Remise à l'eau de l'Ultim SVR Lazartigue le 2 ou 3 janvier, Cécile Andrieu : "Il faut que toutes les étapes s’enchainent bien, mais c’est jouable"

L'Ultim SVR Lazartigue est entré en chantier dès son retour de la Transat Jacques vabre. La faute à une avarie structurelle au niveau du bras avant tribord. Cécile Andrieu, directrice du team, raconte. 

 

Crédit : G Gatefait

Que s’est-il passé depuis le retour de la Transat Jacques Vabre ?

Après une première phase de compréhension du problème, nous avons pris la décision de nous lancer dans cette réparation d’envergure. Ce n’était pas une décision simple car nous savions que nous mettions le doigt dans un très gros chantier. Mais nous étions tous alignés sur la même ligne, que ce soit notre partenaire, Tom, François, le bureau d'études, comme les experts composite, sur le fait que nous ne laisserions pas partir Tom sur un bateau fragilisé. C’était tendu mais réalisable. Il a aussitôt fallu échanger avec les experts de Mer Concept et ceux de VPLP Design, Gsea Design et CDK Technologies sur le procédé à adopter.

Nous avons décidé d’ajouter deux grands renforts, un à l’arrière et l’autre au-dessus de l’endroit sur le bras qui avait une faiblesse. Ça parait simple à dire mais ce sont de très grosses opérations. Une première phase où on a dû retirer du carbone pour atteindre l’âme du bras; et nous entamons désormais une phase plus réjouissante, celle de la reconstruction, avec l’ajout de ces renforts ! Dix experts en composite se relaient sur le bras. Les équipes sont aussi mobilisées sur les autres opérations plus classiques pour préparer un tour du monde. Mais bonne nouvelle, hormis ce gros problème, le bateau est revenu de la Transat Jacques Vabre dans un bon état. Tout le travail effectué cet été sur la fiabilité a payé. Le chantier parallèle que nous avions imaginé est donc assez limité.

Comment est l’état d’esprit ?

Il est bon. On a tous la sensation d’avoir attaqué un contre-la-montre mais nous savons que nous avons les cartes pour réussir. C’est un engagement de toutes les équipes de MerConcept pour que le bateau soit au départ et que l’on puisse lancer Tom sur ce Tour du monde. Malgré les fêtes et les engagements familiaux, tout le monde s’est mobilisé autour de ce chantier. Il faut vraiment saluer cet engouement. Cela rassure aussi Tom. Évidemment ce n’est pas la préparation idéale imaginée, mais ça le met aussi dans sa bulle pour se préparer. Il a une confiance très forte dans les équipes de MerConcept, avec notamment Antoine Gautier, directeur technique du Trimaran, Frédéric Bérat le boat captain, ou Nicolas de Castro qui dirige toute la partie construction et atelier de MerConcept et qui a une expertise composite incroyable.

Quelles sont les prochaines étapes ?

L’objectif est de remettre le bateau à l’eau le 2 ou le 3 janvier. Le timing est serré. Il faut que toutes les étapes s’enchainent bien, mais c’est jouable. L’équipe entière est concentrée sur ce projet. Il faut une réactivité très forte car sur des chantiers « prototypes » comme ceux-là, nous sommes aussi dépendants de nombreux facteurs. Mais le fait d’avoir entamé la reconstruction, on commence à envisager la sortie. Nous ne sommes pas encore au vent de la bouée mais la lumière commence à se profiler au bout du tunnel.

Source : SVR