La Transat Jacques Vabre s’inscrit parfaitement dans le processus d’accession aux milles. FOR THE PLANET, ex LinkedOut de Thomas Ruyant, s’est adjugé les deux dernières grandes courses océaniques, Transat Jacques Vabre 2021 et Route du Rhum 2022. Une machine polyvalente, « jamais la plus rapide, jamais la plus lente » comme s’en amuse Antoine Kock co-skipper, certain que ce régime est le bon pour bien figurer à l’arrivée. Sam Goodchild et Antoine Koch s’élanceront ainsi dimanche prochain dans une enviée position d’outsider, « rien à prouver, tout à apprendre », qui efface toute trace de pression, et laisse grande ouverte la porte du plaisir et de l’aventure.
Les marins feront la différence
« FOR THE PLANET est le bateau référence mais la tâche va être rude pour embêter le plus possible les bateaux neufs. » Antoine Koch, dont les dessins et les talents d’architecte ont présidé à la construction de deux des IMOCA les plus récents, notamment FOR PEOPLE, sait mieux que quiconque où situer son plan Verdier de 2019 sur l’échiquier de cette transat à 40 acteurs. « Il y a de très bons bateaux avec de très bons coureurs, ils sont 4. Il y a des bateaux intermédiaires. Il y a donc des sous-groupes. Les marins feront la différence. Cela reste une classe de développement. On suit l’évolution des nouveaux bateaux qui ont progressé tout au long de la saison. Nous avons l’avantage d’avoir un bateau très éprouvé, dont on connait les réglages, que nous continuons à faire évoluer, mais avec une marge de progression moindre. Les podiums vont être plus difficiles à obtenir. »FOR THE PLANET, voilier polyvalent
« Le bateau est le même qu’en 2019. » poursuit Antoine. « Il a progressé en termes de fiabilisation. Les foils ont aussi beaucoup évolué ainsi que notre manière de les utiliser. Les autres IMOCAs ont aussi progressé et les foils font la différence entre les bateaux. Il y a un grand écart entre nous et les tout nouveaux designs. » Et Sam d’insister : « Notre bateau est un bateau polyvalent, conçu pour les conditions météorologiques difficiles. Il n’est jamais le plus rapide mais jamais le plus lent. Nous devons nous assurer de ne pas faire d'erreurs. Nous sommes à l'aise par gros temps. Nous l'avons prouvé lors de la Fastnet race (3ème ndlr). Nous sommes impatients de commencer. »Antoine Koch part ainsi avec trois jolies casquettes à endosser, celle de conseiller auprès de Sam, avec qui il partage toute son expérience d’un bateau qu’il a participé à créer, celle de marin au long cours habitué de la Transat, et celle d’architecte, curieux d’observer au plus près les comportements des nouveaux designs, dans les conditions variées attendues entre la Manche et les Caraïbes.
Un architecte au cœur de l’action !
« J’aime faire du bateau, et ma motivation est là. Un beau bateau, Sam qui est un super marin, toutes les conditions sont réunies pour vivre de grands moments. On se consacre au plaisir de naviguer et à nourrir l’architecte naval qui est en moi. La manière de mener les bateaux a évolué, et donc cela un impact sur le design des bateaux. C’est super pour moi de pouvoir être au coeur de l’action. Il faut aussi préparer Sam pour le solo, le préparer à la transition que constituera la course retour vers la France, quand il se retrouvera seul aux commandes… On s’attend à de fortes circulations d’Ouest, deux pots au noir et une arrivée compliquée aux Antilles. C’est une longue transat (5 400 milles) avec l’enchaînement de nombreux systèmes météos. On n’a pas d’appréhension car les IMOCAs modernes sont à l’aise dans la brise. Ce n’est pas un facteur de stress au départ. »Source : TB Press