Le navigateur, Eric Bellion révèle aujourd'hui un bateau révolutionnairement simple. Il dévoile un projet voile sur 3 ans, qui l’emmènera au départ de grandes courses autour du monde, dont le Vendée Globe et The Ocean Race Europe, à bord du monocoque STAND AS ONE, un nouvel IMOCA à dérives droites et en forme de scow, présenté aujourd'hui à Port la Forêt. Zoom sur un pari osé.
Les premiers mots d'Eric Bellion : «Je me concentre toujours sur la suite mais là, je me suis fait rattraper par l'émotion quand le bateau est sorti, en musique, avec toute l'équipe... C'est tout ce que l'on a construit avec Marie, tous les efforts depuis 3 ans, on les prend en pleine figure. C'est 3 ans de travail, de doutes, de nuits blanches, d'envies d'abandon, d'engueulades, de conquête. C'est mon 7ème projet, ça me touche toujours autant. Ce bateau c'est un graal. Quand tu es marin, tu as plusieurs rêves : réaliser le Vendée Globe et aussi construire ton propre bateau. Alors construire son bateau POUR le Vendée Globe, c'est un truc de fou."
Un bateau raisonnable et fiable
Loin de la course à l’armement et des choix extrêmes, le monocoque STAND AS ONE n’est pas un bateau qui vole. Celui qui a toujours fait de la différence une force, souhaitait un bateau raisonnable et fiable pour aller loin et longtemps. Eric Bellion et son équipe ont dévoilé, aujourd'hui à Port la Forêt, un IMOCA au look singulier : un monocoque à nez rond et aux jambes droites.
Eric Bellion : "Je suis très fier de sortir quelque chose de radicalement différent. C’était un gros chantier avec son lot de galères, mais on l’a fait ! Unis, les êtres humains sont capables de véritables prodiges. On a partagé nos recettes, mis en commun nos outils, nos connaissances, pas de recroquevillement sur soi, pas de secret. On a innové humainement et je suis persuadé que ça aura plus d’impact que l’innovation technologique. C’est dans la prise de risque et l’inconnu qu’on arrive à s’accomplir. C’est un projet différent, un projet d’outsider »
Ce choix de la sobriété est le fruit d’une réflexion menée avec Jean Le Cam, 4ème du dernier Vendée Globe à bord d’un bateau à dérives. Les deux skippers ont poussé leur collaboration à un point jamais atteint puisqu’ils ont tout mutualisé (savoir, budget, partenaire…) pour construire deux bateaux 100% identiques. Pour réaliser ce projet différent et ambitieux, il leur fallait un architecte visionnaire. David Raison, celui qui a remis au goût du jour les scows, était l'homme de la situation.
Jean Le Cam : « On regarde beaucoup ce qui se passe chez les Class40. C’est une classe formidable qui a constaté des gains de vitesse importants en quelques années. Sur une Route du Rhum ou une Transat Jacques Vabre, on voit que les Class40 ne sont jamais loin derrière les IMOCA, alors qu’ils coûtent 10 fois moins cher !
On recherche alors à aller un peu plus vite longtemps mais pas à aller très vite peu de temps. Ce qui compte, c’est la moyenne. C’est ce qui est raisonnable selon moi pour faire du solitaire sur un tour du monde.
On voulait aussi monter un projet qui soit ouvert. Ouvert à l’extérieur, ouvert aux autres. Et pour faire ça, il fallait faire des bateaux techniquement plus simples. La complexité fait que l’on s’enferme dans une espèce d’entonnoir. Je préfère les projets accessibles et ouverts plutôt que des projets qui enferment par leur complexité. »
« Je ne voulais pas retourner sur un Vendée Globe. Je ne voulais pas pousser de l’eau pour rien. J’ai besoin de partager et d’amener les gens à vivre des expériences différentes. Le Vendée Globe est la seule compétition au monde qui exige d’être si seul, aussi loin, aussi longtemps. Si au cœur de l’événement le plus solitaire au monde, on parvient à créer une grande performance grâce à la coopération et la mutualisation alors la démonstration est retentissante. »
Eric Bellion : "Je suis très fier de sortir quelque chose de radicalement différent. C’était un gros chantier avec son lot de galères, mais on l’a fait ! Unis, les êtres humains sont capables de véritables prodiges. On a partagé nos recettes, mis en commun nos outils, nos connaissances, pas de recroquevillement sur soi, pas de secret. On a innové humainement et je suis persuadé que ça aura plus d’impact que l’innovation technologique. C’est dans la prise de risque et l’inconnu qu’on arrive à s’accomplir. C’est un projet différent, un projet d’outsider »
Ce choix de la sobriété est le fruit d’une réflexion menée avec Jean Le Cam, 4ème du dernier Vendée Globe à bord d’un bateau à dérives. Les deux skippers ont poussé leur collaboration à un point jamais atteint puisqu’ils ont tout mutualisé (savoir, budget, partenaire…) pour construire deux bateaux 100% identiques. Pour réaliser ce projet différent et ambitieux, il leur fallait un architecte visionnaire. David Raison, celui qui a remis au goût du jour les scows, était l'homme de la situation.
