53 jours de mer et deuxième de la première édition de l'Arkea Ultim Challenge. Thomas Coville a bouclé le tour du monde en Ultim en course, arrivé à Brest hier après-midi, chaleureusement accueilli par un public venu en nombre. Morceaux choisis à son arrivée au ponton.
"C’est indescriptible !"
"Arrivé en pleine semaine, je me disais qu'il n’y aurait personne à l'arrivée. Or, c'est un moment de partage fou ! Un moment magique ! Il faut imaginer 53 jours pendant lesquels vous n’avez parlé à personne, complètement absorbé et immergé dans votre univers, dans cet engin qui est votre habitat. Vous n’avez pas de visages, et là, ça vous submerge, c’est indescriptible ! Sur ce tour du monde, j'ai livré tout ce que j'avais, je n'ai rien gardé en réserve.
"Je n'ai pas de filtre"
Ce bateau, je l’ai ramené presque en entier, il ne manque que quelques bouts, ça ne se voit pas beaucoup, c’est plutôt sous l’eau. Là, je viens juste d'arriver, je n'ai pas touché terre, à part en Tasmanie (NDLR : il a dû faire escale à Hobart pour réparer et sécuriser son bateau). Je n'ai aucun recul, je n'ai pas de filtre. Je suis juste éberlué de vous voir là. C’est très troublant.
Il n’y a pas beaucoup de moments dans votre vie où vous êtes capable de vous engager et de vous livrer autant. J’ai aussi une équipe incroyable qui m’a aidé à tenir et à ne pas être du tout aigri, je n’avais pas envie de lâcher, parce que je savais que la durée, c’était ma chance.
Quand Charles (Caudrelier) et Tom (Laperche) étaient en train de se bagarrer – je voudrais d’ailleurs dire deux mots sur Tom, on a affaire à un très grand champion en herbe qui a une maturité incroyable –, ils attaquaient tous les deux très fort. J’étais assez content qu’ils attaquent comme ça car pour moi, c’était un peu trop tôt pour le faire comme ça. Nous, on revenait petit à petit, en grignotant mille après mille, et là, on a eu ces problèmes de foil.