"Charlie (Dalin) nous a mis un caramel," la situation a évolué favorablement pour Boris Herrmann, Sam Goodchild démate

 

Ce jeudi, si la situation n’a globalement pas beaucoup changé depuis 24 heures pour le gros de la flotte de la deuxième édition de la New York Vendée – Les Sables d’Olonne, elle a, en revanche évolué franchement favorablement pour Boris Herrmann (Malizia – Seaexplorer). Ainsi, si hier le skipper Allemand pouvait redouter le retour des sudistes, il est aujourd’hui quasiment assuré de pouvoir aller chercher la deuxième place. Et pour cause, l’anticyclone qui lui donnait du fil à retordre s’est légèrement décalé, lui ouvrant ainsi la voie en grand pour rallier la ligne d’arrivée. Une ligne qu’il devrait franchir plus ou moins 24 heures après Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance) mais avec une avance confortable sur ses plus proches poursuivants qui font finir en se faisant secouer au près pendant que lui va terminer plein gaz au portant.

Crédit : Ch Dalin


Alors que le dernier concurrent vient tout juste de franchir la mi-parcours en ce huitième jour de course de la New York Vendée – Les Sables d’Olonne, Charlie Dalin continue de faire cavalier seul et fonce sur le boulevard qui va le mener jusqu’à l’arrivée. Un boulevard toutefois pas tout à fait très droit et relativement mal pavé. « Ça tape pas mal mais je déroule mon petit programme. Je fais la course contre mes routages à défaut d’avoir des concurrents autour », a commenté le skipper de MACIF Santé Prévoyance qui va devoir enchaîner quelques virements de bord à partir de ce soir et pendant 24 heures pour se recaler au peu plus au nord et, dès lors, attaquer le dernier sprint jusqu’à l’arrivée. « A moi de trouver la bonne ligne finale. En attendant, j’essaie de faire marcher le bateau le plus vite possible avec les conditions de mer que je rencontre », a ajouté le Havrais qui file actuellement à plus de 16 nœuds de moyenne au près, et estime son arrivée en milieu de week-end. « A date, il pourrait se présenter sur la ligne samedi soir ou dans la nuit de samedi à dimanche », a confirmé Christian Dumard, le consultant météo de l’épreuve, qui a, comme beaucoup, le regard surtout porté sur Boris Herrmann qui a bien redémarré depuis le lever du jour. « Il est passé un peu plus vite que prévu car l’anticyclone s’est un peu décalé. A présent il a du vent et il va en garder jusqu’à la fin », a précisé le spécialiste. « Ces derniers jours, j’ai passé tout mon temps devant l’ordinateur à décortiquer chaque nouveau fichier. Le vent que j’avais sur l’eau n’était jamais en adéquation avec eux. Cela a généré de nombreuses incertitudes et forcément aussi du stress pour moi mais aujourd’hui, j’y vois plus clair. Emotionnellement, je me sens nettement mieux ! », a avoué le skipper de Malizia – Seaexplorer. S’il est passé par toutes les couleurs ces dernières 72 heures, le navigateur peut à présent se réjouir car va enfin pouvoir récolter les fruits de son option. Une option qui l’aura, au final, fait remonter au-delà du 56° Nord, à moins de 300 milles du cap Farvel situé à l’extrémité méridionale du Groënland. « Je sais que vais être rapide jusqu’à l’arrivée », a affirmé le marin qui va en effet cavaler au portant à bonne vitesse quand, dans le même temps, ses adversaires les plus directs vont ferrailler au près jusqu’au bout, et dans des conditions pas toujours très confortables.

Des histoires d’anticyclone(s)

Pour eux, la nuit prochaine notamment, s’annonce un peu tonique à l’approche du centre du minimum dépressionnaire planté sur leur route. « Ça va taper ! », a prévenu dès hier Sébastien Simon (Groupe Dubreuil). La bonne nouvelle pour lui et pour les partisans de la même option, c’est qu’ensuite des alternatives vont permettre d’éviter des conditions « casse-bateaux » aux abords du cap Finisterre. Les routages qui les faisaient raser le fameux promontoire espagnol hier soir encore, leur offrent à présent la possibilité de passer très au large, et ainsi de moins se faire secouer, ainsi que l’a expliqué Clarisse Crémer (L’Occitane en Provence) lors de la vacation officielle à la mi-journée : « Avant-hier, j’ai eu cette option d’aller dans le nord alors que je cherchais une échappatoire à ce vent fort aux abords de la pointe ibérique. Aujourd’hui, la donne a un peu changé et je ne suis pas fan de ma route. Je perds beaucoup par rapport à ceux qui ont continué dans le sud. C’est toujours un peu dur de se tirer une balle dans le pied toute seule et d’aller se recaler juste devant des concurrents que l’on avait distancé pendant un moment mais c’est comme ça, j’ai préféré jouer la carte de la prudence », a souligné la navigatrice qui mène désormais le groupe du milieu. Un groupe composé d’une quinzaine de bateaux pour lequel les interrogations demeurent nombreuses. « C’est vraiment l’anticyclone qui va être le juge de paix. Est-ce qu’il va gentiment nous accompagner ou est-ce qu’il va nous fermer complètement la porte ? C’est ce que l’on surveille tous », a indiqué de son côté Éric Bellion (Stand as One) qui observe avec attention son baromètre. « On ne sait pas du tout à quelle sauce on va être mangé. Ce qui est sûr, c’est qu’on va faire beaucoup de près dans de petits airs et qu’il va falloir beaucoup tricoter à la fin. Ce qui est certain aussi c’est que Charlie (Dalin) nous a mis un caramel et que le scénario de cette course est complètement dingue. Je pense d’ailleurs qu’on n’a pas encore vu la fin ! », a assuré le skipper.

Démâtage de VULNERABLE

Sam Goodchild a démâté sur la New York Vendée. Plus d'info, ici

Source : M Honoré