C’est le dernier grand chantier avant le Vendée Globe. Des semaines importantes où rien, dans les vérifications et la préparation du bateau, ne doit être négligé. Biotherm a été désossé, ausculté et s’apprête, d’ici la rentrée, à recevoir une nouvelle paire de foils. Une période d’implication totale pour l’équipe du bateau bleu, à la hauteur de l’engagement de son skipper Paul Meilhat.
«Nous vivons des émotions fortes et faisons face à des challenges qu’il faut transformer en opportunité. Nous pratiquons un sport de haut niveau, il faut savoir prendre des risques sur l’eau, mais aussi financiers, et investir pour l’avenir » confie Paul Meilhat au sujet de cette décision.
Ces nouveaux foils issus d’un dessin existant signé de l’architecte Sam Manuard permettront d’upgrader Biotherm. « Ils sont un peu plus ‘tout terrain’ comparés à nos précédents, explique Paul, et devraient améliorer le comportement du bateau au portant : plus de hauteur de vol, moins d’enfournement et une meilleure tolérance à la gîte. C’est du positif pour le Vendée Globe ».
Ces « ailes sous-marines » actuellement en fabrication chez Avel demandent d’adapter les puits de foil du bateau - les ouvertures permettant d’accueillir les appendices de part et d’autre de la coque-. Il s‘agit donc d’un gros dossier, au milieu d’un pointilleux processus de maintenance, de vérification et d’optimisation de Biotherm.
« On a démonté toutes les pièces et tout est contrôlé en profondeur (par taping, ultrasons, ressuage), nous testons l’électronique, renvoyons des éléments en révision. Les voiles et le gréement font aussi l’objet de toutes les attentions. On fait tout pour laisser le moins de place possible au hasard ».
L’équipe a gagné du temps en mettant le bateau en chantier presque trois semaines avant les concurrents de la New-York - Vendée, Paul ayant ramené le monocoque en convoyage solo, quelques jours après son arrivée de la Transat CIC. Biotherm devrait donc être remis à l’eau fin août et accueillir dans la foulée ses nouveaux foils.
Pendant que la partie technique avance, le skipper de Biotherm se prépare lui aussi à l’échéance du Vendée Globe. « Il faut être présent tout en se préservant » avoue-t-il. Quand il n’est pas au chantier, ou en quête de partenaires financiers complémentaires, Paul prend soin de sa préparation physique et s’accordera cet été quelques jours de vacances en famille, à la montagne et sur l’eau.
Dans quelques mois, pour la deuxième fois de sa carrière, il sera seul sur son bateau, face à l’immensité des océans et au-devant d’un défi hors norme : faire le tour de la planète par les trois caps, sans escale et sans assistance. Une perspective qui l’enthousiasme et qu’il aborde avec toute la force acquise pendant ces 10 années d’expérience en IMOCA.
Source : L Dacoury