À l’issue d’une saison menée toute en maîtrise, couronnée par une victoire sur l’épreuve reine du circuit, la Solitaire du Figaro Paprec, Corentin Horeau remporte le titre de Champion de France dont il a longtemps rêvé. Avec deux femmes, un bizuth et un étranger dans le Top 10, le plateau de cette année aura révélé tant de nouveaux visages que de nouvelles ambitions pour la Classe Figaro Beneteau.
« Un pure plaisir ». Auteur d’une saison remarquable de régularité, avec un enchaînement de podiums sur les courses d’avant-saison (victoire sur la Solo Maître CoQ, 3e place sur la Transat Paprec et 2e place sur le Tour de Bretagne à la Voile et lors de la Solo Guy Cotten) et une place de leader au Classement général avant d’entamer sa septième Solitaire du Figaro Paprec, Corentin Horeau peut désormais savourer. « J’ai connu beaucoup de podiums dans ma carrière mais c’est mon premier titre, explique-t-il. Je voulais vraiment réussir à être régulier cette saison, ce titre en démontre, et je suis ravi de le décrocher en plus de ma victoire sur La Solitaire. » Confiant sur ses chances de l’emporter à l’entame de l’ultime épreuve du Championnat et conscient de ses atouts après son début de saison impeccable, le skipper soutenu par Mutuelle Bleue puis Banque Populaire s’inscrit dans la lignée des plus grands marins ayant inscrit leur nom au palmarès du Championnat le plus disputé de la course au large. Preuve d’une certaine maturité et d’une polyvalence acquise au gré de ses différentes expériences ? Le marin de 34 ans reconnaît en effet que cette septième saison était bel et bien la bonne : « J’ai fait une petite pause après 4 participations à La Solitaire avant de revenir pour 3 saisons. J’avais besoin de faire autre chose, tout en sachant que je reviendrai avec l’objectif de gagner la Solitaire et d’être sacré Champion de France. Après mon début de saison, je savais avant de prendre le départ de la première étape que ça allait le faire. »
Embarqué aux côtés de Benjamin Dutreux pour prendre part à la Transat Jacques Vabre en IMOCA, Corentin devrait de nouveau s’éloigner quelque peu des pontons Figaro. Mais jamais trop non plus ! « J’ai besoin de faire une nouvelle pause, pour ne pas faire la saison de trop, confie-t-il. Je serai volontiers présent sur les courses en double, en tant qu’équipier, car cela représente moins de charge mentale, moins de pression sportive ou de la part du sponsor. Mais j’ai toujours l’envie de revenir ! C’est une Classe importante, on navigue beaucoup, de janvier à fin septembre, cela nous permet de garder le contact avec la navigation permanente. Et avec les jeunes qui poussent derrière, qui viennent du dériveur, cela nous permet de ne pas perdre l’habitude sur les départs, les passages de bouées, la tactique. De garder le niveau, en somme. Et puis les formats de courses sont stratégiquement différents de ce qui se fait au grand large, avec beaucoup d’effets de site, de la navigation dans les cailloux, à tenter des petits coups, jouer sur les petits degrés d’adonnante et de refus. La monotypie nous permet d’aller chercher la limite de ce qu’on peut faire, d’aller dans le détail, et tout cela nous sert par la suite, sur d’autres circuits. » À l’aube de sa première course en IMOCA, avec le départ de la Transat Jacques Vabre le 29 octobre prochain, celui qui navigue déjà en trimaran Ultim se réjouit de cette nouvelle étape, qui lui permettra certainement de démontrer de son talent et des acquis de ses années Figaro.
Les bizuths dans la cour des grands
Si la couronne revient au Champion Corentin, jeunes talents et habitués confirmés se bousculent juste derrière. Basile Bourgnon (21 ans) et Gaston Morvan (26 ans) continuent ainsi de faire briller leurs patronymes en complétant le podium pour leurs deuxième et troisième participations respectives. Guillaume Pirouelle, Loïs Berrehar, Charlotte Yven et Elodie Bonafous confirment en trustant les autres places du Top 10, à l’instar d’un Tom Dolan (5e participation), 10e et vainqueur du Vivi Trophée décerné au premier étranger. Belle performance également du Rochelais Alexis Thomas, 8e, juste devant Hugo Dhallenne, 9e et leader au classement des Bizuths, un Championnat tout aussi cher à la Classe. « La Classe Figaro Beneteau, c’est aussi le classement Bizuth qui récompense les marins en devenir, souligne Jean-Bernard Le Boucher, son Président. Le podium est constitué de coureurs qui ont un fort potentiel, qui courent le championnat de France pour la première fois. Ils viennent faire leurs armes, en toute humilité, et ont d’ores et déjà montré qu’ils avaient du talent. Bravo à ces nouveaux venus qui, je l’espère, vont rester avec nous et performer au classement général dès l’année prochaine. » Déçu de sa première « Solitaire », Hugo Dhallenne compte en effet bien prendre sa revanche dès la saison prochaine. Après un début de saison tonitruant, avec une victoire d’entrée sur le parcours côtier de sa première course, la Solo Maître CoQ en mars dernier, le jeune navigateur demeure très frustré de sa 22e place (et 4e au classement Bizuth, « le pire résultat »), sur l’épreuve majeure de sa saison. Néanmoins présent sur la ligne de départ de chaque course de préparation, où il aura fait preuve d’une rigoureuse régularité et démontré de très belles choses (4e du Tour de Bretagne à la Voile, incroyables débuts d’étapes 1 et 2 sur la Solitaire, 6e de la Solo Guy Cotten), le Malouin d’origine termine premier Bizuth au Championnat. « Cette première place fait du bien au moral et au palmarès, c’est une très bonne nouvelle, s’est-il réjouit. Il fallait faire toutes les courses pour bien figurer au classement général et ne pas compter que sur la Solitaire du Figaro Paprec. C’est chose faite et j’ai une grosse envie d’y retourner l’année prochaine ! » Le rendez-vous est donc pris pour 2024, après un dernier rendez-vous cette fin de semaine à Lorient à l’occasion du National Figaro, dernière épreuve de la saison inscrite au calendrier de l’Académie Figaro Beneteau, et avec du beau monde attendu sur la ligne de départ !Classement, ici
Source : Tide Am