Avarie majeure sur SVR Lazartigue, Tom Laperche est en sécurité et se dirige vers Le Cap, " il y a de l’eau qui est rentrée dans la portion centrale"

 

Victime d’une avarie majeure due à une collision dans la nuit de mercredi à jeudi, à 1300 milles du cap de Bonne Espérance, le Trimaran SVR-Lazartigue, alors deuxième de l’ARKEA ULTIM CHALLENGE - Brest, se dirige vers Le Cap. Le skipper Tom Laperche a réussi à contrôler et tente de rejoindre l’Afrique du Sud.

Crédit : G gatefait


La nuit dernière, alors que le trimaran SVR-Lazartigue progressait dans l’Atlantique Sud vers le cap de Bonne Espérance et l’entrée dans l’Océan Indien sur l’ARKEA ULTIM CHALLENGE - Brest, une collision, à 4h30 TU (5h30 Heure Française), a endommagé le puits de dérive, provoquant une voie d’eau importante. « Ça avait plutôt bien marché toute la nuit, raconte le skipper. J’avais trouvé des bonnes configurations de voiles et de réglages, et on n’avançait ni trop vite, ni trop doucement avec une bonne moyenne et des intervalles de vitesse autour de 35 nœuds. En fin de nuit, j’ai ressenti un énorme choc dans un fracas énorme. Le fait d’avoir tapé la dérive, a endommagé le fond de coque et en une fraction de seconde, il y a de l’eau qui est rentrée dans la portion centrale. J’ai fait le tour du bateau et me suis rendu compte que le bateau restait maitrisable. Il a fallu vite ralentir au maximum et rouler les voiles. Il faut maintenant ramener le bateau le moins abîmé possible. » L’avarie a été stabilisée et Tom Laperche est en sécurité et assisté de son équipe technique pour tenter de ramener le Trimaran SVR-Lazartigue à Cape Town.

Au 11e jour de course, le trimaran SVR-Lazartigue pointait en deuxième position à seulement quelques milles du leader.

« Le bateau allait bien jusque-là, il se faisait plaisir, poursuit Tom. C’est hyper dur, pour le bateau, pour moi et toute l’équipe avec tous ces gens qui ont travaillé pour que le Trimaran SVR-Lazartigue soit au départ et qu’après dix jours de course on joue en tête de flotte sur un Tour du monde. Il faut maintenant gérer ces quatre jours de mer sans que ça s’abîme plus. J’ai réussi à régler le bateau dans la bonne direction et pour ne pas aller trop vite. Je vais surveiller les niveaux d’eau et les mouvements de la dérive. On a toujours 35 nœuds de vent mais ça devrait mollir dans un peu plus d’une journée avec une mer plus calme. Je reste en contact avec toute l’équipe et nous allons essayer de trouver les meilleures solutions pour rallier Le Cap.»

Cécile Andrieu, Team Manager

« Tom va bien physiquement. Le choc a été violent car le bateau avançait à 35 nœuds au moment de la collision. C’est un coup dur car sa course était magnifique depuis dix jours. Mais il est déjà très mobilisé pour mettre son bateau en sécurité. Nous sommes en contact permanent avec lui pour analyser au mieux les dégâts sur le bateau, les contenir et trouver la meilleure route pour rallier Le Cap où son arrivée est estimée à lundi matin. La cellule routage continue de communiquer avec lui. Toute l’équipe technique est réunie à Concarneau et va partir au Cap pour accueillir Tom. Nous allons étudier les options pour la suite. »


Charles Caudrelier aux commandes, Thomas Coville tient le rythme 

Depuis l’avarie de son partenaire de cavale, Charles Caudrelier a conforté son avance en tête de cette première édition. Au classement de 18 heures, il comptait 348 milles sur SVR – Lazartigue et 694 sur Thomas Coville, désormais son principal concurrent. Installé à l’avant d’un front dépressionnaire qui devrait le pousser jusqu’aux îles Kerguelen, le Maxi Edmond de Rothschild poursuivait encore son échappée belle, menée à plus de 34 nœuds, si bien que le trimaran du team Gitana a approché, sans l’effacer, le record de la distance parcourue en solitaire en multicoque, détenue par François Gabart depuis novembre 2017 (851 milles). Toujours troisième au classement, mais deuxième en configuration de course, Thomas Coville tient le rythme imposé par le leader. Ce soir, le Sodebo Ultim 3 empannait pour se glisser dans les vents soutenus de la dépression sur laquelle il espère surfer ces prochains jours pour rester au contact. Quatrième et cinquième, Actual Ultim 3 et Maxi Banque Populaire XI devront négocier cette nuit un passage délicat, la zone de convergence de l’Atlantique sud, où les attend une phase de vents mous. Sixième, ADAGIO navigue dans l’hémisphère sud dans l’alizé de sud-est.

 Source : SVR