Hier, François Gabart et Tom Laperche ont annoncé le programme du Trimaran SVR-Lazartigue pour les prochains mois. L’occasion d’annoncer que Tom Laperche, 25 ans, sera aux commandes du bateau à l’occasion de l’Arkea Ultim Challenge, course en solitaire autour du monde et sans escale, en janvier 2024, quelques semaines seulement après la Transat Jacques Vabre transat en double où les deux marins feront à nouveau équipe.
Des marins réfléchis
François Gabart et le groupe KRESK ont décidé de confier la barre du Trimaran SVR-Lazartigue au jeune marin de seulement 25 ans pour l'Arkea Ultim Challenge. Coéquipier de François lors de la Transat Jacques Vabre 2021 et pleinement investi dans le projet depuis pratiquement son lancement, Tom Laperche, déjà nanti d’un palmarès XXL avec notamment une victoire dans la Solitaire du Figaro et de multiples succès dans toutes les catégories, disputera donc son premier tour du monde en solitaire, à l’occasion de l’Arkea Ultim Challenge. Un choix, ou plutôt une évidence pour François Gabart. « J’ai eu la chance de rencontrer Tom et de naviguer avec un talent extraordinaire, justifie le skipper. C’était une évidence de pouvoir confier le potentiel d’un tel bateau à un marin exceptionnel comme Tom et de lui permettre d’aller lui aussi explorer cette facette de la navigation en solitaire sur un multicoque. Avant une telle course, quel que soit l’âge, il y a toujours un petit saut dans le vide et c’est ça qui est génial. Mais il ne faut pas sauter dans le vide n’importe comment. Avec Tom, nous ne sommes pas des fous, nous sommes des marins réfléchis, nous nous préparons sérieusement. Nous mettons en place une équipe pour partir sereinement. Aujourd’hui Tom a la maturité nécessaire, je n’en ai aucun doute. Quant à son envie… c’est aussi une évidence. A nous, l’équipe, de lui apporter notre expérience pour l’accompagner avant et pendant la course. »
Tom Laperche : "Pendant deux ans, j’ai pris la mesure du bateau"
Encore stagiaire il y a quatre ans chez Mer Concept, la société de François Gabart, pour son stage de fin d’études en école d’ingénieur, le Trinitain se retrouvera aux commandes de ce géant des mers. « C’est une chance incroyable d’avoir cette reconnaissance, commente Tom Laperche. Cela fait un moment que nous avons commencé à discuter de cette possibilité. Quand François m’en a parlé, il y a deux ans, j’ai pris du temps pour réfléchir. Mes doutes étaient sur ma capacité à gérer un tel bateau. Pendant deux ans, j’ai pris la mesure du bateau. Depuis pratiquement toujours, je rêve de ces multicoques et de ces courses océaniques. Le solitaire implique forcément de l’appréhension, plein de découvertes et de choses à mettre en place tant sur le physique que sur le mental. C’est un exercice très complet. Finalement, il y a peu de gens qui l’ont fait en solitaire et en multicoque ce tour du monde. François était convaincu que j’étais la bonne personne et que j’étais capable de le faire. Le challenge est grand, la route est longue et difficile. Mais je sais que François et toute l’équipe sont à mes côtés. C’est très rassurant et ça fait qu’aujourd’hui je me sens capable de partir dans cette épreuve. »
Il y a deux ans, cette transatlantique en double entre Le Havre et la Martinique avait constitué la première sortie du bateau, quelques semaines seulement après sa mise à l’eau. Malgré le peu de milles parcourus, SVR-Lazartigue avait pris une très prometteuse deuxième place. « Cette édition 2023 sera la continuité de nos deux dernières années, poursuit le skipper. La Transat Jacques Vabre reste très importante, l’objectif de l’année. Mais nous devons aussi nous projeter sur le tour du monde quelques semaines plus tard. Dans la répartition des rôles, je vais essayer de tenir la casquette de la performance et Tom aura la vision supplémentaire du tour du monde. Il faudra équilibrer tout ça. »
Les dernières courses ont montré tout le potentiel du bateau. De quoi nourrir de légitimes ambitions. « Honnêtement, nous allons essayer de gagner, avance Gabart. On ne part pas sur une telle course avec juste l’envie de traverser l’Atlantique et de terminer. Le bateau a progressé en deux ans mais nous sommes encore loin d’avoir exploité toutes ses qualités. Nous avons encore beaucoup à apprendre sur ce bateau, beaucoup à explorer pour continuer à progresser. Le niveau global est super élevé. Chaque bateau a ses qualités et nous sommes quelques-uns à avoir cette ambition. Mais aujourd’hui, nous avons tous les ingrédients pour tenter d’aller chercher la victoire C’est passionnant et ça va être top. On va s’éclater. »
