Alors qu’il navigue en 2ème position de l’Arkéa Ultim Challenge Brest, une avarie oblige un arrêt pour Sodebo Ultim 3. Après concertation entre Thomas Coville, son équipe technique et sa cellule routage, la décision a été prise de faire une escale technique à Hobart en Tasmanie.
Ces éléments de sécurité sont essentiels au marin pour manœuvrer à l'avant en toute sécurité sans risquer de tomber à l'eau et imposent une escale technique avant de s'élancer dans le Pacifique et la deuxième moitié de la course. En effet, les possibilités de s’arrêter entre la Tasmanie et le Cap Horn étant impossible, le choix de Hobart est une évidence pour le Team Sodebo.
L'équipe technique en profitera pour remettre en service les systèmes de descente des foils qui ont subi une usure mécanique et avec lesquels Thomas Coville s'est battu pendant plus de dix jours dans l’océan Indien. Il a réussi à réparer mais avec une utilisation beaucoup plus énergivore. Le fait d’aller sur les flotteurs pour ajuster les réglages des foils après chaque empannage est également dangereux pour le marin.
Cette escale permettra de temporiser compte tenu des conditions météo particulièrement musclées attendues entre la Tasmanie et la Nouvelle-Zélande dans les prochaines 48 heures. Pour rappel, le règlement de course impose 24h minimum d’arrêt en cas d’escale technique. Sodebo Ultim 3 devrait arriver à Hobart mercredi en fin de journée (heure française).
Réaction de Thomas Coville, skipper de Sodebo Ultim 3 :
« On est Mardi 30 janvier, la nuit est tombée, on est en bâbord amure, avec la houle qui arrive par derrière et qui fait accélérer le bateau, ce n’est pas facile de le stabiliser. C’est la nuit noire, la lune ne s’est pas encore levée. On est sur le foil tribord que j’avais réussi à remettre. Pour autant, on va s’arrêter à Hobart en Tasmanie. Par rapport à la sécurité, aller sur la plage avant, ne plus avoir le filet bâbord, c’était très engagé. Et puis il y a les manipulations que je suis obligé de faire pour aller hooker (caler) les foils et les déhooker à chaque fois le long du flotteur. Les interventions sont très engagées quand il y a de la mer. Je ne me sens pas capable d’engager tout le Pacifique comme ça. On a donc pris la décision avec mon équipe de s’arrêter et faire une escale technique. Cela doit durer minimum 24 heures mais malheureusement il y a deux énormes dépressions qui arrivent et peuvent nous bloquer à quai plus longtemps.J’ai aussi appelé Armel Le Cléac’h, de mon intention de m’arrêter. J’avais besoin de le prévenir. Car dans notre sport, un peu comme en montagne, on a cette manière de penser, cette philosophie, cette obligation de porter assistance à quelqu’un qui serait en danger aux alentours. Alors quand on est en course, bien souvent c’est votre concurrent le plus direct qui est votre « angel » : la personne qui serait susceptible de venir sur zone. C’est un drôle de sentiment de devoir s’arrêter mais c’est pour mieux repartir. »
Source : A Bourgeois