Départ Mardi pour les IMOCA depuis le Havre, Santa Maria seul waypoint de la Transat Jacques Vabre, "On a le mors entre les dents !"

 

Départ mardi matin du Havre pour les IMOCA de la Transat Jacques. Après la sortie de la Manche, ils traceront leur route vers Fort de France en laissant à tribord l’archipel des Açores. Les 3765 milles s’annoncent tour à tour musclés et tactiques pour espérer goûter en tête les glissades dans les alizés vers la Martinique.

Crédit : Lloyd Images



C’est Fives Group-Lantana Environnement de Louis Duc qui larguera le premier ses aussières à 4 heures du matin dans la nuit de lundi à mardi. Il sera suivi par les 39 autres IMOCA qui piaffent d’impatience d’aller en découdre sur l’Atlantique.

Les bateaux sortiront via le bassin de l’Eure puis le bassin Bellot avant d’emprunter les portes ouvertes entre 4 h 45 et 6 h 30 et gagner le large pour se préparer au départ dont le coup de canon sonnera à 9h30 en baie de Seine. 

Les 40 binômes n’auront pas beaucoup de temps pour s’amariner après la longue attente de la semaine passée à laquelle s’ajoutent les dix jours de village au Havre. Dès la matinée du mercredi 8 novembre, lorsque les derniers achèveront le contournement de la pointe de Bretagne, un front les attend avec 30 noeuds de vent établi, et 35 à 40 noeuds dans les rafales. « Ils navigueront dans le range de vent rencontré lors du Fastnet anticipe Christian Dumard. La mer qui arrive en arrière du front ne dépassera pas 4 mètres, avec une période de vagues plus longue ».

Les routages vont probablement aller chercher à passer ensuite au Nord, à travers les hautes pressions qui se dédoublent en deux anticyclones pour aller chercher une seconde dépression dans la journée de jeudi et vendredi. Les 60 pieds pourront basculer derrière son front froid pour gagner au Sud. Les moins rapides ou ceux qui veulent ménager leur monture pourront choisir des routes plus conservatrices au Sud, la trace météorologique idéale faisant passer les IMOCA assez Nord. C’est pourquoi la direction de course a prévu comme marque de parcours intermédiaire l’île de Santa Maria, la plus méridionale de l’archipel des Açores à laisser à tribord.

C’est en tous cas un enchaînement stratégique assez complexe qui se présente devant les IMOCA avec pas mal d’options et de décalages possibles, et ce dès la sortie de la Manche… Une navigation au près et au reaching pendant les cinq ou six premiers jours, avant d’espérer toucher du vent portant.

Yoann Richomme : « J'essaie d'être zen et détendu (rires). Plus sérieusement, il est inutile de s'agacer ou de stresser. Tout le monde fait de son mieux. La situation est compliquée, et nous aimerions tous être en mer, mais les organisateurs travaillent dur pour trouver une solution. L'objectif avec Yann Elies, c'est de donner le maximum dès le top départ mardi prochain. »

Thomas Ruyant : « Dès notre retour au Havre ce week-end, navigants et préparateurs de l’équipe seront tout entier mobilisés pour la course. Rien n’a changé en ce qui concerne nos objectifs. On a le mors entre les dents ! Deux transats nous attendent, en double puis en solo pour Sam et moi avec ce retour à la base. L’envie est là, et ne demande qu’à s’extérioriser. »

L’ETA des premiers est estimée à ce jour au 17 novembre en Martinique.

Source : TJV