Il y a un mois, à San Francisco, Tom Slingsby et ses hommes s’emparaient pour la troisième fois du trophée SailGP. Un nouveau cycle s’ouvre le week-end prochain à Chicago, sur le lac Michigan, pour une Saison 4 pleine de promesses. Douze épreuves sont au programme jusqu’en juillet 2024, plus l’arrivée du Germany SailGP Team qui vient compléter la flotte d’une dizaine de puissants catamarans volants F50 pour encore plus d’adrénaline. Les Français, qui se sont illustrés la saison dernière (4e) ne comptent pas en rester là. Le point avec le directeur du France SailGP Team, Bruno Dubois.
Crédit : JJ for SailGP
Quel bilan tirez-vous de la saison dernière et quelles perspectives pour ce nouveau cycle qui débute à Chicago ?
« Le bilan est plus que prometteur. On a remporté deux événements (auxquels il faut ajouter deux places de 2e) et on s’est donné les armes pour aller en finale à San Francisco. Aujourd’hui, l’équipe n’a plus peur de gagner. Il fallait également faire en sorte que Quentin soit reconnu. Non pas comme le petit jeune qui arrive, mais comme un skipper respecté par ses concurrents. L’arrivée de Thomas Sammut (préparateur mental) combinée au travail de coaching de Thierry Douillard a été une combinaison gagnante pour bien structurer l’équipe, aider Quentin et gagner en confiance. Enfin, nous souhaitions nous positionner pour la suite, avec un double programme qui va alimenter notre progression en F50. »C'est-à-dire ?
« A partir du mois d’août, nous n’allons quasiment jamais cesser de nous entraîner sur des bateaux volants ultra rapides. D’ores et déjà, nous sommes en quasi permanence en navigation sur un simulateur. Ces deux paramètres, plus le renforcement de notre équipe analyse data, vont nous permettre de continuer à élever notre niveau de jeu. C’est d’autant plus important que dorénavant, sur les événements SailGP, les « anciennes » équipes dont nous faisons partie, n’ont plus le droit de naviguer la veille des ‘practice races’. Nous allons donc démarrer directement avec les manches d’entraînement le vendredi (le jeudi à Chicago) avant d’enchaîner sur les courses du week-end. »Y a t-il des changements dans les effectifs de France SailGP Team ?
« S’il faut s’attendre à quelques modifications chez nos adversaires, de notre côté, on ne change pas une équipe qui marche et qui se fait confiance. Concernant le poste de ‘strategist’, chez les filles, nous allons devoir nous adapter aux préparations olympiques que poursuivent Amélie Riou (49erFX) et Maëlle Frascari (Nacra 17 pour l’Italie). Nous allons également attendre que Manon Audinet rentre de son congé maternité, en début d’année prochaine. Nous intégrons donc une nouvelle recrue avec Audrey Ogereau. Mais à Chicago, c’est Maëlle qui nous accompagnera. »Quelles sont les pistes de travail ou les écueils à éviter pour l’équipe tricolore ?
« Nous devons progresser en match racing et aussi en constance dans les résultats. Je suis également très attentif à un autre aspect de mon rôle qui est de servir de garde-fou : si une équipe de France n’est jamais arrivée à ce niveau de compétition sur ce type de bateau, il faut veiller à ne pas s’emballer. L’ambition doit rester intacte, tout en conservant de l’humilité. »Un mot sur Chicago ?
« C’est la deuxième fois que nous y allons. C’est ici que nous avons gagné notre toute première course avec le France SailGP Team il y a tout juste un an, en juin 2022. C’est un bel endroit mais un plan d’eau assez fermé, qui est loin d’être simple ! »Début des hostilités samedi 16 juin à 16h00 heure locale, 23h00 heure de Paris.
Source : V Bouchet