À quelques jours du départ de son second Vendée Globe, Isabelle Joschke se confie : "J’ai besoin de rester dans ma bulle"

 

Le compte à rebours est lancé. À moins d'une semaine du départ du Vendée Globe 2024, Isabelle Joschke, skipper MACSF, se prépare à affronter l'une des courses les plus exigeantes au monde pour la seconde fois de sa carrière. Dans cette interview, elle partage ses impressions à l'approche du grand départ. Entre obligations de courses, sollicitations, derniers ajustements et concentration, la navigatrice se confie sur son état d'esprit et ses ambitions pour ce nouveau tour du monde en solitaire.


Crédit : R Gladu


Comment te sens-tu à une semaine du grand départ ?

Isabelle Joschke : La pression monte un peu depuis deux semaines, avec le village et la foule qui vient pour voir les bateaux. L’ambiance du départ s’installe peu à peu, et pour moi, ce n’est pas forcément évident à gérer – ça prend beaucoup d’énergie. J’ai besoin de rester dans ma bulle. Je me sens globalement sereine et super contente de partir, mais en même temps, je dois faire attention à bien rester concentrée, et à ne pas me laisser happer par toutes les sollicitations extérieures.

Nous sommes dans la dernière ligne droite. Comment se déroulent les ultimes préparatifs ?

IJ : Durant les deux premières semaines sur le village, il y a eu beaucoup de visites organisées sur le bateau avec les invités de notre sponsor, la MACSF. D’un point de vue technique, l’équipe passe du temps à bord pour peaufiner les derniers détails et réglages. 

Pour ma part, mon emploi du temps oscille entre plusieurs obligations et missions : les rendez-vous avec les médias, les rencontres avec les invités MACSF, les temps de présence auprès de l’organisation de la course, des séances de dédicaces, la préparation du parcours, la finalisation des préparatifs du matériel embarqué... Dans ces moments-là, la préparation mentale prend une place importante dans mon quotidien. J’essaie de cultiver une sérénité qui sera essentielle le jour du départ.

Pour la dernière semaine, l’objectif vise à alléger mon emploi du temps au maximum, en me consacrant pleinement à la météo et à ma prépa mentale. Avec la pression qui va monter crescendo jusqu’au départ, je sais déjà que je vais avoir besoin de plus de repos. La pression, c’est très énergivore.


Te sens-tu prête ? As-tu des attentes particulières pour la course ?

IJ : Je me sens prête à partir. Par rapport au départ en lui-même, j’ai des souhaits. De là à dire que j’ai des attentes, c’est un peu plus compliqué car ce n’est pas moi qui contrôle la météo (rires) ! Il y a bien sûr un type de configuration de vent qui me plairait bien… Par rapport à la course, là oui, j’ai des attentes. 

La différence entre aujourd’hui et il y a quatre ans, c’est qu’en 2020, je ne voulais surtout pas en avoir. Tandis que pour cette nouvelle édition, j’ai lâché prise, en me disant que je ne pouvais pas partir sans attentes par rapport à la course. C’est une aventure trop engageante. Déjà, je dirais que j’ai envie de me régaler et de me faire plaisir. J’ai aussi envie d’être plus attentive à moi-même. Il y a quatre ans, j’ai 40 000 fois dépassé mes limites, et ça m’a coûté cher dans des situations d’avaries ou de gros temps, où je n’avais plus d’énergie. Cette année, je veux m’écouter pour trouver le rythme idéal et pour faire une super course !

Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour ce Vendée Globe 2024 ?

IJ : De trouver le bon équilibre, de savoir placer le curseur au bon endroit pour me faire plaisir, lâcher prise, et réaliser une très belle course.

Source : MACSF