Départ demain à 13h de la deuxième étape de la Solitaire, un tracé raccourci qui mènera les marins en Baie de Morlaix

 

La deuxième étape de la Solitaire du Figaro Paprec sera-t-elle le gros morceau de cette 54e édition ? « C’est peut-être celle qu’il faut réussir cette année. Très ouverte, la lucidité et le sang-froid en seront la clé », estime Gaston Morvan (Région Bretagne - CMB Performance) à la veille de s’élancer sur un parcours, aux allures de grand côtier à travers la mer d’Irlande, avant de finir par une ultime traversée de la Manche. Devant les étraves des 32 Figaro 3 : un tracé à haut risque, propice aux retournements de situation.

Crédit : A Courcoux


Petit temps sur l'eau, tempête sous les crânes

À la veille du coup d’envoi dans les tous petits airs attendus demain au large de Kinsale - sud-ouest de de 5-10 nœuds, dont l’intensité variera en fonction de la dissipation de l’épais brouillard matinal, tous les ingrédients sont en effet réunis pour donner lieu à une course d’une redoutable intensité. À commencer par les vents annoncés mollassons, surtout en début de parcours ; au point que Yann Chateau, Directeur de Course et OC SPORT Pen Duick (organisateur) se sont décidés, hier à réduire le parcours en mer d’Irlande.

Le nouveau tracé n’emmènera donc pas la flotte contourner l’île de Man. Au mieux, si la progression de la flotte le permet, les solitaires iront enrouler le phare de Chicken Rock, situé dans son sud-ouest. Mais dans le cas où ils tarderaient trop sur cette remontée, leur navigation au nord sera écourtée. Elle les invitera alors à faire demi-tour au niveau d’une bouée météo située dans le sud de Dublin. Une seule certitude l’emporte donc dans ce contexte incertain : cette étape de 570 ou 500 milles qui menace de traîner en longueur obligera les concurrents à se creuser les méninges. Il faudra de l’audace et de l’inspiration pour tirer son épingle du jeu, notamment au passage première marque de South Arklow, dans le Sud de Dublin. C’est là dans le canal St Georges entre les côtes irlandaises et le Pays de Galles, avec des courants survoltés pouvant atteindre 3,5 nœuds, que sera jugé le Sprint Intermédiaire (bonus de temps décomptés pour les trois premiers) de cette deuxième étape.

Options marquées et décalages tactiques

Les pièges et les écueils seront donc nombreux. D’autant que les enjeux sportifs seront considérablement attisés par les petits écarts qui séparent le gros des troupes. Rappelons qu’après le premier acte Caen-Kinsale, la majorité des concurrents se tient en respect dans les lignes du classement. Derrière le leader Tom Dolan (Smurfit Kappa-Kingspan), qui affiche moins de neuf minutes d’avance sur ses deux plus proches poursuivants : Nils Palmieri (TeamWork) et Robin Marais (Ma chance moi aussi), les attaques menacent de fuser de toutes part au sein d’un groupe compact. Avec les 15 premiers en une vingtaine de minutes, on devine que tous les coups - options marquées et décalages tactiques - seront bel et bien permis entre entre les côtes de l’Eire et leur cousines celtes de Bretagne Nord…

Les mots des marins 

Loïs Berrehar (Skipper MACIF 2022) : « Sur le papier, cette deuxième étape sera très ouverte en termes de choix de route, avec du petit temps jusqu’à Roscoff. Il faudra être polyvalent, faire avec ce que l’on a comme météo. Je suis déjà dans ma tête sur le départ de la deuxième étape. Il ne faut pas se déconcentrer. Je vais me donner à fond pour viser le podium ! »

Chloé Le Bars (Région Bretagne-CMB Océane) : « La principale difficulté sera d’accepter de quitter le groupe pour tenter des choses, d’autant que ce n’est jamais facile de naviguer dans la molle, de jouer avec le vent thermique, la brise de nuit et tous ces éléments alors qu’on est tous dans un mouchoir de poche en termes de place. A la 26e place, je ne suis qu’à une heure du leader. »


Source : Com Over