"Avoir un gain de poids, de temps et aussi de fiabilité"
David Raison : « J’ai suivi le dernier Vendée Globe et comme tout le monde j’ai été bluffé par les performances de Jean et des autres coureurs sur des bateaux plus anciens ou sans foils. On voyait les budgets IMOCA flamber car ces projets induisent beaucoup de complexité, au niveau des études, de la maintenance et de la construction. Les projets s’en trouvent alourdis financièrement et en termes d’équipe. On gagne aussi du poids car les foilers ont une carène renforcée, il y a le poids des foils et des renforts structurels, etc… Un bateau à dérives permet donc d’avoir un gain de poids, de temps et aussi de fiabilité. Faire mieux, ou pareil avec moins, ça s’inscrit dans les limites environnementales auxquelles nous sommes confrontés. Pour moi, c’est un projet d’avenir. Il faut que ça marche parce que c’est un projet qui nous dépasse. En termes de portée et de signification, il dépasse le Vendée Globe, le sport et l’aventure.»Des rêves de Vendée Globe accessibles
L’objectif était aussi de prouver qu’il est possible de construire un bateau neuf à moindre coût. Une vision et une démarche novatrices qui devraient en inspirer plus d’un. Faire la preuve par l’exemple, inspirer les jeunes coureurs au large qui rêvent d’aventure maritime, montrer une voie différente, ouverte et non élitiste, voilà le désir ultime du trio.Jean Le Cam : « On regarde beaucoup ce qui se passe chez les Class40. C’est une classe formidable qui a constaté des gains de vitesse importants en quelques années. Sur une Route du Rhum ou une Transat Jacques Vabre, on voit que les Class40 ne sont jamais loin derrière les IMOCA, alors qu’ils coûtent 10 fois moins cher !
On recherche alors à aller un peu plus vite longtemps mais pas à aller très vite peu de temps. Ce qui compte, c’est la moyenne. C’est ce qui est raisonnable selon moi pour faire du solitaire sur un tour du monde.
On voulait aussi monter un projet qui soit ouvert. Ouvert à l’extérieur, ouvert aux autres. Et pour faire ça, il fallait faire des bateaux techniquement plus simples. La complexité fait que l’on s’enferme dans une espèce d’entonnoir. Je préfère les projets accessibles et ouverts plutôt que des projets qui enferment par leur complexité. »
STAND AS ONE, jamais seul
Eric Bellion navigue depuis plus de 20 ans sur tous les océans du monde, il a terminé 9ème (et 1er bizuth) du Vendée Globe 2016, mais jamais sans perdre de vue son objectif, au-delà de l’exploit sportif et de l’aventure ultime : faire de la compétition la plus solitaire au monde une aventure collective. Six ans plus tard, alors qu’il avait juré qu’il n’y retournerait pas, Éric décide de mettre en place un nouveau projet IMOCA en vue d'une seconde participation, toujours avec cette idée de transmettre ce que l’océan lui enseigne, y compris la gestion des doutes et de la peur.« Je ne voulais pas retourner sur un Vendée Globe. Je ne voulais pas pousser de l’eau pour rien. J’ai besoin de partager et d’amener les gens à vivre des expériences différentes. Le Vendée Globe est la seule compétition au monde qui exige d’être si seul, aussi loin, aussi longtemps. Si au cœur de l’événement le plus solitaire au monde, on parvient à créer une grande performance grâce à la coopération et la mutualisation alors la démonstration est retentissante. »
Seul, il ne le sera pas non plus pour la prochaine grande échéance du calendrier 2023 : la Transat Jacques Vabre. C’est avec Martin Le Pape, qu’Eric a décidé de courir la célèbre transatlantique en double au départ du Havre le 29 octobre prochain. Désormais Eric n’a qu’une hâte : retrouver son élément et découvrir sa monture.
19 septembre : Défi Azimut
29 octobre : Transat Jacques Vabre
26 novembre : Back to la Base
LE PROGRAMME 2023
17 juillet : Rolex Fastnet Race19 septembre : Défi Azimut
29 octobre : Transat Jacques Vabre
26 novembre : Back to la Base