Au coeur du chantier DUQUEINE Atlantique, point sur la construction des P'tits Doudous, "Le drapage en carbone re-use du pont va débuter début janvier"

 

En septembre dernier, Armel Tripon et Les P’tits Doudous annonçaient le lancement de la construction de leur IMOCA en carbone ré-employé. Un projet mûri de longue date qui prenait corps sous la forme d’un sistership en partie modifié du Malizia de Boris Herrmann, sur des plans signés par le cabinet VPLP. A Malville, près de Nantes, DUQUEINE Atlantique, orfèvre en matière d’aéronautique, posait les tout premiers plis de fibres de carbone déclassées de ce monocoque unique. Un peu plus de trois mois après le début des opérations, la coque est cuite et les équipes s’apprêtent à débuter la fabrication du pont ; un pas de plus vers la concrétisation de ce voilier de course au large destiné à défendre ses chances et ses valeurs environnementales et sociétales sur tous les océans du globe.

Crédit : JL Carli


Il y a plus de deux ans qu’il attend ce quotidien si particulier. Plus de deux ans qu’Armel Tripon rêve de changer de casquette d’un jour à l’autre, parfois d’une heure à l’autre, passant de skipper à chef d’entreprise, de « constructeur » à parrain engagé pour les soignants et les enfants accompagnés par Les P’tits Doudous. Aujourd’hui ce rythme trépidant est une réalité. Un jour sur le chantier de son futur IMOCA, à suivre chaque étape de la création de ce puzzle XXL, le lendemain partageant avec ses partenaires, et de nouveaux à venir, ses convictions qu’il est possible de lancer des voiliers de course au large plus respectueux, sans renoncer à la performance. Trois mois après l’annonce du lancement de la construction des P’tits Doudous, le skipper nantais est un homme heureux.

Un puzzle XXL

Chez DUQUEINE Atlantique, les différentes étapes de fabrication de l’IMOCA en fibres de carbone déclassées ré-employées, fruit de la collaboration avec le Technocentre d’Airbus à Nantes, s’enchaînent dans un ordre méthodique, au cœur d’un bâtiment construit spécialement pour ce bateau. « La coque a été cuite et nous en sommes à la pose des lisses, ces raidisseurs longitudinaux, une opération qui demande beaucoup de précision, explique Armel Tripon. En parallèle, les cloisons continuent à être fabriquées. Sur la vingtaine qui prendra place dans la coque, une moitié est prête, l'autre en cours de fabrication. Le moule de pont, qui a été modifié par la société SMM à Lanester et dont le franc bord a été abaissé par rapport à celui de Malizia, est arrivé lundi au chantier. Le drapage en carbone re-use de ce pont va débuter début janvier. Cette pièce est conçue en sandwich avec une âme en nid d’abeille. C’est une partie très délicate et longue parce qu’il faut tenir compte de tous les reliefs de la surface. Il nous faudra deux mois et demi pour la terminer. Dans le même temps, notre équipe fabrique des pièces composites qui vont venir se greffer au fur et à mesure ».

Des effets bénéfiques sur le terrain des soignants

La mise en œuvre de ce bateau avance sous les yeux d’un collectif mobilisé regroupant un marin plus qu’enthousiaste, des architectes, des ingénieurs, des techniciens, tous bien décidés à le faire naître sous les meilleurs auspices. Mais au-delà des changements bien visibles sur le chantier, les effets sont également palpables à l’échelle des soignants. Ainsi, la concrétisation de ce projet de voilier utilisant des matériaux encore jamais employés (fibres de carbone déclassées et titane récupéré dans les blocs opératoires pour les pièces d’accastillage) a-t-elle des répercussions positives sur l’association dont il porte les couleurs. « En tant que Présidente des P’tits Doudous, je ressens déjà sur le terrain les effets bénéfiques de la construction de l’IMOCA, que ce soit au niveau des associations locales ou de l’association nationale, confirme Nolwenn Febvre, Présidente et Fondatrice de l’association nationale. Ce projet ambitieux nous donne une légitimité et nous fait entrer dans la cour des grandes associations. Ce bateau nous assure la visibilité qui nous permet d’accéder à ce statut qui nous permet de convaincre de nouveaux mécènes. Tout ce qui se passe autour de ce projet est vertueux pour l’association et pour les soignants ».

Un cercle vertueux qui va continuer à étendre ses effets sur le chantier de construction, sur le navigateur Armel Tripon et sur toute l’équipe des P’tits Doudous.

Source : M Le Berrigaud