"En avançant le cockpit, on a gagné 10 cm en hauteur", zoom sur Macif, l'IMOCA de Charlie Dalin

"Nous avons conçu un nouveau bateau en réponse au premier Vendée Globe, en répondant aux problématiques auxquelles j’ai pu faire face. APIVIA était un excellent bateau mais il avait quelques points faibles qu’on a essayé de gommer." MACIF, l'IMOCA de Charlie Dalin, passé au crible. 

 

Crédit : JL Carli

Un cockpit avancé

L’idée première étant de condenser l’espace de manœuvres et de vie afin de limiter les déplacements, le cockpit se situe juste en arrière du mât. « Le meuble de winch est plus compact et je peux y accéder sans me lever. On a aussi travaillé la visibilité sur l’extérieur en changeant les angles et agrandissant le vitrage. En avançant le cockpit, on a aussi gagné 10 cm en hauteur. Je me tiens presque debout ! » explique Charlie Dalin. Deux accès sur l’extérieur et une meilleure ventilation complètent ce cockpit compact (5 m2).

Une virure de coque 

Une virure (ou redan), à mi-hauteur, court sur les deux tiers avant du bateau, et permet de chasser les pellicules d’eau de mer, comme sur les coques de bateaux à moteur, qui atteignent aujourd'hui des vitesses comparables. Le franc-bord est plus important, comme imposé par la jauge IMOCA. « Le franc-bord plus important était déjà dans notre intention pour mieux gérer la mer formée. Nous avons passé la nouvelle carène en bassin numérique virtuel avec des vagues et lorsque l'on compare avec celle d'APIVIA, on diminue la traînée de 10 à 12 % lorsqu'elle est à son pic et que l'on bute dans une vague » souligne Guillaume Combescure, responsable technique de MACIF Santé Prévoyance.

Une « Studette » pour zone de vie

Située en arrière du cockpit, la zone de vie permet au skipper de tout faire au même endroit. Les mouvements sont ainsi limités, avec une bannette sur tribord et un siège morphologique sur bâbord duquel le skipper peut atteindre sa table à cartes, mais aussi son réchaud. La colonne de winch dans le cockpit est rapidement accessible à seulement 1,50 m de la zone de vie.

Du volume avant

Les volumes de carène ont été avancés pour une meilleure puissance longitudinale avec une étrave tulipée plus imposante et un arrière légèrement plus étroit. Un tulipage des formes avant limite la surface mouillée, tout en dégageant les projections d'eau. L’idée première est de retarder l’enfournement et de conserver une stabilité et une performance maximale même dans la mer formée.

Le pont

« La bosse est un peu plus sur le côté. Nous avons fait des calculs éléments finis qui montrent que les efforts circulent mieux » explique le skipper de MACIF Santé Prévoyance. Le pont est creux au milieu, plus haut sur les côtés, afin d’avoir de la surface de cloison tout en abaissant le centre de gravité.

Le roof

Il est prolongé par un carénage en avant du mât : celui-ci apporte à la fois un avantage aérodynamique et de volume pour les tests de stabilité du bateau. La circulation sur le pont reste proche de l'ancien bateau, même si l'accès à l'intérieur est plus avancé. 

Les foils

L’enjeu des foils est de générer un maximum de puissance tout en conservant une stabilité maximale. « Le compromis trouvé sur le nouvel IMOCA, c’est l’autorégulation afin que le bateau ne parte pas comme un cheval fou », souligne Guillaume Combescure.

 



Source : MA Parendeau