Jérémie Beyou second du Retour à la Base, "j’ai failli m’arrêter aux Açores", les mots du dauphin

 

Il est le deuxième à faire son entrée dans le chenal de Lorient, au terme d’un Retour à La Base aussi intense qu’exigeant. En fin de soirée samedi 9 décembre, Jérémie Beyou, le skipper de Charal, a franchi la ligne à 22 h 53 et 31 s après avoir parcouru 4 282, 59 milles en 9 jours 5 heures 53 minutes et 31 secondes et à une vitesse moyenne de 19,3 nœuds. Le marin achève sa traversée seulement 5 heures et 49 minutes derrière le vainqueur de la course, Yoann Richomme.

Crédit : P Bouras


Jérémie, que ressens-tu après cette 2e place ?

"Avant tout bravo à Yoann qui a fait une super course. Il a fait deux très belles transats, à l’aller et au retour. Ce n’est pas rien de gagner des courses donc bravo à lui. Il était bien positionné d’entrée et une fois engagé dans la dorsale, Yoann a progressé en étant un peu plus large. Moi, c’est là que j’ai commencé à avoir des soucis avec mon J2 qui a pété et mes aériens qui se sont cassés. J’ai essayé de tenir mais j’étais pas mal handicapé. On a fait pas mal de chemin avec Sam (Goodchild) à la fin. Il fait plus qu’un bon troisième puisque c’est aussi notre champion de l’année. Il aura bien mérité ses vacances !"

Tu as dû puiser dans tes ressources pour aller chercher cette 2e place…

"Oui, pour être honnête, j’ai failli m’arrêter aux Açores. Quand tu n’as pas de VHF, d’AIS, d’Oscar, c’est vraiment difficile. L’idée, c’était surtout de reprendre le contact avec du solitaire et donc j’avais envie d’aller jusqu’au bout. Et j’ai bien fait ! On a vu beaucoup de choses et pas que des mauvaises : c’est un super bateau de brise, on connaissait ses qualités et cette 2e place le démontre."

Tu avais pourtant réalisé un très bon départ …

"C’est vrai que j’avais un très bon feeling avec le bateau ! Après, ça se joue à peu. Et on ne peut pas se permettre de perdre une voile, ce n’est pas bon en matière de performance. Ce sont des bateaux qui malmènent les bonhommes mais aussi tous les systèmes et les équipements."

Comment t’es-tu senti physiquement ?

"Ça reste l’Atlantique Nord, c’étaient des conditions vraiment musclées et parfois très dures… Lors du dernier bord avec Sam (Goodchild), il y avait des vagues « verticales » vraiment impressionnantes. C’était bien sport ! Ça a permis de retrouver le rythme en solitaire. Ça fait du bien de constater qu’on peut naviguer devant, tenir la distance. Voir que tu arrives à t’en sortir quand tu as des pépins, c’est important. Je sais que j’en aurai des pépins au Vendée Globe !"

Source : RLB2023