La Mini Transat est définitivement une épreuve atypique dans l’univers de la course au large. Depuis sa création en 1977 par Bob Salmon dans le but de renouer avec l'esprit aventureux des premières transatlantiques, elle a permis à près d’un millier de marins de traverser l'Atlantique. Pour la plupart d’entre eux, cette expérience a été une parenthèse improbable dans leur vie, un espace ouvert sur un rêve réalisé, une aventure à achever pour se sentir vivant et serein. Pour certains, elle a également été un véritable tremplin vers une carrière océanique professionnelle. Il en sera de même pour les 90 marins de cette 24e édition dont la diversité des profils, des parcours, des ambitions mais aussi des origines compose un savoureux melting-pot.
Les femmes et les internationaux toujours plus représentés
Un cru qui s’annonce, une fois encore exceptionnel. Et pour cause, pour la deuxième édition consécutive, les organisateurs ont décidé d’ouvrir l’épreuve à 90 participants - contre 84 initialement prévus - afin de répondre au mieux à l’engouement toujours plus fort que suscite l’épreuve. En France mais aussi à l’étranger. Jamais autant de nations n’ont d’ailleurs été aussi représentées. La preuve, pas moins de 17 pays différents (Argentine, Autriche, Belgique, Brésil, Canada, Espagne, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon, Luxembourg, Pologne, Slovénie, Suisse, Uruguay, Venezuela) font partie des rangs contre onze et 14 lors des trois dernières éditions. L’autre très bonne nouvelle c’est que jamais non plus les femmes ont été aussi nombreuses. Cinq en 2015, dix en 2017, huit en 2019 puis en 2021, elles sont cette fois 14 à s’aligner au départ. Mieux, c’est également la première fois qu’elles sont autant à pouvoir prétendre à la victoire ou, à tout le moins à un podium, notamment chez les Proto avec Laure Galley (1048 - DMG MORI Sailing Academy 2), Caroline Boule (1067 – Nicomatic), Marie Gendron (1050 - Léa Nature) ou encore Thaïs Le Cam (1068 - Frérots TPM). Pour mémoire, à date, seules trois femmes ont réussi à se hisser dans le Top 3 : Isabelle Autissier en 1987, puis Justine Mettraux et Clarisse Crémer en bateaux de Série en 2013 puis en 2017. « Je pars clairement pour jouer le haut du tableau. Reste que quelque-soit le résultat, si j’arrive au bout, ce sera une super expérience », commente la skipper-stagiaire du DGM MORI Sailing Team qui pense d’ores et déjà à « l’après ». « Ce que je veux faire depuis des années, c’est du Figaro et ce passage par la Classe Mini 6.50 est, pour moi, un moyen de mettre un pied dans le milieu car il représente un super apprentissage mais également un beau marchepied ».De l’aventure au tremplin
De fait, nombreux sont ceux à qui la Mini Transat a d’ores et déjà permis de faire leurs premières armes avant de devenir de grands noms de la voile. Yannick Bestaven, Jean-Luc Van Den Heede, Bruno et Loïck Peyron, Yves Parlier, Laurent et Yvan Bourgnon, Roland Jourdain, Catherine Chabaud, Lionel Lemonchois, Michel Desjoyeaux, Thierry Dubois, Ellen Mac Arthur, Thomas Coville, Tanguy de Lamotte tout comme Thomas Ruyant, Sam Davies, Clarisse Crémer ou encore Ian Lipinski, pour ne citer qu’eux, font partie de ceux qui ont participé à cette course à nulle autre pareille, qui se joue avant tout contre soi-même. « Faire quelque-chose de difficile, comme cette La Boulangère Mini Transat, est un défi que nous sommes nombreux à vouloir relever pour nous prouver certaines choses à nous-mêmes », explique l’Argentin Federico Norman. Nul doute que lui, comme les autres, se prépare à vivre une expérience à la dimension humaine hors-normes. Un voyage au pays des folies, des blessures, des questionnements et des joies, propre aux milieux de l'extrême dont le coup d’envoi sera donné le dimanche 24 septembre à 14 heures au large des Sables d’Olonne avec, au programme, un total de 4 050 milles parcourir à destination de Saint-François, en Guadeloupe, via Santa Cruz de La Palma, aux Canaries.Source : A Bargat