À 75 jours de l’ouverture des Jeux Olympiques et à quelques kilomètres du plan d’eau de Marseille, les Bleus ont cette semaine encore montré tout leur potentiel. En dériveur féminin (49er FX) Sarah Steyaert – Charline Picon créent l’émotion en remportant leur première médaille internationale, en argent, lors de ce championnat d’Europe open. Le duo de dériveur mixte (470), Camille Lecointre – Jérémie Mion ajoute également une médaille à leur olympiade, en bronze cette fois-ci.
Crédit : N Alevromytis
La très belle surprise de la semaine est signée par le duo Sarah Steyaert et Charline Picon en dériveur féminin (49er FX) ! Il y a 3 ans, les deux mamans se lançaient le défi fou de repartir à zéro et de croire fort en leur rêve de médaille olympique ensemble. Charline Picon est en effet déjà double médaillée olympique en planche à voile, avec l'or en 2016 et l'argent en 2021 avant de changer de support et de s’associer à Sarah Steyaert spécialiste du dériveur. Sarah a déjà participé à trois Jeux olympiques (Pékin, Londres et Rio) et avait alors décidé de mettre sa carrière d’athlète de côté depuis 5 ans pour se consacrer à sa famille et carrière d’institutrice. Après un travail acharné pour valider leur sélection fin mars, Sarah Steyaert et Charline Picon poursuivent leur ascension fulgurante vers les Jeux Olympiques et remportent cette semaine une très belle médaille d’argent lors de ce championnat d’Europe open (ouvert à toutes les nations). Les Rochelaises prouvent ici qu’elles sont bel et bien capables d’aller chercher cette médaille tant espérée cet été.
À noter également la victoire du duo français Mathilde Lodavina et Aude Compan lors de la fameuse medal race. Les Marseillaises se classent 5e au général de l’épreuve.
Sarah Steyaert et Charline Picon : médailles d’argent en 49er FX : « Quelle émotion ! Cela récompense quelques moments difficiles lors de cette olympiade. On savait que c’était possible. Cette semaine s’est bien enchaînée, bien que nous soyons arrivées avec un nouveau mât. Mais cela a bien marché, nous avons eu de belles vitesses ! Cette régate était intense avec toutes les conditions de vent. Nous avons vraiment été solides et on sait qu’on en a encore sous le pied ! Mathilde et Aude sont de super partenaires d’entrainement, elles progressent très fortement avec de belles vitesses. C’est top de nous entrainer ensemble. Cette médaille d’argent nous apporte une super belle énergie positive. On connaissait notre potentiel et désormais on a le résultat. Mais ce n’est qu’une seule régate, il y a encore du travail pour être au maximum dans 2 mois à Marseille. Cela reste une étape vers les Jeux Olympiques, nous avons les pieds bien sur terre, mais c’est vrai que nous sommes super heureuses ! C’est vraiment génial. »
À Cannes, pour le Championnat d’Europe de dériveur mixte 470, les Bleus visaient bien la montée des marches… du podium. Après leurs victoires sur les deux étapes de Coupe du Monde à Palma et à Hyères ces dernières semaines, Camille Lecointre et Jérémie Mion s’offrent une nouvelle médaille internationale, en bronze cette fois-ci, derrière les Espagnols Jordi Xammar - Nora Brugman. Leurs partenaires d’entrainements, Matisse Pacaud et Lucie de Gennes, qui évoluaient à domicile à Cannes, se classent quant à eux 4e de ce championnat d’Europe particulièrement relevé.
Ce championnat d’Europe était aussi l’occasion de décerner le titre de champion de France Elite de 470. Le titre revient naturellement au duo sélectionné pour les Jeux Olympiques Camille Lecointre – Jeremie Mion. Talentueux partenaires d’entrainements, les Cannois Matisse Pacaud – Lucie De Gennes montent sur la 2e marche du podium devant les prometteurs Lomane Valade - Julien Bunel.
Camille Lecointre (barreuse en 470, en équipage avec Jérémie Mion) : « Une nouvelle médaille, c’est top, c’est sûr qu’on ne va pas cracher dessus. Bien sûr qu’on pouvait espérer mieux, mais c’est une belle médaille. Cette semaine a été très intéressante pour nous, car nous avons évolué dans du vent faible et cela nous manquait. C’était top de s’entrainer dans ces conditions. Aujourd’hui nous avons pu courir la medal race, et cela faisait longtemps que nous n’avions pas pu faire une finale sous pression. Nous sommes vraiment contents de cette semaine pleine d’apprentissages. Après 3 mois de compétitions avec 3 médailles, dont 2 en or, nous allons rentrer dans une nouvelle phase d’entrainement à Marseille. Nous sommes observés par nos concurrents pour prétendre à une médaille olympique… mais c’est vrai que les Espagnols sont aussi de bons clients ! »
Les meilleurs équipages en catamaran Nacra 17 disputaient quant à eux leur Mondial dans le Golfe d'Aigues Mortes. Les tricolores Tim Mourniac et Lou Berthomieu affichaient l’envie d’aller chercher le meilleur résultat possible et le besoin de travailler leur préparation Olympique. 4e de la course finale ce dimanche, Tim et Lou terminent 9e de ce mondial. Largement en tête cette semaine, les Italiens Ruggero Tita et Caterina Banti, champions olympiques à Tokyo, signent ici un quatrième titre de champions du monde devant les Anglais John Gimson et Anna Burnet. « Nous sommes très contents de cette semaine très riche en enseignements, cela va beaucoup nous servir ! » explique Jean Christophe Mourniac, entraineur des Nacra 17 « Le résultat n’est en effet pas révélateur, car nous sommes arrivés avec un bateau neuf et il fallait que Tim et Lou trouvent leurs repères. Ils font une semaine intéressante avec de bons départs et restent bien concentrés à l’image de la medal race où ils terminent 4e. On est vraiment contents. Après la sélection on sent que l’objectif a changé : nous sommes tous focus sur les Italiens qu’il va falloir aller chercher ! Les conditions étaient très polyvalentes, à l’image de ce que l’on pourra trouver cet été à Marseille. Pour cela c’était également un très bon entrainement. Tim et Lou ont de belles capacités, maintenant nous allons être concentrés sur Marseille ! »
Pour les équipages de dériveurs masculins (49er) la saison 2024 a été extrêmement dense avec un Mondial en début d’année et des étapes de coupe du monde très disputées. Arrivés la veille du championnat d’Europe à la Grande Motte c’est peut-être la fraicheur qui a manqué au duo champion du Monde Erwan Fisher - Clément Péquin pour jouer aux avant-postes de ce championnat particulièrement exigeant. « Nous avons eu de tout en termes de conditions : de la brise thermique au vent très faible. C’était vraiment une épreuve technique et tactique. Sur ces derniers jours, il fallait très rapide et capable de s’extirper dès les départs. Après les étapes de coupe du monde de Palma et Hyères, c’est la 3e régate que nous enchainions en arrivant la veille de l’épreuve et sans préparation. C’était notre dernière compétition officielle avant les Jeux Olympiques. L’heure est désormais au repos avec un gros break avant de se focaliser à 100% sur Marseille ! » explique Françoise Le Courtois, entraineuse des 49er.
Source : M Mermod
