Charlie Dalin retrouve la victoire avec la New York Vendée, Macif entrera bientôt en chantier, des optimisations sont programmées

 

Charlie Dalin, skipper de MACIF - Santé Prévoyance, est arrivé triomphalement après une lutte palpitante avec Boris Herrmann sur Malizia - Seaexplorer, terminant avec une avance de 300 milles nautiques. "C'est de plus en plus difficile," confie Dalin, soulignant le niveau croissant de la compétition en IMOCA.

Crédit : F Olivier / Nefsea / Alea

Dalin, qui a souvent partagé le podium avec Jérémie Beyou (Charal) et Thomas Ruyant (VULNERABLE), note un changement dans la dynamique des courses. "Il faut vraiment apprécier et savourer les victoires et les podiums, car je pense qu'ils vont devenir beaucoup plus rares. Il y a beaucoup plus d'équipes compétitives maintenant – et Boris en fait partie – de nombreux skippers peuvent obtenir de bons résultats. Cela va devenir de plus en plus difficile d'y arriver," ajoute-t-il.

Pour Dalin, originaire du Havre, la victoire de la New York Vendée était le fruit d'une stratégie bien établie pour cette saison. Après avoir repris la navigation en solitaire pour la première fois depuis la dernière Route du Rhum et assuré sa qualification pour le Vendée Globe avec The Transat CIC, son objectif était clair : viser la victoire au retour. Objectif atteint.

Les rivaux de Dalin, comme Beyou, Ruyant, Sam Goodchild (VULNERABLE), Sam Davies (Initiatives-Cœur), Boris Herrmann et Yoann Richomme (Paprec Arkéa), doivent désormais affronter un adversaire dont le bateau, un design de Guillaume Verdier construit en 2022, est qualifié d'impressionnant. 

"Le bateau est définitivement rapide," explique-t-il. "C'est un très bon polyvalent, encore meilleur que l'Apivia (son ancien bateau, maintenant entre les mains de Clarisse Crémer). La coque a moins de surface mouillée, le bateau glisse mieux et il est assez facile d'atteindre une vitesse correcte. Si les conditions changent, le bateau ne s'arrête pas. Il y a une grande tolérance concernant les conditions de navigation et la manière de régler le bateau, ce qui est génial pour la navigation en solitaire." Le bateau subira maintenant une remise en état estivale, impliquant une révision complète et des optimisations que Dalin garde secrètes, avant de viser le Vendée Globe en novembre. Le moment décisif de cette New York Vendée a été lorsque Dalin et Herrmann ont réussi à s'extraire d'un système de basse pression, laissant le reste de la flotte derrière eux. "C'était vraiment compliqué," se remémore Dalin. "J'ai tenté une première échappée et je me suis retrouvé à l'arrêt. J'ai donc réessayé différemment, naviguant de manière peu conventionnelle, complètement en vent arrière pour franchir la dépression."

Dalin a pris un signal d'alerte majeur en voyant Nico Lunven, alors en troisième position à bord de Holcim-PRB, se faire rattraper par la dépression. "Voir ce qui est arrivé à Nico a été un signal d'alerte majeur pour moi. J'ai travaillé dur pour accélérer et m'éloigner autant que possible du front," explique-t-il.

Dalin ne tarit pas d'éloges pour Herrmann, qui a réalisé une performance impressionnante en parcourant des centaines de milles vers le nord dans une tentative audacieuse de remporter sa première victoire en solitaire en IMOCA. "Il est désormais à un très haut niveau," affirme Dalin. "Il a obtenu deux deuxièmes places sur les deux transats, ce qui est une excellente performance. Boris est très constant et il est un adversaire à surveiller."

Herrmann, lui aussi, a cru à différents moments que son pari du nord pourrait porter ses fruits. "Je ne pensais pas toujours pouvoir le battre," se souvient-il. "Mais parfois les modèles météorologiques me mettaient en tête. Parfois, il suffit d'un changement de vent de 15 degrés pour faire cette ligne de fond."

Le skipper allemand, de plus en plus satisfait de son bateau, confirme qu'il n'y aura pas de changements majeurs avant le Vendée Globe, à part des travaux de routine sur la fiabilité. Sa participation à The Ocean Race l'année dernière a été cruciale pour atteindre la compétitivité actuelle de son IMOCA. "Naviguer dans l'Atlantique, c'est une chose, mais ce n'est pas comparable aux mers du Sud," déclare-t-il.

En attendant, Herrmann prévoit de travailler sur le futur de son projet avant de reprendre la navigation fin août. "Je vais travailler à temps plein sur des sujets complètement différents, tout en me rechargeant pour revenir motivé. J'aime alterner ces phases," ajoute-t-il.

Malgré les spéculations sur ses chances de victoire au Vendée Globe, Herrmann reste concentré. "Les spéculations sur ma victoire au Vendée Globe ne m'affectent pas du tout," déclare-t-il. "Cela me laisse complètement indifférent, probablement parce que je joue selon mes propres règles. Notre bateau est très différent des autres, notre configuration commerciale l'est tout autant, et les sujets que nous abordons également. Nous sommes sur une planète différente de l'équipe typique de Lorient. Pour moi, le Vendée Globe n'est pas seulement une course, c'est une expédition et une aventure."

Source : IMOCA