Sébastien Simon au départ du Vendée Globe à la barre de l'IMOCA vainqueur de The Ocean Race, "nous sommes partis d’une page blanche"

 

Depuis qu’il a décidé de relever l’incroyable challenge proposé par le groupe Dubreuil il y a à peine plus d’un an, Sébastien Simon a participé à quatre transatlantiques. Il est désormais prêt pour prendre part au tourbillon du Vendée Globe dont le départ aura lieu le 10 novembre. Alors que le village de la course sera inauguré samedi prochain, ‘Seb’ revient sur son état d’esprit, sa préparation, l’implication de son équipe et de son sponsor, ainsi que son plaisir à l’idée de goûter à nouveau à l’euphorie qui précède le départ. Son deuxième en tant que skipper, le neuvième en tant que Sablais.

Crédit : M Le Roux


Son état d’esprit

« Forcément, on sent que la pression est là. Je vois le village du Vendée Globe prendre forme chaque jour un peu plus, mes rendez-vous s’enchaînent… Même si l’emploi du temps est chargé, j’ai l’impression d’être dans un bon timing, meilleur qu’il y a quatre ans. Il y a beaucoup de sérénité dans l’équipe, ça fait du bien. Et même si le stress est présent, je ressens aussi beaucoup d’enthousiasme ! »

Sa dernière navigation avant le départ

« Cette semaine, nous allons partir deux nuits en mer. Le but de ces 48 heures, c’est de valider tout ce qui peut l’être. Le bateau est beaucoup plus chargé que lors d’une transatlantique. Il faut vérifier que tout est bien attaché, que le matériel de spare (de rechange NDLR) et le réservoir de carburant soient bien fixés… Les conditions devraient être bonnes, ce qui permettra de ne pas trop solliciter le bateau. Ce sera donc aussi et surtout une façon de prendre un maximum de confiance à bord. »

Sa préparation express

« C’est vrai que nous avons eu à peine plus d’un an pour nous préparer. Nous pouvons être fiers parce que nous sommes partis d’une page blanche, nous avons construit ce projet de A à Z à force de travail et d’énergie. Même si nous avons connu quelques péripéties, nous avons toujours su rebondir en prenant les bonnes options. Désormais, le plus gros de la préparation a déjà été effectué. Il va falloir rester focus et faire preuve d’humilité pour bien aborder le départ. »

Son équipe

« Tous ceux qui se sont impliqués dans le projet n’ont pas compté leurs heures. C’est une aventure où tout le monde a travaillé dur et c’est grâce à tous leurs efforts que je vais pouvoir partir autour du monde. Notre partenaire, le groupe Dubreuil, a été extrêmement présent. À la fin de la saison 2023, ils nous ont aidés à prendre les bonnes décisions. La famille Dubreuil est passionnée d’aviation, elle sait l’importance de chercher en permanence la bonne solution technique pour avancer. »

Son ancrage vendéen

« Je suis né ici, j’ai appris à faire de la voile ici aux Sables, donc je suis particulièrement fier d’être associé à un partenaire qui contribue à faire rayonner la Vendée. La fierté est d’autant plus grande que nous avons construit ce projet Vendée Globe de A à Z aux Sables-d’Olonne. Après avoir été pendant huit ans en Bretagne, je ne pouvais pas rêver mieux. »

Les particularités de son projet

« Ce qui nous distingue des autres, c’est le fait d’avoir une petite équipe qui se veut raisonnable tout en exploitant un bateau de très haute technologie. Vainqueur de The Ocean Race, cet IMOCA est à la fois très pointu tout en étant très polyvalent. En matière d’organisation au sein de l’équipe, il y a beaucoup de polyvalence. Chacun s’entraide en allant un peu au-delà de son corps de métier. Et puis j’essaie aussi de beaucoup m’impliquer, autant sur la technique, la mécanique mais aussi sur tout ce qui touche à l’entreprise. »

Les innovations du bord

« Afin d’éviter d’être projeté à l’intérieur du bateau, notamment quand je heurte les vagues, plusieurs aménagements ont été réalisés. Avec François Dubreuil, fin connaisseur des avions de chasse, nous avons conçu un siège moulé à mon gabarit. Nous avons beaucoup de chance d’avoir un sponsor qui propose des solutions techniques concrètes. Par ailleurs, nous avons sollicité des pêcheurs locaux afin de fabriquer des filets pour diviser la cellule de vie et amortir les chocs le cas échéant. »

Sa gestion des derniers jours avant le départ

« J’ai tendance à être tout le temps à fond, tout au long de la journée. J’ai envie de profiter de l’ambiance aux Sables-d’Olonne à la fois comme acteur mais aussi comme spectateur. Je sais qu’il faudra aussi veiller au sommeil. Et puis je vais continuer à faire du sport le soir, de la course à pied ou de la natation. Ça me permet de rester en forme et de m’aérer l’esprit ! »

Source : C Guttierez