Les solitaires féminines sont présentes en IMOCA (Justine Mettraux, Samantha Davies, Isabelle Joschke, Pip Hare), en Class40 (Amélie Grassi, Morgane Ursault-Poupon) et en Rhum Mono (Catherine Chabaud). Peu nombreuses certes, mais aux profils et aux compétences de grande qualité !
« Deux filles sur 55 en Class40, sept femmes sur 138 solitaires… Franchement, ce n’est pas dingue. Je trouve ça un même peu tristoune, dans la mesure où quand on fait de la voile en club, il y en a autant de filles que les garçons. Ça veut dire qu’on perd les filles quand ça monte en performance », regrette Amélie Grassi (La boulangère Bio). Cette jeune femme de 28 ans qui depuis plusieurs années déjà décline le métier de skipper au féminin, compte pourtant parmi les solides candidats en Class40 à une place d’honneur à l’arrivée dans la catégorie la plus nombreuse de la Route du Rhum - Destination Guadeloupe.
De son côté, Morgane Ursault-Poupon (Médecins du Monde), 36 ans, embarque sur le Class40 le plus ancien de la flotte. Une envie de large plus forte que tout pour la fille de Philippe Poupon : « C’est LA transatlantique Aventure pas excellence qui offre des émotions uniques autant au départ qu’à l’arrivée . » La catégorie des Rhum monocoques voit cette année une compétitrice de choix en la personne de Catherine Chabaud, 59 ans, première femme à avoir boucler un tour du monde en solitaire (2001). Catherine embarque sur un plan Harlé de 1990 (Formatives ESI Business School pour Ocean as Common), et compte bien jouer des coudes avec les 11 concurrents de sa catégorie. Elle portera le message de la préservation des océans…
Des projets performants en IMOCA
Du côté des IMOCA, la proportion de femmes est un peu plus importante avec 4 navigatrices de grand talent. Sam Davies (Initiative-Cœur) fait désormais partie des meilleurs marins de la course au large et arrive pour sa deuxième participation à La Route du Rhum – Destination Guadeloupe avec un IMOCA flambant neuf sorti des planches à dessin de l’architecte Sam Manuard. « On avance lentement, mais on avance. Les femmes dans la voile ne sont pas juste là pour les quotas. Nous aussi, nous avons des projets performants " confie celle qui arpente les pontons depuis plus de vingt ans.La Suissesse Justine Mettraux ne vient pas non plus pour faire de la figuration. Ultra-talentueuse, équipière et barreuse recherchée, Justine embarque à bord de Teamwork.net, l’ancien Charal de Jérémie Beyou. Un podium ? Oui très certainement ! La Britannique Pip Hare (Medallia) et la franco-allemande Isabelle Joschke(MACSF), toutes deux combatives, expérimentées et heureuses en mer, ne se laisseront certainement pas marcher sur les pieds… « Je suis une compétitrice avant tout, femme ou homme, nous sommes marins avant-tout. Cependant, le manque de femme nous montre que la société n’avance pas tellement sur le sujet. »
Rappelons que plusieurs femmes ont marqué l’Histoire de La Route du Rhum et sans aucun doute suscité des vocations : Florence Arthaud en 1990 (trimaran Pierre 1er), Ellen Mac Arthur en 1998 (monocoque de 50 pieds) et en 2002 (IMOCA Kingfisher) tout en pulvérisant le record établi par Yves Parlier en 1994 de 2 jours et 5h, et Anne Cazeneuve en 2014 sur son trimaran Aneo (Rhum Multi)…
Source : RDR
