Deux hémisphères, deux salles, deux ambiances. Alors que la grosse majorité des concurrents de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre progresse en Manche ou dans le golfe de Gascogne, les cinq trimarans ULTIM poursuivent leur échappée belle en Atlantique Sud. Au 9è jour de course, le Maxi Banque Populaire XI ouvre toujours la marche au louvoyage pour rejoindre l’île de l’Ascension, dernière marque de parcours avant un long bord de portant jusqu’en Martinique. Mais à 3 500 milles de l’arrivée à Fort-de-France, il reste de la route.
Ce matin, François Gabart a toutes les bonnes raisons de se réjouir à bord de sa fusée bleue. « On a l’impression d’avoir l’océan que pour nous sur une mer plutôt plate ». Mais plus que les considérations climatiques « agréables et douces » qui caractérisent les latitudes sous lesquelles il progresse, c’est surtout la capacité de son ULTIM à remonter au vent qui lui donnent des sources de satisfaction. « Au louvoyage, à bord de ces bateaux, quand ça mollit, on perd en angle de rapprochement, mais on est quand même à des vitesses qui sont juste incroyables. On est au près dans un alizé pas très fort, mais on vole à 20 nœuds, quasi en permanence », raconte François, bien dans le tempo de cette grande bataille de bords à tirer, taille XXL.
Toujours en pôle position, Maxi Banque Populaire XI, le premier à virer hier soir tribord amure, ouvre la marche de la flotte, au potentiel intact depuis le départ du Havre le 29 octobre dernier. Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse continuent d’imprimer le rythme soutenu de cette régate intense entre géants, avec des écarts qui se font et se défont au gré des pointages.
Plus en arrière Sodebo Ultim 3 et Actual Ultim 3 ne sont pas en reste, puisque seule une cinquantaine de milles les sépare par rapport au but aujourd’hui. Rien n’est joué, donc et tout reste à faire alors que que les bateaux font, au près, une exceptionnelle démonstration de vol ascensionnel… en direction de l’Ascension. D’après François Gabart, il ne leur reste plus que 24 heures pour doubler cette île perdue au beau milieu de l’Atlantique Sud. Et entamer la longue remontée au portant qui leur offrira encore de longues et belles heures de vol…
Source : TJV