SVR-Lazartigue a franchi en quatrième position, ce jeudi 3 octobre à 12h 02 minutes et 13 secondes, la ligne d’arrivée de la Finistère Atlantique à Antibes. François Gabart et ses cinq équipiers (Tom Laperche, Pascal Bidégorry, Antoine Gautier, Amélie Grassi et Emilien Lavigne) auront mis 4 jours 23 heures 2 minutes et 13 secondes pour rallier Antibes depuis Concarneau (14,10 nœuds de moyenne théorique sur les 1678 milles, 19,70 de moyenne réelle pour 2345 milles parcourus).
Parti en tête à la Jaune des Glénan, première et seule marque de la Finistère Atlantique, le trimaran bleu a opté en fin de golfe de Gascogne pour une option proche des côtes espagnoles afin d’éviter des conditions trop musclées dans le premier front au large du cap Finisterre. C’est à ce moment qu’il a été victime d’une déchirure de grand-voile au niveau du point d’amure du premier ris, contraignant l’équipage à un pit-stop à Cascais pour changer de grand-voile.
Reparti en quatrième position du Portugal, SVR-Lazartigue a subi une seconde avarie peu après le passage du cap Saint-Vincent, à savoir la rupture d’une pièce de son étai de J2 (voile d’avant de taille intermédiaire), faisant alors planer la menace d’un démâtage.
Les six navigateurs ont réussi à sécuriser le gréement avec les étais de J1 et de J3, avant de reprendre la route vers le détroit de Gibraltar, franchi mardi à 12h56. “On essaie de tirer le meilleur compromis pour avancer vers Antibes sans effort dans le mât et la structure”, confie lors de la dernière nuit en Méditerranée Tom Laperche. La délivrance est finalement arrivée ce jeudi 3 octobre - 15 heures, 38 minutes et 5 secondes après le vainqueur, le Maxi Banque Populaire XI - l’équipage de SVR-Lazartigue ayant été chaleureusement accueilli à Port Vauban par un public venu nombreux pour l’ouverture du village.
La réaction de François Gabart à son arrivée au ponton : “Nous étions bien partis, mais nous avons eu deux problèmes majeurs qui nous ont assez rapidement empêchés de jouer la gagne. C’est forcément super frustrant, parce qu’on naviguait bien, qu’il y avait moyen de bien se régaler et parce que ces problèmes techniques ne sont en général pas des sujets sur lesquels on joue. Maintenant, il vaut mieux que ça arrive là que dans les mers du Sud sur un Trophée Jules Verne. Mais ce que je retiens, c’est qu’on allait vite, qu’on arrivait à bien fonctionner ensemble, on a progressé sur cette course. Il y a même des moments où on est revenus sur Sodebo, notamment après notre escale à Lisbonne, c’était super excitant d’avoir un bateau pas loin. Malheureusement, pile au moment où on commençait à se rapprocher, on a eu cette histoire d’étai. Dans notre malheur, on a eu de la chance, car en général, quand on navigue sous J2, on n’a jamais notre étai de J3 en place et la réalité, c’est que le mât a tenu grâce à ça. Finalement, après avoir fait demi-tour pour retourner dans de la molle et monter dans le mât, on a réussi à affaler le J2 et on a continué soit sous gennaker, soit avec le J1 devant, il y avait moyen de naviguer dans des conditions un peu sécurisées. On savait qu’il y allait avoir du vent fort dans le golfe du Lion à la fin. Finalement, on a réussi à passer devant ce vent fort pour terminer avec de la mer plate, on est content de finir cette course et de venir ici, à Antibes. Le parcours était génial, c’est juste un peu frustrant de ne pas avoir eu des bateaux au contact, on a beaucoup manoeuvré, je ne sais pas combien de virements et d’empannages qu’on a faits, combien de caps on a passés, combien de fois le vent a changé de force et de direction, c’était hyper riche !”
Source : J Cornille