Le Défi Azimut, c'est cette semaine à Lorient, "Pour une année Vendée Globe, l’important n’est pas la perf’" dixit Jérémie Beyou

 

Du mercredi 11 au dimanche 15 septembre, le quatorzième Défi Azimut - Lorient Agglomération va déployer une fois de plus sa trilogie Runs - 48 Heures Azimut et Tour de l’île de Groix pour faire de Lorient La Base, pendant cinq jours, la capitale de l’IMOCA. Un menu sportif complet entre épreuves de vitesse et course au large, qui sera pour les 22 skippers engagés, la dernière occasion de se confronter en conditions de course et en solitaire, avant le départ du Vendée Globe le 10 novembre prochain. Avec la plupart des favoris qui ont répondu présents, cette édition s’annonce de haute volée. Revue d’effectifs.

Crédit : M Leroux



Les IMOCA font leur rentrée, mais ont-ils vraiment pris des vacances ?! Difficile à croire tant le rythme a été soutenu en 2024, avec deux transats qualificatives avant d’entrer, sans transition, dans le tunnel du Vendée Globe, contre-la-montre technique avant d’être le marathon océanique que l’on sait.

Pour les 22 skippers qui s’aligneront mercredi sur les Runs, premier acte du Défi Azimut, avant de disputer la course de 48 heures puis le Tour de Groix, le chantier d’été est bel et bien terminé. Les dés sont donc jetés sur le plan technique. Chaque occasion est maintenant bonne pour valider ces choix, débugger les dernières pannes et, surtout, se remettre en situation de course.

Car c’est bien cela que viennent chercher les concurrents - 18 hommes et 4 femmes de 8 nationalités différentes - à l’image de Jérémie Beyou, fidèle du Défi Azimut - Lorient Agglomération, pour sa neuvième participation : « J’adore cette course et ce format 48 heures ! Mais je ne débarque pas non plus en short avec juste un couteau et un bateau allégé. Charal sera en conditions Vendée Globe avec toutes les voiles et le matériel à bord » dit celui qui a remporté trois fois le Défi, dont la dernière édition, en 2023. « Pour une année Vendée Globe, l’important n’est pas tant la perf’ que de bien sentir le bateau sur lequel on va partir autour du monde. Je vais essayer de faire corps avec lui, sans être pendu à l’AIS pendant 48 heures ! »

Naviguer sans regarder les autres demandera néanmoins une grande discipline mentale, tant le plateau sera relevé, avec des IMOCA de dernière génération très proches en performances. Comme le reconnait Jérémie, le Défi sert aussi « à se confronter, à prendre de la confiance », notamment lorsque le chantier d’été a entraîné des modifications architecturales, à l’image justement de Charal, équipé de nouveaux safrans avant sa remise à l’eau début août.

Autant de favoris que d’outsiders

Le skipper du plan Manuard noir et rouge aura en tous cas fort à faire, face au plateau exceptionnel qui réunit en tête de liste les trois vainqueurs des six dernières transats disputées en IMOCA. À commencer par Yoann Richomme (Paprec-Arkéa), qui en compte deux à son palmarès avec le Retour à la Base en 2023 et The Transat en 2024, ce qui, en deux petites années de présence sur le circuit IMOCA, pose son homme. Capable d’imposer son rythme et toujours en pointe, Thomas Ruyant (VULNERABLE-Ruyant), a quant à lui empoché un triplé inédit, en remportant les Transat Jacques Vabre 2021 et 2023, ainsi que la Route du Rhum en 2022. Enfin, Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance), qui n’avait pu s’aligner au départ de la dernière transat en double pour raison médicale, a montré qu’il n’avait rien perdu de sa maestria en remportant haut la main la New York Vendée - Les Sables d’Olonne en juin dernier.

Derrière ce trio de favoris, les outsiders ne manqueront pas. Un groupe de skippers qui truste généralement les podiums, à l’image de Boris Herrmann, en tête des Imoca Globe Series, et qui compte le plus de milles à bord de son Malizia-Sea Explorer, désormais parfaitement abouti. Samantha Davies (Initiatives Coeur) ou Justine Mettraux (Teamwork-Team SNEF) ne sont jamais loin non plus, tout comme le Britannique Sam Goodchild qui viendra reprendre de la confiance après son démâtage lors de la transat retour. Quant à Nicolas Lunven, il dispose d’une nouvelle paire de foils sur son Holcim PRB et le Défi Azimut - Lorient Agglomération arrive à point pour les tester face à la concurrence, et décider s’il les embarquera ou non pour son premier tour du monde en solitaire.

Côté bateaux à dérives, gros match également avec les leaders attendus que sont Tanguy Le Turquais (Lazare) et Violette Dorange (Devenir), qui devront surveiller de près Conrad Colman (MS Amlin) ou encore Louis Duc (Fives Group - Lantana Environnement), tous deux toujours en pointe, notamment dans la brise.

La brise, d’ailleurs ? Sera-t-elle estivale ou viendra-t-elle sortir les skippers de leur zone de confort ? Une chose est sûre, la variété des épreuves et la durée du Défi sur cinq jours imposera de tous un engagement total. Et on peut faire confiance au nouveau directeur de course Yann Eliès (épaulé de Francis Le Goff), spécialiste de l’IMOCA, pour concocter un parcours varié et instructif, tout en gardant à l’esprit l’impératif de sécurité, notamment sur les Runs qui réclament une certaine discipline pour ne pas gâcher la fête.

Rendez-vous sur les pontons de Lorient La Base dès mardi ! Départ ponton pour les Runs prévu à 12h30.

Source : Azimut