Forte d’une très belle deuxième place sur les 24H Ultim le 8 septembre dernier, l'équipe de Thomas Coville sur Sodebo Ultim 3 est prête à relever le défi de la Finistère Atlantique. Un parcours de 1 700 milles, au départ de Concarneau et à l’arrivée à Antibes, prometteur d’une régate endiablée entre les 5 Ultim en lice. « C’est un parcours dangereux dans tous les sens du terme. Il faudra être pugnaces, tenaces et combatifs, et c’est ce que nous sommes ! » annonce le skipper de Sodebo Ultim 3. Top départ samedi 28 septembre à 13h pour 5 jours toniques et tonitruants entre l’Atlantique et la Méditerranée…
Ils abordent la Finistère Atlantique avec l’envie de donner le meilleur d’eux-mêmes : Léonard Legrand, Nicolas Troussel, Guillaume Pirouelle, Frédéric Denis et Pierre Leboucher forment un groupe complémentaire aux côtés de Thomas Coville, qui se connaît bien et s’apporte à chaque navigation expérience et énergie positive. La dynamique d’équipe est le pilier de cette course pour Thomas Coville, avant de se lancer en novembre prochain sur le Trophée Jules Verne : « On travaille ensemble depuis des mois, et ça se sent. On a franchi un cap pendant les 24H Ultim, et on sait que cette course va encore nous faire progresser. Nous sommes solides, et chaque course nous permet de consolider nos automatismes », affirme le skipper, qui mise sur la cohésion pour aller chercher la performance.
L’entonnoir Gibraltar
Le tracé de la Finistère Atlantique est un véritable défi : après la traversée du golfe de Gascogne, les équipages devront filer le long des côtes portugaises avant de s’attaquer au détroit de Gibraltar, connu pour ses dilemmes stratégiques. « Gibraltar, c’est un peu la grande bascule. Soit tu files vers l’Afrique du Nord, soit tu restes sur les côtes espagnoles. Les décisions prises à ce moment-là seront décisives, et tout peut basculer », explique Thomas Coville. La course ne laissera pas de place à l’hésitation. « C’est un parcours exigeant, idéal pour les Ultim. On va enchaîner les manœuvres, et chaque rebondissement pourra redistribuer les cartes. Rien ne sera facile, mais on est très motivés! » poursuit le skipper de Sodebo Ultim 3.Nicolas Troussel, le navigateur du bord en charge de la stratégie météo, connaît bien la difficulté du parcours et se prépare à une compétition où chaque détail comptera : « Le détroit de Gibraltar, c’est un passage intense avec beaucoup de trafic maritime et des conditions météo souvent imprévisibles. Il faudra être précis dans nos choix et constamment sur nos gardes. La mer d'Alboran, avec ses vents capricieux, peut aussi jouer des tours, mais c’est là que les plus opportunistes pourront faire la différence. » Nicolas Troussel sait que la stratégie et la tactique seront les clés pour rester dans le peloton de tête. Quant à Guillaume Pirouelle, fraîchement revenu de la Normandy Channel Race en Class40 (4ème), il a hâte de retrouver la compétition en Ultim. « Chaque course est une occasion importante pour apprendre et progresser. Là, on va vraiment travailler l’organisation à bord, en nous relayant sur les postes tout au long du parcours. Naviguer sur un bateau comme Sodebo Ultim 3, c’est un plaisir incroyable. On sait que la Méditerranée peut être capricieuse, mais c’est un terrain de jeu parfait pour montrer ce qu’on sait faire », confie-t-il avec enthousiasme.
Cette Finistère Atlantique est plus qu’une simple course pour Sodebo Ultim 3 : c’est une étape importante pour affûter ses armes avant l’objectif de record autour du monde. « On est prêts à se battre pour rester au contact, à saisir chaque opportunité, et à ne rien lâcher jusqu’à Antibes. La course est courte, chaque mille va compter », conclut Thomas Coville. Dans cette confrontation à cinq trimarans géants, l’équipage de Sodebo Ultim 3 vise les belles trajectoires et un match engagé…
Thomas Coville, skipper de Sodebo Ultim 3
« Partir de Concarneau, cette ville médiévale, et arriver dans les remparts d’Antibes, c’est comme une étape de la course de l’Europe. Le début est assez classique avec la traversée du golfe de Gascogne puis la descente le long du Portugal. Ensuite, il faut tourner à gauche et entrer dans le détroit de Gibraltar, et là tout change. Cet endroit est à chaque fois un passage à niveau très complexe car la sortie de Gibraltar est un éventail qui offre deux grandes possibilités dans la mer d’Alboran : soit partir vers l’Afrique du nord et les côtes algériennes et faire une grande boucle, ou alors de longer l’Espagne et jouer avec les îles plus au nord. Ce sont des choix tactiques très différents. C’est un parcours très difficile dont nous sommes peu habitués. Un parcours idéal pour les Ultim.Les 24H ont été intéressantes et nous avons enchaîné avec d’autres entraînement en validant nos fondamentaux. Nous avons cette capacité à bien manœuvrer, nous sommes solides, nous avons nos automatismes. Et nous allons encore progresser tout au long de cette course. »
Nicolas Troussel
« Le parcours est intéressant car ce sera le début de la route du Trophée Jules Verne, avec ensuite la descente le long de l’Espagne et du Portugal. Sur cette Finistère Atlantique, l’approche du détroit de Gibraltar sera forcément un moment compliqué. Il s’agit d’un passage étroit avec des DST (dispositifs de séparation de trafic) qui sont des zones interdites à la navigation. Cela engendre un couloir étroit avec du trafic maritime, d’autant que les conditions météo peuvent être ventées. Il faudra beaucoup manœuvrer que l’on soit au près au portant.L’entrée en Med’ est toujours redoutée des marins avec cet effet entonnoir, du trafic et des cétacés. Il faudra être vigilant. Nous nous sommes préparés à toutes les éventualités. Je suis très enthousiaste à l’idée de faire cette course sur ce beau parcours. Une dépression pourrait pointer le bout de son nez rapidement dans la course à partir de dimanche, après un départ léger ce samedi 28 septembre. On va vite entrer dans le vif du sujet… »
Guillaume Pirouelle
« Je reviens tout juste de la Normandy Channel Race où on a fini 4ème avec Cédric Chateau. C’est une chance de combiner le projet Class40 et les courses en équipages avec Sodebo. J’en profite un maximum ! Je navigue beaucoup, j’apprends beaucoup aussi. Cette semaine, nous nous sommes préparés physiquement et techniquement avant le convoyage. Nous avons fait un bon débriefing performance pour améliorer chaque point après les 24H Ultim et les entraînements. Cette Finistère Atlantique sera différente par rapport aux 24H où nous n’avons pas dormi. Nous allons tourner sur les différents postes avec un vrai système de quart. Cela permettra de roder l’organisation à bord. Je ne suis pas un spécialiste de la Méditerranée et je suis heureux d’aller découvrir ce qu’elle réserve. Je sais que la météo est plus capricieuse que dans l’Atlantique, mais on a l’équipe pour s’adapter et faire les bons choix. C’est un super parcours.»Source : A Bourgeois