Anthony Marchand courra sa première course sur l’Actual Ultim 3, la Transat Jacques Vabre Normandie - Le Havre, en tant que skipper, moins d’un an après avoir endossé ce rôle. Pour cette course en double entre Le Havre et la Martinique, il a choisi Thierry Chabagny, complice de ponton dans leurs « folles années de figaristes » dixit Anthony. Et pourtant, ils n’ont navigué que deux fois ensemble : lors de la tentative de record autour du monde sur Spindrift en 2019 et… Il y a 7 jours sur l’Actual Ultim 3. Zoom sur un duo de redoutables compétiteurs et complices.
De l’expérience en multicoque, le sens de la régate, naviguer vite et en sécurité, de l’humanité, tels étaient les critères indispensables à Anthony Marchand pour recruter son co-skipper. Le profil de Thierry Chabagny s’est rapidement dessiné : « Je suis en confiance aux côtés de Thierry. C’était une priorité dans mon choix.» Et avec 17 années de compétition en Figaro dont une partie en parallèle en multicoque, Thierry Chabagny était définitivement la bonne personne.
« Thierry est une personne que je respecte beaucoup, qui est talentueux, qui aime naviguer vite mais en sécurité. C’est aussi une personnalité qui correspond à tout le Team Actual, c’est indispensable. Il a une très bonne image dans le milieu de la voile. Pour toutes ces raisons, Thierry était en haut de ma liste ».
Les deux skippers se connaissent bien aussi, ayant été concurrents durant dix ans sur le circuit Figaro Bénéteau, un circuit sur lequel la compétition est âpre, sans aucune concession, chacun sur le même pied d’égalité : « ce monotype apprend à comprendre le bateau, à le sentir, à trouver les réglages, à optimiser les trajectoires, à comprendre la météo. Lorsque l’on a navigué pendant plusieurs années avec cette exigence et ce haut niveau, on parvient à les transposer sur d’autres supports .» souligne Thierry.
« Avec Thierry, nous avons tous les deux souvent navigués sur des multicoques en parallèle du circuit Figaro. Nous avons acquis la même culture au Pôle Finistère Course au Large à Port La Forêt. Il existe aussi une confiance mutuelle entre nous, qui est très importante sur un Ultim. » commente Anthony.
Finalement, ces qualités et ces expériences, associées à leur respect mutuel, rendaient évidente leur association :
« Convaincre Thierry de traverser l’Atlantique sur un Ultim a été assez simple ! Actual Ultim 3 est une machine magnifique, il est dur de résister. C’est un skipper recherché, je suis donc ravi qu’il embarque avec moi dans cette aventure. » Et à Thierry de compléter : « J’ai navigué très souvent en équipage mais traverser l’Atlantique en double sur ce type de bateau je ne l’ai jamais fait, ça a été un gros point de motivation. De plus, Antho est un copain, je l’apprécie et il a un beau bateau ! »
Et Anthony de conclure : « Thierry vient de courir la Rolex Fastnet Race à bord du Maxi Banque Populaire XI, c’est une manière de cumuler de l’expérience et de mettre en pratique les connaissances qu’il a acquises sur les multicoques. Je vais aussi essayer de lui partager mon expérience. Cet échange sera très intéressant pour la suite. »
Tout juste revenu de la Rolex Fastnet Race, Thierry embarque avec Anthony sur l’Actual Ultim 3, pour une navigation de 1200 milles afin de valider leur participation à la Transat Jacques Vabre Normandie - Le Havre.
Leur rencontre
Thierry : « Nous nous sommes rencontrés la première fois au Pole Finistère course au large à Port La Forêt. J’étais adhérent depuis quelques années. »Anthony : « Pendant nos folles années de Figaristes au centre d’entraînement à Port La Forêt, c’est quelqu’un qui m’épatait, il faisait parti de ces « stars » de l’époque en Figaro qui m’ont inspiré. Mes premiers bords en Figaro, je les ai courus contre lui en tant que concurrent et coéquipier du centre d’entraînement. »
Peu de navigations communes !
Thierry : « Nous avons navigué une fois ensemble sur Spindrift en vue d’un Trophée Jules Verne qui ne s’est pas fait au final. Nous avons été plus souvent adversaires qu’au sein du même équipage ! »Des points communs
Thierry : « Nous avons couru tous les deux de nombreuses courses en Figaro, des Solitaires, des transats et toutes les courses du circuit. Nous aimons tous les deux la compétition, la mer et les bateaux.»Anthony : « Nous avons pas mal navigué sur de gros multicoques et en Figaro. Nous avons aussi acquis la même culture au centre d’entraînement. »
Les années Figaro
Thierry : « C’est l’école de l’exigence, il faut savoir naviguer le plus vite possible. Cela apprend à comprendre le bateau, à le sentir, à trouver les bons réglages, optimiser les trajectoires, comprendre la météo. C’est dupliquable sur tous les types de bateaux.»Anthony : « Il existe beaucoup de duos de Figaristes comme nous sur la Transat Jacques Vabre. Je ne sais pas si c’est un avantage par rapport aux autres mais c’est peut-être un passage obligatoire dans le milieu de la voile ! »
Naviguer en multicoque, c’est…
Thierry : « J’ai débuté en 2005 sur le circuit ORMA. Puis j’ai enchainé sur une dizaine d’années d’expérience sur les maxi-trimarans et en Moth. J’aime la vitesse. Les sensations sont fabuleuses lorsque le bateau accélère, c’est un vrai bonheur. »Leurs valeurs ajoutées
Thierry : « Il me semble qu’il y a une forme de confiance réciproque entre nous. Grâce à nos parcours, nos résultats en Figaro et toutes les années passées sur ce type de bateau (les multicoques), nous allons naviguer en confiance, tout en nous faisant plaisir avec la compétition et la performance en ligne de mire. »Être accueilli au sein du Team Actual, c’est...
Thierry : « Je les connais un peu car nous étions voisins de ponton (lorsqu’il naviguait avec Spindrift ndlr). Le Team m’a réservé un bel accueil et c’est vraiment un plaisir d’intégrer une équipe comme celle-ci. On sent qu’il y a une super ambiance, qu’Anthony est bien soigné par son équipe. J’ai hâte de naviguer sur ce bateau ! »Source : Kaori
