Benjamin Dutreux, de retour avec un bateau évolué, "une nouvelle étrave de type scow" pour l'IMOCA Guyot

 

Après un break d’un mois bien mérité à l’issue de six mois de compétition d’une rare intensité autour du globe dans le cadre de The Ocean Race, le team GUYOT environnement – Water Family a entrepris un chantier d’envergure, début août. Un chantier d’entretien courant mais aussi, et pour la première fois, de développement. A la clé : un nouveau bout dehors, de nouveaux safrans, un fond de coque renforcé et une nouvelle étrave de type « scow ». Des évolutions importantes menées dans le but, évidemment, de gagner, encore et toujours, en performance. Des changements que Benjamin Dutreux, mais aussi son co-skipper de la Transat Jacques Vabre Normandie – Le Havre, Corentin Horeau, tout juste sacré grand vainqueur de la Solitaire du Figaro Paprec, vont éprouver dès la semaine prochaine, à l’occasion de leur parcours de qualification à la fameuse Route du Café.

Crédit : Ch Drapeau



Si une pause s’est imposée après The Ocean Race, ces dernières semaines se sont déroulées tambour battant pour le team GUYOT environnement – Water Family. « Début août, nous avons lancé un gros chantier de fiabilisation mais aussi de développement avec une équipe espagnole », explique Benjamin Dutreux dont le but était naturellement de tirer parti de l’incroyable expérience engrangée lors du tour du monde. « Dans un premier temps, nous avons réorganisé l’équipe autour du prochain objectif : la Transat Jacques Vabre. Dans un second temps, nous avons fait en sorte de faire progresser le bateau techniquement en nous appuyant sur nos retours de sept mois intenses de navigation autour du monde», détaille le Sablais dont l’équipe technique, avec en tête de cordée Thomas Cardrin et Charles Drapeau, a travaillé en étroite collaboration avec le cabinet VPLP Design puis le chantier Espagnol Biscay Composites. « Ainsi, au-delà de l’entretien courant de la machine, nous avons procédé à l’installation d’un nouveau bout dehors et de nouveaux safrans. Nous avons également renforcé le fond de coque puis nous avons découpé l’ancienne étrave sur trois mètres pour en installer une nouvelle de type « scow », c’est-à-dire plus ronde et avec un nez plus haut », détaille le marin qui avait, initialement, envisagé cette évolution majeure l’hiver prochain, mais qui a profité de l’expertise et de la redoutable efficacité des hommes du chantier Cantabre pour effectuer ces avancées en un temps très court.

« Un chantier qui donne des ailes »

« Tout le monde s’est énormément investi et le travail qui a été fait l’a non seulement été dans un temps presque record, mais aussi de manière remarquable », note Benjamin soulignant par ailleurs que si l’avant de la coque a été modifié, il l’a été à partir de données d’ores et déjà éprouvées par de nombreux autres teams de la classe IMOCA. « Il ne s’agit en effet pas de quelque-chose de nouveau mais d’une forme qui a fait ses preuves », détaille le skipper de GUYOT environnement qui avait tiré le constat, lors de sa circumnavigation, que son monocoque avec une tendance à l’enfournement et peinait à décoller dans le vent médium. « Ce chantier, d’envergure, redonne des ailes à l’ensemble de l’équipe qui se réjouit de continuer d’aller de l’avant », souligne Benjamin Dutreux, à présent impatient, forcément, d’aller tester la manière dont se comporte son bateau dans sa nouvelle version. Le programme ? Dans la foulée de la mise à l’eau, prévue ce mardi 19 septembre, le team entamera les premières navigations techniques puis dès la semaine suivante, Benjamin et Corentin Horeau, auteur d’une éclatante victoire dans la très exigeante Solitaire du Figaro Paprec il y a tout juste quelques jours, feront en sorte de valider leur qualification pour la Transat Jacques Vabre Normandie – Le Havre. « Je redoutais de manquer un peu de niaque en retournant si vite sur l’eau après ce tour du monde en équipage mais c’est tout le contraire ! », termine le Vendéen, plus que jamais animé par l’envie de réaliser de belles choses et de revenir plus fort en tirant profit des apprentissages humains, techniques et sportifs de The Ocean Race.

Source : F Quiviger