À 34 ans, le Trinitain s’est imposé au bout du suspense, ce jeudi matin après une course rudement menée. Respectivement 15e, 2e et 6e des trois étapes, il rejoint les plus grandes légendes de cette course mythique.
« Cette course va changer ma vie »
Un rêve qui s’est bâti au fil d’une édition particulièrement corsée où les marins ont dû, comme à chaque édition de cette course à part, puiser dans leurs réserves les plus profondes pour tenir, résister et batailler pour la victoire. La Solitaire du Figaro a été à la hauteur de sa réputation en rappelant que les certitudes y sont si rares. La première étape entre Caen et Kinsale l’a démontré : Corentin reconnaît « ne pas avoir été dans le bon groupe », il termine 15e à 20 min du leader mais il en faut plus pour entamer sa motivation. Entre Kinsale et la Baie de Morlaix, avec le contournement de l’île de Man, l’étape 2 est l’occasion de revenir dans le jeu, de creuser l’écart avec l’ensemble des poursuivants et de tutoyer la victoire qu’il laisse échapper pour 3 min et 24 sec à Basile Bourgnon (Edenred).L’épilogue de cette aventure s’est donc écrit à Piriac-sur-Mer après une ultime bataille de 3 jours, 42 minutes et 27 secondes (569 milles parcourus) au cœur du Golfe de Gascogne. Lui qui compte 7 participations à la Solitaire du Figaro a su gérer son effort et garder son sang-froid pour passer en tête du classement général. En terminant 6e de cette dernière étape, il s’offre donc la Solitaire du Figaro et l’explosion d’émotions qui va avec.
Avec ce succès, Corentin Horeau rentre dans le cercle très fermé des vainqueurs de cette course prestigieuse. Il rejoint ainsi Armel Le Cléac’h, triple lauréat et forcément fier de la prestation du Trinitain. « Cette victoire va changer ma vie », savoure Corentin. Nul doute que l’on reverra vite, sur l’eau et pour d’autres aventures, la combativité exceptionnelle dont il a fait preuve.
CORENTIN HOREAU : « C’est difficile de réaliser ce qu’il s’est passé encore. On sait bien que tout peut arriver avant de franchir la ligne donc on n’a pas vraiment le temps de se préparer à vivre ça. C’est une énorme satisfaction ! Nous étions venus pour ça avec le Team Banque Populaire. L’équipe m’a permis d’aborder la course avec un plus de confiance et a mis toute son énergie et son expérience dans la réussite de cette aventure. C’est vraiment génial d’atteindre nos objectifs. La Solitaire du Figaro est vraiment une course très difficile. Lors de la première étape, on était dans un bon groupe et on s’est fait dépasser par un autre. La seconde, je fais partie des grands vainqueurs avec une avance conséquente sur la concurrence. Et la dernière étape a été un peu plus classique en navigant placé dans la flotte afin de gérer un peu plus. Maintenant c’est fait, c’est marqué, on ne pourra plus me l’enlever : j’ai gagné la Solitaire du Figaro, sous les couleurs de Banque Populaire. C’est un rêve qui se réalise ! »
Source : D Gallais