Yoann Richomme s’est offert une arrivée impériale, ce samedi 9 décembre au soir, à la hauteur de sa victoire et de son exploit. Moins d’un an après la mise à l’eau de son nouvel IMOCA Paprec Arkéa, le voilà déjà lauréat d’une course en solitaire de l’un des calendriers les plus relevés de la course au large. De retour à la maison, le Lorientais d’adoption avait de quoi exulter et savourer.
Yoann, qu’as-tu ressenti à l’arrivée ?
C’était génial, magnifique ! Les photos doivent être géniales ! Je me suis même fait une petite frayeur : je suis sorti sur le pont pour prendre une photo et je me suis rendu compte que je fonçais sur Groix… Bref, cette course, c’était un grand moment. Je suis hyper fier d’être là, hyper fier de terminer en tête ! J’ai une pensée pour Charlie (Dalin) qui n’était pas avec nous, ainsi que pour Thomas (Ruyant) et Jérémie (Beyou) qui ont eu des problèmes techniques.Comment résumerais-tu ta course ?
J’ai fait surtout un décalage tactique qui m’a servi tout du long. Ça s’est essentiellement joué là. Je pense que c’est dû au fait qu’on a un bateau qui est dessiné pour aller dans la brise, dans plus de mer que les autres. J’ai peut-être une facilité à mettre le curseur un peu plus haut. Au final, j’ai pris du plaisir à naviguer même si ce sont des bateaux durs. Ce sont des bateaux engagés mais ils te le rendent bien. Il y a des moments de surf de dingue, mais il faut s’accrocher ! Depuis mardi, je ne peux plus utiliser qu’à peine 30% de mes foils… J’ai dû beaucoup bricoler !Dans quel état d’esprit avais-tu abordé la course ?
Je crois que personne n’a fait semblant ! Moi, je suis parti avec beaucoup de motivation. On était en régate toute la remontée vers le Nord… Même pour dormir c’était dur ! À un moment donné, je me suis dit qu’on ne tiendrait jamais dix jours comme ça. J’ai accepté de calmer un peu le jeu et je suis parvenu progressivement à trouver mon rythme. Il y a de vrais coups d’accélérateur à mettre et il faut savoir quand le faire et ça n’a rien d’évident. Les bateaux ont bien souffert, on a beaucoup de leçons à apprendre sur la façon de les manier. On ne peut pas les mener à 100% tout le temps sinon on casse tout ! Tout à l’heure, je faisais des surfs à 35 nœuds et le curseur est toujours très difficile à bien positionner.Le bilan de ton automne est particulièrement bon…
Deuxième de la Transat Jacques Vabre et vainqueur du Retour à La Base, je suis vraiment très fier de tout le travail qui a été fait par l’équipe. On a cravaché dur ! Là, j’ai envie de faire la fête !C’est une belle récompense du travail accompli ?
Cela fait deux ans qu’on est au taquet sur ce projet, neuf mois que le bateau a été mis à l’eau… On a passé beaucoup de temps au hangar à réparer ses problèmes de jeunesse. Je ne suis jamais allé dans les mers du Sud mais si ça ressemble à ce qu’on vient de voir, je suis prêt à y aller ! Le design de ce bateau est exceptionnel, il est au-dessus de ce qui s’est fait ailleurs. Nous sommes capables de le pousser davantage et de mettre le curseur plus loin. On sait qu’il est fait pour le gros temps, le portant et la mer forte.Comment as-tu tenu physiquement ?
J’ai bien trouvé mon rythme à bord et j’ai bien dormi, donc je ne me suis jamais senti dans une zone rouge. Ces bateaux-là te l’interdisent. Tu peux te faire un planning journalier : tu dors la nuit, tu fais du bricolage le jour, tu fais un peu de navigation et c’est tout. C’est vraiment très intense.Que penses-tu de l’accueil que tu viens d’avoir à Lorient ?
Le cinéma était fermé ce soir ? Non je trouve ça tellement sympa de voir tout ce monde sur les pontons ! J’ai beaucoup de chance !Sa course en chiffre
Heure d’arrivée : 17 h 03 min 48 secTemps de course : 9 jours 0 heure 03 min 48 sec
Milles parcourus : 4 256,68 milles
Vitesse moyenne réelle : 19,70 nœuds
Vitesse moyenne sur l’orthodromie : 16,19 nœuds
Source : Tide Am