Passage au Nord de Madère pour Armel Le Cléac'h et Seb Josse, Banque Populaire XI optionne et ça fonctionne

 

Après une option audacieuse pour dépasser Madère dans la nuit, Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse ont pris la tête de la course ce jeudi matin. Le Maxi Banque Populaire XI a opté pour une route plus Ouest que ses rivaux « afin d’éviter la zone de dévent créée par l’île » explique Armel. L’Ultime bleu et blanc progresse désormais vers le Sud en attendant de bénéficier des alizées et de filer vers le Pot-au-noir. Il a pris la tête de la course en milieu de matinée. La bataille va redoubler d’intensité. 


Crédit : J Lecauday


Le contournement de Madère 

Armel : « Nous avons décidé de contourner Madère par le Nord pour éviter la zone de dévent créée par cette île qui est très haute. Ce n’était pas simple parce que ça rallongeait la route par le Nord et ça obligeait à pas mal de manœuvres. Derrière, on souhaitait se positionner dans l’Ouest afin d’avoir plus de pression et se positionner pour la suite de la course. Les derniers pointages nous donnent satisfaction même si le vent n’est pas forcément très fort. L’anticyclone va se remettre en place et on aura une descente vers le Sud avec des alizés qui vont se renforcer dans les prochains jours. Normalement ça devrait se passer dans l’Ouest de la route pour avoir un meilleur angle et aller rapidement vers le Pot-au-noir au portant. Ça devrait être des conditions plus stables en matière de vent. »

La suite de la course

Sébastien : « C’est vrai que l’on a pris une option qui nous distingue de la concurrence en contournant Madère par le Nord. On s’est glissé sous l’anticyclone avant de toucher à nouveau des vents médiums, au portant. Nous aurons un empannage dans moins de 24 heures pour entamer ensuite notre longue descente vers le Pot-au-noir. La suite, ce sera une course de vitesse au portant dans les alizés ! »

Armel : « On attend les derniers fichiers météo afin de travailler avec Marcel Van Triest - notre routeur - la suite de la stratégie. Rien n’est simple, on regarde aussi ce que fait la concurrence. Il reste beaucoup de chemin à parcourir et c’est important de bien se positionner pour le moyen, long terme. Là, on va avoir une longue route vers São Pedro et São Paulo. On a un peu moins de 2000 milles à faire pour y parvenir. »


Le reste de la flotte

Armel : « Nous sommes dans une situation exceptionnelle avec l’enchaînement de dépressions qui bloquent les bateaux au Havre (IMOCA) et à Lorient (Ocean Fifty et Class40) encore pour quelques jours. L’état de la mer est particulièrement impraticable. C’est tout l’enjeu des courses, concilier les enjeux sportifs et la problématique de la sécurité. La meilleure décision a été prise par la direction de course. De notre côté, nous avons pu passer en avant de certains phénomènes mais ça s’est joué à pas grand-chose. Nous sommes conscients de la chance que l’on a et on pense aux autres qui sont dans l’attente d’un nouveau départ."

Source : D Gallais