Suite à l’endommagement de son foil bâbord, la décision a été prise de faire escale à Cape Town. Anthony Marchand progresse au ralenti, la faute à une dorsale plantée sur sa route. S’il n’a pas d’autre choix que de prendre son mal en patience en attendant, le skipper d’Actual Ultim 3 se projette d’ores et déjà sur la suite de son tour du monde et est fin prêt pour l’opération « commando » qui les attendent, lui et les huit membres de l’équipe technique bientôt mobilisés sur place, avec un mot d’ordre : efficacité !
« Dans un premier temps, j’ai eu l’espoir de pouvoir continuer de naviguer avec ce foil endommagé. J’ai passé tout mon temps à bricoler depuis l’avarie mais le rake (angle de calage, ndlr) a fini par casser, ce qui a fait basculer le foil vers l’avant », a détaillé Anthony Marchand, joint par téléphone par son équipe, ce mercredi en début d’après-midi.
S’il ne cache pas son désappointement provoqué par l’endommagement sévère de son foil bâbord, le skipper d’Actual Ultim 3 se projette déjà sur l’opération destinée à enlever le fameux appendice. Une opération qu’il juge, après tous les efforts fournis pour tenter de poursuivre sa route en l’état, comme étant finalement la seule possible.
« J’ai travaillé pour remettre le foil dans une position normale, étanchéifier le vérin de rake et limiter au maximum la pos sibilité d’une voie d’eau dans le flotteur. J’ai navigué comme ça pendant un moment, avec une perte significative de vitesse (plus de dix nœuds, ndlr), avant de passer en tribord amure. Si cela m’a évidemment permis de renouer avec les 40 nœuds au portant, j’ai cependant vite senti le bateau qui vibrait de manière inquiétante et que je pouvais potentiellement tout casser », a souligné le navigateur pour qui, retirer un foil seul en mer, est absolument infaisable. « L’appendice pèse plus de 400 kilos. Impossible d’envisager de faire quoi que ce soit sans prendre de risques inconsidérés, pour moi mais aussi pour la structure du bateau. Impossible également d’imaginer traverser l’Indien puis le Pacifique comme cela, alors qu’en à peine 24 heures, la situation s’est déjà aggravée. Au bout du compte, le choix de faire escale s’est imposé de lui-même », note le Costarmoricain qui devrait, en principe, rallier le port de Cape Town dans la journée de vendredi malgré les incertitudes météo qui demeurent actuellement au large du continent Africain.
Tout remettre en ordre en 24 heures chrono
« Dans la zone dans laquelle je me trouve, il y a actuellement cinq nœuds de vent et d’ici peu, je m’attends à de la molle complète. Ça va être long et sans doute un peu pénible. Au final, je vais prendre près d’une semaine dans les dents mais toute l’équipe est mobilisée pour réaliser les réparations le plus efficacement possible afin que je reprenne la course au plus vite », a ajouté Anthony. L’enjeu pour le team Actual est de parvenir à retirer le foil et réparer tout ce qui doit l’être dans un temps imparti de 24 heures, la durée d’escale minimum imposée par le règlement de l’Arkea Ultim Challenge – Brest. « Lorsque je repartirai, je n’aurai plus qu’un seul foil mais je me dis que dans le Grand Sud, il y a potentiellement plus souvent de bâbord que de tribord, et que je ne serai donc pas pénalisé la majorité du temps. Ce sera sûrement moins drôle lors de la remontée de l’ Atlantique mais c’est encore loin et c’est autre chose », a terminé Anthony Marchand dont l’équipe technique s’envolera dès demain pour l’Afrique du Sud. Au total, huit membres du team Actual parmi lesquels Yves Le Blévec mais aussi les référents de chaque domaine (composites, gréement, électrologie, logistique générale…) ou encore Thierry Chabagny, de la cellule de routage, l’attendront sur place. Leur mission : réduire le temps et donner une belle suite à cette incroyable aventure humaine, sportive… et technique.Source : Kaori