Source : S André
"Une belle opportunité de naviguer dans le sud"
De retour il y a quelques jours seulement du Brésil après avoir disputé les trois premières étapes de l’Ocean Race à bord de l’IMOCA Holcim/PRB, skippé par Kévin Escoffier, Tom a pu découvrir l’atmosphère si particulière des mers du sud qu’il devra affronter l’hiver prochain. « Faire en trois mois les trois quarts du tour du monde a été une superbe expérience. C’était une belle opportunité de naviguer dans le sud dans des systèmes météo qui sont un peu différents, des dépressions et du vent fort sur des durées plus importantes que ce que l’on connait chez nous. C’était important pour mon expérience. Il y a plein de moments où je me disais que c’était des vagues que j’aimerais surfer en multicoque et vivre sur un grand bateau encore plus rapide et avec des sensations encore plus incroyables. J’ai pu ressentir tout ça et je me rends davantage compte de ce qui m’attend l’année prochaine. »François Gabart : « Un choix réfléchi depuis longtemps »
« C’est un choix réfléchi depuis longtemps et qui est dans mon esprit depuis de nombreuses années, explique François. J’ai envie de naviguer en équipage, avec deux objectifs forts : la Transat Jacques Vabre et le Trophée Jules Verne l’an prochain qui est un challenge fabuleux (tour du monde en équipage, record : 40 jours, 23 heures, 30 minutes, 30 secondes). J'ai aussi envie de transmettre. J’ai eu la chance de faire un tour du monde en solitaire en 2017. Ça reste une expérience incroyable. Naviguer en solitaire sur ces bateaux est un privilège. Je suis convaincu que je pourrais prendre encore beaucoup de plaisir. Mais j’ai aussi beaucoup de plaisir à exercer mon métier de façon différente. J’aime vivre ce métier sous toutes ses facettes. J’ai aussi envie de vivre cet aspect de la transmission. J’ai cette conviction que je peux apporter beaucoup dans la globalité du projet. Il y aura une cellule de routage, je n’en serai pas très loin. Je veux aider à délivrer de la performance en accompagnant un marin. »La Transat Jacques Vabre, prochain gros objectif
Avant de partir faire le tour du monde avec Tom Laperche seul à son bord, le Trimaran SVR-Lazartigue sera au Havre, en octobre prochain, au départ de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre. François Gabart et Tom Laperche y feront équipe. « Nous sommes très heureux de pouvoir être au départ avec la catégorie Ultim, se réjouit François Gabart. On espère que ce sera une belle course. Ça va être un beau spectacle. »Il y a deux ans, cette transatlantique en double entre Le Havre et la Martinique avait constitué la première sortie du bateau, quelques semaines seulement après sa mise à l’eau. Malgré le peu de milles parcourus, SVR-Lazartigue avait pris une très prometteuse deuxième place. « Cette édition 2023 sera la continuité de nos deux dernières années, poursuit le skipper. La Transat Jacques Vabre reste très importante, l’objectif de l’année. Mais nous devons aussi nous projeter sur le tour du monde quelques semaines plus tard. Dans la répartition des rôles, je vais essayer de tenir la casquette de la performance et Tom aura la vision supplémentaire du tour du monde. Il faudra équilibrer tout ça. »
Les dernières courses ont montré tout le potentiel du bateau. De quoi nourrir de légitimes ambitions. « Honnêtement, nous allons essayer de gagner, avance Gabart. On ne part pas sur une telle course avec juste l’envie de traverser l’Atlantique et de terminer. Le bateau a progressé en deux ans mais nous sommes encore loin d’avoir exploité toutes ses qualités. Nous avons encore beaucoup à apprendre sur ce bateau, beaucoup à explorer pour continuer à progresser. Le niveau global est super élevé. Chaque bateau a ses qualités et nous sommes quelques-uns à avoir cette ambition. Mais aujourd’hui, nous avons tous les ingrédients pour tenter d’aller chercher la victoire C’est passionnant et ça va être top. On va s’éclater. »
Source : S André