A eux deux, ils cumulent, pas moins de 8 participations au Vendée Globe et ont remporté ensemble la Barcelona World Race 2015, tour du monde en double sans escale. Eux, ce sont Jean Le Cam et Bernard Stamm - deux « Tour du Mondiste » aguerris - qui ont choisi de mettre en commun leur expérience et leur talent pour parfaire la préparation du skipper « Tout commence en Finistère – Armor-lux » à son 6e Vendée Globe et faire de celui-ci une réussite.
Jean, pourquoi as-tu fait appel à Bernard ?
« Premièrement parce qu’on s’entend bien et que nous nous apprécions mutuellement. Nous avons fait ensemble la Barcelona World Race. Bernard a une grande expérience et beaucoup de rigueur. Je pensais être perfectionniste et pointilleux mais là, je dois dire que j’ai trouvé mon maître du moins sur certains domaines. En fait, nous sommes complémentaires. Par exemple, le composite, c’est ma partie. Bernard, lui, se focalise davantage sur la partie organisation. »Comment la présence de Bernard au sein de ton équipe est-elle précieuse ?
« Absolument. Ça a un côté rassurant et stimulant pour moi et toute mon équipe. Bernard est quelqu’un d’expérimenté, qui sait de quoi il parle puisqu’il a déjà fait des tours du monde. Donc il y a de la confiance au sein du team et du respect. Personne ne discute les choix ou les décisions ce qui est confortable pour tout le monde. Avec lui, il n’y a pas de non-dits. Tout est clair. Bernard est arrivé au bon moment, c’est-à-dire à la fin de ma préparation dans le but de me soulager. Et en partie grâce à lui, nous sommes arrivés aux Sables d’Olonne avec un bateau prêt à prendre le départ du Vendée Globe dans trois semaines. Seuls quelques petits détails restent à peaufiner. Ça apporte de la sérénité. »Bernard, quel est ton rôle dans l’équipe et pourquoi as-tu choisi d’accompagner Jean ?
« A dire vrai, aider Jean dans sa préparation était quelque chose que nous avions prévu à la fin de l’année dernière puisque j’ai ramené avec lui le bateau à Port-La-Forêt après la Martinique (départ de la transat Retour à la Base nldr). J’ai accepté volontiers car on s’entend très bien. Mon rôle a été de le soulager au maximum et de le seconder pour qu’il puisse se concentrer et s’éloigner parfois un peu du chantier, le tout avec le regard de quelqu’un qui a l’expérience et qui a déjà fait l’exercice. Son équipe est très impliquée et appliquée mais il faut reconnaître que ce n’ est pas toujours évident d’avoir en tête tout ce qu’il peut se passer lors d’un Vendée Globe, ce à quoi nous pouvons parfois être confrontés tant que nous ne l’avons pas vécu. Il faut bien comprendre que tout le travail de préparation est consacré à ce Vendée Globe, c’est-à-dire à un skipper qui part seul pendant quasiment trois mois. Notre mission est donc d’œuvrer en réfléchissant et en pensant à lui et à ce qu’il peut lui arriver quand il est en mer. Le bateau est préparé de sorte à ce qu’il y ait le moins de problèmes possibles puis nous choisissons le matériel qu’il embarque pour pouvoir parer à n’importe quels soucis. C’est là toute la finalité de cette préparation en amont. Car souvent, ce que les personnes ont tendance à oublier c’est que le solitaire doit être à l’aise avec ce qu’il fait ou ce qu’il a à faire en mer même si cela implique parfois de faire des choix qui ne semblent pas logiques ou normaux. Néanmoins si le skipper les fait, c’est qu’il y a une raison. Dans le cas de Jean, c’est assez simple car techniquement il connaît bien son sujet. J’ai donc fait en sorte de veiller à respecter les exigences qu’il a souhaité mettre en place. »Jean prendra le 10 novembre prochain le départ de son 6e Vendée Globe. Tu en as pris trois. Quel regard portes-tu sur sa motivation, cette envie qu’il a toujours de faire un tour du monde ?
« Il a la même envie que d’habitude, c’est d’ailleurs pour ça qu’il a construit un bateau neuf. C’est vrai que c’est quelque-chose qu’il aime bien faire, il aime bien mettre au point le bateau, le préparer et une fois qu’il est parti, il adore la course, la compétition. Il se sent bien en mer. Je ne suis pas surpris par ce côté « navigation » qu’il aime tant car un Vendée Globe est souvent plus dur à gérer, avant et après, que pendant. Avant, la préparation est intense. Il faut mettre en place pas mal de choses et gérer tout l’aspect financier. Une fois l’exercice terminé, il faut de nouveau se projeter ou pas et on peut dire qu’il y a un entre deux qui n’est pas simple. »Source : Kaori