Lundi 4 juillet, Charal, Jérémie Beyou et toute son équipe ont le plaisir de dévoiler Charal 2. Lundi 11 juillet, l’IMOCA sera mis à l’eau. Tout en conservant l’ADN racé et performant de Charal 1, l’équipe du Charal Sailing Team s’est attelée à mettre sur pied un IMOCA plus marin, plus rapide, plus agile… aboutissant à un design ambitieux et audacieux.
Plus stable, plus spatulé, plus étroit et plus performant
En 2018 déjà, Charal 1 préfigurait d’une nouvelle ère en étant le premier IMOCA à grands foils mis à l’eau. Quatre ans et neuf podiums plus tard, riche d’une solide expérience, le Team est allé plus loin pour gagner encore en performance. « Le parcours référent, celui qui nous pousse constamment à donner le meilleur, c’est le Vendée Globe », explique Jérémie Beyou. Pour améliorer la stabilité, le comportement au portant et gagner en constance, « Nous avons essayé d’éviter au maximum que le bateau enfourne surtout quand les conditions sont musclées ».Les équipes du Charal Sailing Team en collaboration étroite avec le cabinet Sam Manuard et des intervenants extérieurs ont donc concentré leurs recherches afin de répondre à cette problématique. Pour ressortir plus rapidement des vagues, gagner en stabilité et augmenter les vitesses de moyenne, le bateau se veut encore plus typé, plus racé et des choix à la fois forts et tranchés ont été réalisés.
Ce qui frappe au premier regard, c’est l’étroitesse de la carène, la plus étroite de tous les IMOCA existant. L’avant a été dessiné en scow, « une forme arrondie qui permet aussi de conserver de la puissance » souligne Jérémie. Le centre de gravité et la répartition des masses ont également été optimisés et reculés au maximum dans le même but.
Les foils, dessinés en V, sont plus discrets et moins imposants que sur Charal 1. Ils contribuent à ce que le monocoque soit « plus facile à mener quels que soient les allures et l’état de la mer. L’idée, c’est de réussir à tirer rapidement 100% de son potentiel et surtout de tenir des moyennes élevées dans le temps ». En étant très pointilleux en matière d’angle d’incidence, d’épaisseur de profil, l’équipe s’est affairée à les optimiser au maximum. Un travail conséquent a également été réalisé sur les safrans pour que « le bateau soit le plus stable possible » et « qu’il tienne la route ». Par ailleurs, tout a été fait pour épurer au maximum le bateau afin que l’écoulement de l’eau soit le moins contraignant possible et favoriser ainsi l’aérodynamisme. C’est ce qui explique que la surface du pont soit la plus plate possible, que le roof soit minimaliste et que le redan soit autant marqué. Tous ces éléments structurels permettront de gagner en performance dans des conditions de navigations particulièrement rudes, celles des mers du sud notamment.
« Charal 2, la récompense d’un travail collectif »
Ils sont une quinzaine d’ingénieurs, dont cinq au sein de la Charal Sailing Team, à s’être relayés pour designer Charal 2. Ensuite, plus d’une centaine de spécialistes se sont affairés à la construction du bateau, à dessiner et usiner l’ensemble des pièces, quasiment toutes des prototypes. « On a approché les 35 000 heures de conception et 40 000 heures de construction », souligne Pierre-François Dargnies, directeur technique. « Dévoiler Charal 2 est une récompense et un grand moment d’émotion pour l’équipe et toutes les entreprises qui ont participé à ce projet », s’enthousiasme Jérémie Beyou.
Côté décoration, une V2 tout aussi affirmée
En matière d’identité visuelle, « La nouveauté dans la forme impacte aussi le design » explique Stéphanie Bérard-Gest, directrice marketing. « Nous confortons nos codes de marque, l’ADN de Charal et l’esprit ‘Vivons fort’ tout en insistant sur notre volonté constante d’innover et d’offrir une vision plus sportive, plus racée ». En utilisant les couleurs de Charal – le rouge, l’alu, le noir et le blanc – le designer Nicolas Gilles a réalisé un travail conséquent sur les lignes afin de réaffirmer le caractère sportif du bateau et le rapprocher des codes du sport mécanique.
Mise à l’eau le 11 juillet
« Je suis impatient, sourit Jérémie. Ce qui est intéressant, c’est qu’on n’a pas lâché la pression. Nous venons de faire deux courses sur le podium (2e à la Guyader Bermudes 1000 Race et à la Vendée Arctique). Il n’y a donc pas de temps mort ! »…. Un travail intense et collectif avant la mise à l’eau prévue à Lorient le 11 juillet prochain qui permettra aux curieux de pouvoir l’admirer et à Jérémie Beyou de le prendre rapidement en main.Source : O Connection