Après le démâtage près des côtes américaines, l'arrivée au port d'Halifax/Canada et le rapatriement du voilier vers l'Europe, la poursuite de la participation de GUYOT environnement - Team Europe sur The Ocean Race était incertaine. La logistique, les réparations du bateau et les finances devaient être réunies. Depuis, les jours s’enchaînent, les hauts et les bas, les allers-retours émotionnels, les oui et les non ! Désormais c'est clair : GUYOT environnement - Team Europe met tout en œuvre pour continuer et terminer cette course autour du monde. Le bateau est au chantier naval Knierim de Kiel, l'équipe technique et une dizaine d’experts internationaux de la construction navale travaillent jour et nuit sur la coque, le mât, les foils et les safrans. Les problèmes logistiques ont été résolus et les solutions financières ont été trouvées. Le plan est le suivant : aller à Aarhus pour nous aligner sur les étapes 6 et 7 de The Ocean Race.
"Nous avons travaillé d'arrache-pied à tous les niveaux. Il ne s'agissait pas seulement de savoir si les réparations étaient techniquement possibles dans les délais impartis, mais aussi d'en assurer le financement", explique Jens Kuphal, directeur de Team Europe. "Nous avons été soutenus de toutes parts. Tant par la course que par toutes les autres équipes. Nous remercions tout particulièrement Biotherm et 11th Hour Racing Team. Cette aventure est notamment possible parce qu'ils nous ont permis de récupérer leur mât de rechange. Et notre équipe est plus soudée que jamais. Après l'abandon de l'étape des mers du Sud, le démâtage a été le deuxième coup dur. Mais nous nous sommes relevés encore une fois", déclare Kuphal avant de résumer : "Nous voulons rendre l'impossible possible une fois de plus et amener le bateau sur la ligne de départ à Aarhus. »
Le skipper Benjamin Dutreux confirme : " Depuis 15 jours, nous avons entamé énormément de discussions avec un grand nombre d’acteurs pour voir la faisabilité de rejoindre la course d’un point de vue financier parce que c’est un défi logistique coûteux, il y a eu beaucoup de casse a bord, donc ce n’était pas uniquement un défi technique, il a fallu trouver pas mal de soutien pour pouvoir rebondir. Il a fallu prendre en considération bien sûr le fait que nous participons à la Transat Jacques Vabre en octobre. Forcément la question d’arrêter la course s’est posée… Cette option a toujours été la dernière. C’était comme une enclume au-dessus de ma tête depuis le démâtage mais je restais persuadé au fond de moi, qu’on allait trouver les solutions nécessaires pour reprendre la course." Dutreux explique encore : " Nous avons posé notre camp de base à Kiel au sein du chantier Knierim. La partie allemande du projet a des contacts sur place et a pu organiser des renforts pour être capable de réparer le bateau en 4 jours.".
Gunnar Knierim et Steffen Müller, patrons du chantier naval Knierim de Kiel, expliquent : "Nous sommes prêts pour une telle mission de pompiers. C'est la raison d'être de notre travail. Ici, l'économie passe au second plan. Lorsque le bateau est arrivé sur place, nous nous sommes mis au travail avec enthousiasme. C'est super de participer à ce projet. Enfin, il y a de nouveau un vrai bateau de course dans le hangar".
Thomas Cardrin, responsable de l'équipe technique, résume tous les défis techniques : "La casse du mât a endommagé la coque, les foils et les safrans. Huit experts en composite travaillent actuellement jour et nuit sur deux cloisons. Des réparations au niveau des paliers de quille doivent être effectuées, ce qui mobilise deux autres techniciens pendant trois jours. Le mât d’11th Hour Racing Team doit maintenant être préparé et adapté au bateau ; les équipements doivent être installés (comme le radar et le système OSCAR). Nous installons de nouvelles lattes sur la grand-voile de remplacement. Les travaux ont déjà considérablement progressé ces deux derniers jours, et nous prévoyons de sortir le bateau du chantier naval lundi pour y réinstaller la quille et les foils. Lundi soir, il sera mis à l'eau dans le canal de Kiel, afin que mardi le mât puisse être posé et les voiles hissées."
Benjamin Dutreux résume : " Mais ça y est nous y sommes, les pièces du puzzle sont rassemblées et le feu vert donné. Il va falloir se battre encore dans les prochains jours pour réussir cette mission commando et être au départ à Aarhus, mais nous sommes plus déterminés que jamais ! "
Source : F Quiviger