Yoann Richomme focus sur la Transat Jacques Vabre mais pas que, "toujours un œil sur le coup d’après" - IMOCA

 

Neuf mois après avoir mis à l’eau l’IMOCA Paprec Arkéa, Yoann Richomme s’apprête à disputer deux courses consécutivement : la mythique Transat Jacques Vabre Normandie – Le Havre avec Yann Eliès dimanche prochain puis Retour à la base, en solitaire fin novembre, course qualificative pour le Vendée Globe. Un enchainement inédit qui oblige à la prudence et au sérieux, tant les pièges seront nombreux lors de ces deux traversées de l’Atlantique.

Crédit : PolaRYSE



Yoann Richomme va retomber dans la marmite de la compétition durant un automne de haute volée. Au programme donc : la Transat Jacques Vabre (départ le 29 octobre) entre Le Havre et Fort-de-France puis Retour à la base (départ le 26 novembre) de la Martinique à Lorient.

« Cet enchaînement, c’est un saut dans l’inconnu. Ce sera important de jauger notre effort en ayant toujours un œil sur le coup d’après », souligne Yoann. Franchir la ligne d’arrivée de Retour à la Base offrira la garantie d’être qualifié pour le Vendée Globe 2024 ce qui oblige à « ce que le bateau soit dans le meilleur état possible en franchissant la ligne d’arrivée de la Transat Jacques Vabre ». En somme, il faudra faire preuve d’ambition et de raison, marcher sur un fil pour tout donner tout en veillant constamment à préserver le bateau.

« Nous sommes en symbiose avec le bateau »

Afin d’y parvenir, l’équipe et ses deux skippers s’emploient sans relâche à connaître leur monocoque sur le bout des doigts. « Nous avons une bonne machine mais elle est encore jeune et il y a forcément quelques détails que nous n’avons pas encore découvert », souligne Yann Eliès, qui a participé au développement de nombreux IMOCA. La ‘jeunesse’ du bateau entraîne parfois quelques ajustements nécessaires sans que cela ne porte atteinte à l’enthousiasme du collectif Paprec Arkéa.

Car tous savent que les derniers mois ont permis de gagner en confiance. « Nous sommes en symbiose avec le bateau, on a réussi à trouver nos automatismes et à montrer son potentiel avant ces courses majeures », assure Yoann. « Il y a forcément des inconnus parce qu’on n’a pas encore rencontré toutes les conditions météos mais on n’a pas de doute sur le fait que le bateau soit performant », abonde Yann.

La « petite routine » d’un duo qui marche

Preuve de leur complémentarité, Yoann comme Yann partagent souvent les mêmes opinions dès qu’il s’agit du bateau. À bord, les rôles sont bien définis – Yoann tranche les options météo, Yann s’affaire à trouver en permanence les pistes d’amélioration – et les deux hommes ont « trouvé leur petite routine » dixit le skipper Paprec Arkéa. « J’apprends beaucoup aux côtés de Yann dans la gestion du bateau, les bons réflexes quand les conditions de mer sont dures, les choix de voile les plus pertinents, ajoute-t-il. Nous avons la chance de nous entraîner ensemble depuis le printemps dernier et c’est un vrai luxe ».

Tous deux explorateurs du large, ils apprécient explorer aussi les méthodes de l’autre et leurs expériences respectives. « Entre nous, ça le fait bien, résume simplement Yann. On sait que pour être performant à la Transat Jacques Vabre, beaucoup de choses reposent sur la répartition des tâches et des compétences qui permettent de former un bon duo. Et c’est notre cas ».

Les deux marins ont également une solide expérience de la course avec respectivement huit (Yann) et quatre (Yoann) participations. « La course est longue (18 jours pour les plus rapides il y a deux ans NDRL) certes mais presque tout se joue dans les premiers jours, décrypte Yann. Il y a la sortie de Manche, le golfe de Gascogne, on doit souvent traverser des fronts… Il va falloir s’arracher et ne pas compter nos heures de sommeil ! »

Source : I Delaune