore plus sur le mode compétition."


Crédit : JL Carli
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À terre comme en mer, quel navigateur es-tu ?

« Je suis un quarantenaire désormais ! Je suis avant tout passionné, consciencieux, compétiteur et très conscient d'avoir cette chance de vivre de ma passion. J’aime tout préparer, anticiper au maximum, mais il faut à un moment donné savoir s’adapter. Je ne perds pas d’énergie sur les situations difficiles, je concentre mon énergie à trouver des solutions plutôt qu’à me lamenter. C’est pareil dans des situations météo, j’essaie de mettre mon énergie pour trouver des solutions et ne pas tourner en rond « il fait trop froid, trop chaud, il n’y a pas assez de vent, trop de vent ». De toutes les façons, cela ne se passe jamais comme on l’a imaginé, surtout sur des courses au large en solitaire. Adaptation, c’est mon mot clé et plus encore celui du Vendée Globe. »

Enfant, rêvais-tu d’être coureur d'océan ? 

« Absolument pas ! La voile est arrivée un peu par hasard. Ma mère m’avait inscrit à un stage d’Optimist en Bretagne et j’ai adoré. Au début, c’est un passe-temps pour un enfant de 8 ans, sans plan de carrière et les années passant, j’y prends goût, et cela devient une passion. À l’époque, je lisais les récits de courses dans les magazines, pas des récits d’aventures, mais des récits de courses. Et puis, tous les deux ans, la Transat Jacques Vabre partait de chez moi, du Havre, donc j’admirais les bateaux. J’admirais Paul Vatine, le marin local, forcément. J’avais aussi un poster de Franck Cammas dans ma chambre ! Le premier Vendée Globe que j’ai suivi avec passion est celui de la victoire de Christophe Auguin en 1997. J’ai lu et relu le livre de sa course. Mais, à l’époque encore, je ne me projetais pas du tout, c’était encore inabordable pour moi. »

Quel chemin as-tu suivi pour devenir ce marin confirmé ? 

« La course la plus accessible était la Mini Transat, donc j’y ai participé (2e en 2009 sur bateau de série, NDLR). Ensuite, l’excellence du Figaro m’attirait. Cette fameuse course au large en monotype est déterminante car je trouve que c’est là que tu crées ton fond de jeu, que tu fabriques tes compétences pour gagner des grandes courses océaniques. J’ai couru 7 Solitaire du Figaro en 8 ans. Après j’ai pu passer à la catégorie supérieure, l’IMOCA. Sur un Figaro, on se concentre sur soi, pas sur la technologie, et pour tirer la quintessence d’un IMOCA, j’estimais qu’il fallait d’abord passer en Figaro. »

Il y a forcément un goût d’inachevé sur le Vendée Globe, comment abordes-tu la prochaine édition ?

« Il y avait beaucoup d’inconnus quand j’ai pris le départ de mon premier Vendée Globe, mais maintenant que je les connais, je pense que je vais aborder le deuxième encore plus sur le mode compétition. J’ai beaucoup progressé depuis, mais la flotte et mes adversaires ont progressé également ! Il y aura plus de monde sur la ligne de départ, ce sera très disputé. Ce qui est sûr, c’est qu’on va tous arriver exténués ! »

Source : MA Prestation